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Goran McKim, jeu 28/01/2016 - 11:50

Le calendrier fait beaucoup parler de lui cette saison. Penchons-nous dessus.

 

Après les arbitres, le juge unique, la Ligue et le reste du monde, il a été décidé cette saison de s’attaquer à une autre des raisons qui nous empêchent d’être champions année après année : le calendrier. Ce qui a mis le feu aux poudres ? Entre autres, les deux matchs disputés un dimanche alors que nous avions joué la veille et la planification considérée comme scandaleuse de matchs à l’autre bout de la Suisse (comprenez Ambri, Lugano ou Davos) la veille ou le lendemain d’un autre match. Tentons d’y voir plus clair avec des chiffres tout d’abord.

 

Depuis 2002, nous nous sommes déplacés à 35 reprises un dimanche. Premier constat intéressant : sur ces 35 déplacements,  15 nous ont emmenés dans les 3 destinations précitées. Et à 6 reprises lors de ces 15 déplacements lointains, nous avions joué la veille. Bilan lors de ces matchs joués un dimanche loin de nos terres avec un match dans les jambes : 3 victoires pour 3 défaites.

 

A noter aussi que nous avons disputé 30 matchs aux Vernets un dimanche, dont 21 en ayant joué le samedi soir à l’extérieur. Bilan : 13 victoires, 8 défaites.

 

Si l’on se penche sur notre bilan à Davos, on constate que nous nous sommes déplacés à 6 reprises dans les Grisons (samedi ou dimanche) en ayant joué la veille. Nous en sommes revenus 4 fois victorieux, pour deux défaites.

 

Pour Lugano, les statistiques sont un peu plus sévères : en 10 tentatives en ayant joué le jour d’avant, nous ne nous sommes imposés qu’à 3 reprises (dont une fois où le match de la veille avait eu lieu à Ambri). Quant au rival léventin, nous sommes allés lui rendre visite à 11 reprises le lendemain d’un autre match. Bilan : 3 victoires et 8 défaites.

 

Et promis, j’arrête avec les chiffres.

 

Le constat que l’on peut en tirer est que si ces déplacements lointains ne nous avantagent guère lorsqu’on les effectue le lendemain d’un match aux Vernets, on ne peut pas pour autant prétendre que ceux-ci faussent le championnat.

 

Le problème principal de Genève est sa situation géographie : en étant le club qui effectue le plus de kilomètres par saison, on est clairement en décalage total avec des clubs bien centrés comme le sont Zoug ou Berne. Mais alors c’est quoi la solution ? Déplacer Genève ? Ne pas autoriser les déplacements supérieurs à 350 kilomètres ? Séparer le championnat en 2 groupes régionaux ?

 

Et si on se posait simplement la question des jours de match ? Je ne suis pas un adepte de la théorie qui voudrait que le calendrier nous défavorise, mais pourquoi ne pas chercher une formule qui puisse diminuer ce sentiment, tout en permettant aux joueurs une meilleure récupération ?

 

Actuellement, le format des semaines est calqué sur le modèle « mardi-vendredi-samedi », à quelques exceptions près. Voyons donc quelques solutions envisageables et, à mon sens, pas impossibles à mettre en place. (Je vous fais grâce de scénarios visant à jouer le lundi et le mercredi, je pense qu’il y a assez à faire avec les jours habituels ou presque)

 

1. Le statu quo (mardi-vendredi-samedi)

 

Explications : on continue sur le format actuel, sans chercher à changer quoi que ce soit

 

Avantages : ça ne donnera pas trop de travail aux fonctionnaires de la Ligue et ne changera pas trop nos habitudes

 

Inconvénients : peu de récupération entre les matchs, sentiments d’injustice pour les clubs éloignés. Et pour le public, sentiment que tous ses week-ends sont bloqué de septembre à mars-avril

 

2. Mardi-vendredi-samedi, avec doubles-déplacements

 

Explications : A 3 reprises, nous avons disputé deux matchs consécutifs à l’extérieur (Bâle-Lugano, Davos-Kloten et Ambri-Lugano). La question n’est pas de savoir si on les a gagnés ou pas car je ne suis pas là pour proposer un calendrier uniquement avantageux pour le GSHC. Mais élargir cette possibilité de deux matchs à l’extérieur consécutifs ne me parait ni saugrenue, ni impossible à mettre en place.

 

Avantages : moins de kilomètres, et donc plus de repos, entre deux matchs. Week-end entre joueurs pour l’esprit d’équipe. Possibilité de faire des week-ends sympa lorsqu’on se déplace. Et c’est même bon pour les émissions de Co2.

 

Inconvénients : certains joueurs préférant dormir dans leur lit plutôt qu’à l’hôtel ne seraient pas forcément ravis, même si ça reste à confirmer. Quelques week-ends sans match aux Vernets. Coûts liés aux nuits d’hôtel. Et il faut que les clubs receveurs jouent le jeu (mise à disposition de matériel, glace pour l’entraînement, lave-linge, etc.)

 

3. Mardi-jeudi-samedi

 

Explications : nous voici dans le format playoffs. Minimum un jour de récupération entre deux matchs et dans l’intérêt des clubs qui aiment bien jouer le jeudi (qui ramène plus de VIP). Et le public se retrouve ainsi avec un soir de libre (vendredi) chaque week-end.

 

Avantages : aucun enchaînement de deux matchs en deux jours et donc meilleure récupération, conservation du même rythme pour les playoffs

 

Inconvénients : changement des habitudes pour le public, avec le risque que des activités sportives ou culturelles soient prévues le jeudi.

 

4. Mardi-vendredi-dimanche

 

Explications : le format inédit qui est peut-être bien celui que je préfère finalement. On garde le mardi et le vendredi mais en décalant le match du samedi soir au dimanche après-midi.

 

Avantages : un jour de récupération après le match (et les éventuels kilomètres) du vendredi. Venue d’un autre public le dimanche (familles) et les spectateurs retrouvent la liberté tous les samedis soirs, ce qui fera plaisir à Madame (ou Monsieur) qui en a marre de ne pas trouver de week-end de libre entre septembre et mars-avril pour se faire une soirée. Et comme le dimanche est un jour qui ne sert pas à grand-chose durant l’hiver (vous n’aurez qu’à aller skier le samedi ! Comment ça vous bossez le samedi ?), autant en profiter pour aller au match.

 

Inconvénients : le réveil va sonner tôt le dimanche matin pour aller à Davos ou Lugano, tant pour les joueurs que pour le public. Changements des habitudes

 

5. Mardi-jeudi-dimanche

 

Explications : on garde le mardi et le dimanche mais on reprend le « jeudi-VIP » au lieu du vendredi

 

Avantages : tout le monde retrouve ses week-ends complets ou presque et les joueurs bénéficient de jours de récupération entre les matchs

 

Inconvénients : pour les joueurs ça ne devrait pas changer grand-chose par rapport au format précédent, mais pour le public qui se déplace, deux jours de semaine ça commence à se compliquer au niveau des congés à prendre…

 

 

Alors il est évident que chacun va avoir son avis sur la question, que certains bossent aussi le week-end et que quel que soit le format, aucun ne conviendra à tout le monde. Il est important aussi de souligner que les principaux gagnants d’un éventuel changement doivent être les joueurs, mais il me paraît absurde de faire totalement abstraction du public, et notamment de la minorité qui parcourt des kilomètres chaque saison.

 

La solution numéro 4 est celle qui me semble la plus équilibrée pour répondre aux besoins des joueurs ainsi qu’à ceux du public, sans que ça change trop nos habitudes. Il faudrait juste se faire aux matchs du dimanche après-midi mais je ne pense pas que cela soit insurmontable.

 

Quoiqu’il en soit, je pense que le format actuel n’est pas le plus idéal pour les joueurs, même s’il a été décidé par les clubs. Mais rappelons que ceux-ci ne sont pas tous logés à la même enseigne au niveau des kilomètres à parcourir. Le but n’est évidemment pas de changer juste dans l’intérêt de notre club ou d’un autre, mais de trouver un format qui mette tout le monde sur un même pied d’égalité, tout en préservant le physique des joueurs.