Article
Brett Regali, jeu 23/11/2017 - 11:11

Tu t’en es allé, comme ça, sans prévenir. Pas que je te prêtais une forme olympique, mais je dois avouer que comme beaucoup d’autres je ne m’y attendais pas. Pour tout dire, je ne l’avais même pas envisagé.

 

Depuis que j’ai commencé à fréquenter les Vernets comme gamin au début des années 90, tu as toujours été là. Pas forcément pour la première, même en 1ère ligue j’ai entendu d’autres voix que toi. Par contre, pour le mouvement junior tu étais toujours là, fidèle au poste et motivé comme au premier jour.

 

C’est sûr, tu n’étais pas le meilleur speaker du monde. Tu nous décrochais un sourire quand tu arrivais à dire trois fois “deux minutes” pour annoncer la même pénalité. Certains se moquaient ouvertement, notamment les Lausannois qui ont la mémoire longue au sujet de certaines maladresses au micro. Mais tu t’en foutais royalement, ton plaisir était ailleurs !

 

Car les donneurs de leçons en tout genre n’étaient jamais là le dimanche matin à 7h ou un soir de semaine à 23h pour faire le job. Toi oui, toujours prêt à rendre service et à encourager les gamins du club. Un vrai bénévole fiable et engagé, une denrée si rare à notre époque.

 

Car un club de hockey ne serait rien sans ces gens qui s’affairent tout au long de l’année pour faire fonctionner la machine. Il est évident que le mouvement junior et l’ensemble du club sont bien plus pro qu’il y a 25 ans et qu’il y a bien plus d’argent en jeu. Mais malgré tout ça, le club reste dépendant de bénévoles dévoués que tu incarnais si bien. On sait bien que ce n’est pas toi qui a appris à jouer au hockey aux Conne, Savary, Mercier, Rivera et autres. Mais ils ont tous eu besoin de toi pour pouvoir le faire.

 

Tu en étais fier et tu les aimais ces gamins, et pas seulement ceux qui sont arrivés au sommet de la pyramide. Durant tes longues heures au pub (et les autres établissements précédent), il était facile de venir te voir et de discuter un moment. Et tu étais fier de raconter avoir pu annoncer les premiers buts en bambinis de ces gosses devenus des joueurs de LNA. Mais tu pouvais aussi parler avec passion du match des moskitos B de la veille.

 

Tu vas laisser un grand vide sur les bords de l’Arve. Je n’ai pas été joueur du mouvement junior et ne peut pas parler en leurs noms. Mais je pense que pas mal de ces hockeyeurs qui t’ont fréquenté doivent se sentir un zeste orphelin de leur papy du micro.

 

Comme les supporters les plus passionnés, seule la grande faucheuse pouvait t’arracher de ton club de coeur. Ce jour est arrivé et une partie de l’âme de ce club s’en est allé.

 

Tu vas nous manquer Doudou, et surtout merci pour tout !