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Tony Vukovic, jeu 30/03/2017 - 13:00

Après avec beaucoup entendu parler de la nouvelle place de McSorley dans le club, attardons-nous quelques instants sur ce que ça implique. Est-ce plutôt une bonne ou une mauvaise nouvelle ?

 

Pour :

 

  • Une diminution des choses à gérer en diminuant les tâches

 

Chris était le seul en Suisse à cumuler le mandat d’entraîneur et de manager. Cette combinaison lui permettait de former son effectif comme il le souhaitait. Mais si personne d’autre ne le fait, c'est sûrement que cela demande trop de travail.

 

Diminuer ses tâches à "seulement" le poste de GM lui permettra de se focaliser plus là-dessus et de moins avoir de choses à gérer. Et quand on connaît son talent pour aller "chiner" les meilleurs éléments, on ne peut que se réjouir en imaginant les prochaines stars qui vont griffer la glace de notre œuvre architecturale qui nous sert de chaudron.

 

De plus, parfois ses tâches de manager empiétaient sur celles de coach. Il a été parfois dur avec certains joueur afin de mieux renégocier leur contrat ce qui n'a pas été profitable en tant qu'entraîneur. En effet, il est difficile de vouloir critiquer quelqu'un pour le payer moins d'un côté et l'encourager à donner le meilleur de l'autre. Une séparation de ces deux "pouvoirs" permettra de garder la fermeté de Chris seulement pour les négociations qu'il maîtrise.

 

  • Son savoir-faire qui va profiter à la formation

 

Difficile de lire entre les lignes pour deviner quel sera son rôle exact, mais au vu des derniers jeunes qu'il nous a déniché, nul doute que son implication dans la formation ne sera que bénéfique. De plus, travailler avec l'emblème du club doit être d'autant plus motivant quand on est jeune et cela permettra peut-être de faire une passerelle plus efficace entre les juniors élite et la première équipe.

 

  • Le schéma de jeu qui commence à fatiguer

 

Loin de moi l'idée de venir dire que Chris propose de mauvais schémas mais force est de constater que ces dernières années, et cette saison en particulier, le schéma ne fonctionnait pas. Compte tenu des similitudes des schémas proposés, on était en droit de se demander si McSorley saurait nous proposer cette autre vision qui nous permettrait d'aller chercher ce pot à parapluie cher à nos cœurs.

 

L'espoir est donc permis que le sang neuf qui arrivera nous proposera un plan efficace et si possible un peu plus beau à voir (on ne va pas se mentir).

 

Contre :

 

  • La perte éventuelle du caractère de l'équipe

 

Depuis 15 ans maintenant, le GSHC c'est McSorley. Même après quelques jours, il reste difficile d'imaginer quelqu'un d'autre derrière le banc. Ce changement drastique apporte une incertitude voire une crainte que l'âme du club soit altérée avec le nouveau venu. Le caractère fait partie de l'identité de l'équipe et on ne peut qu'espérer qu'il ne parte pas avec l'entraîneur qui l'a forgé.

 

  • La perte du visage mythique des Vernets

 

À l'heure où le projet de patinoire est aussi avancé que celui de la traversée de la rade, perdre un des visages emblématiques qui donnait confiance et un certain suivi pour les investisseurs et autorités est risqué.

 

Difficile de savoir ce qu'il se passe vraiment derrière les communiqués vides, mais on imagine facilement que le franc parler et l'énergie du plus Genevois des Canadiens devait compenser un peu la nébulosité et la lenteur de Mister Colgate 2005, surtout pour nouer une relation de confiance et un partenariat dans le temps.

 

On espère surtout que ce projet se fera un jour, parce que même si c'est un chouette "running gag", c'est plutôt triste voir pitoyable…

 

  • L'éventuelle perte de sa "carte blanche" pour continuer à travailler comme il l'entend

 

Le plus grand argument contre ce changement est surtout l'avis de McSorley. Devant les caméras et à côté de ses patrons, forcément c'est un choix qu'il partage et juge bon, mais qu'en pense-t-il au fond ? À quel point lui a-t-on imposé ce choix et surtout avec quelle marge de manœuvre pourra-t-il faire ce job ?

 

On espère surtout que ce n'est pas une voie de garage, un poste où on le place sans qu'il ait vraiment son mot à dire. Une manière de se débarrasser de lui sans le virer car cela coûterait trop cher et ne ferait pas très plaisir à la fameuse "communauté".

 

  • La communication

 

Le discours franc et direct de Chris avait pour qualité d'être transparent avec ceux qui gravitent autour du club. Il n'a pas de masque souriant et quand la situation est mauvaise, cela se sait. Espérons de tout cœur que l'influence de Gillis apportera un peu plus de transparence dans l'organisation pour que nous n'ayons pas besoin de renommer le club, le Genève-Schrödinger Hockey Club.

 

À l'interne aussi la communication pourrait être compliquée. Chris est quelqu'un qui a des envies précises et peut être que la collaboration avec un autre chef de vestiaire apportera des tensions qui n'étaient pas là avant du fait de la combinaison des postes.

 

 

En résumé, c'est un changement tonitruant dans l'organisation du club mais difficile de dire ce qu'il va apporter. Les incertitudes concernent surtout l'identité du prochain "head coach" et sa manière d'amener l'équipe au plus haut, ainsi que la liberté dont Chris jouira à l'avenir.

 

Si McSorley pourra agir comme il l'entend et que la collaboration avec le nouvel entraîneur se passera bien, peut-être que dans un an de ça on se rappellera de ce changement comme un nouveau départ. On peut rêver…