10 décembre 2016

Les Aigles ont profité d’une performance moyenne du gardien de Bienne pour se donner de l’air avant la pause de l’équipe nationale.

 

La réaction de Jonas Hiller sur le sixième but genevois résumait à elle seule sa frustration d’une soirée à oublier. Sur les genoux, l’Appenzellois avait la tête penchée sur le côté. Dépité et les épaules basses, il savait qu’il était passé à côté de ce match. Elles ne sont pas anodines, ces sporadiques prestations bâclées de Jonas Hiller. Elles permettent de sublimer davantage encore lorsque le gardien biennois est en grande forme. D’ailleurs, la dernière fois qu’il avait posé ses grandes jambières sur la glace des Vernets, il avait tout simplement été fantastique. Pour les débuts de Mike McNamara derrière le banc seelandais, le gardien appenzellois était reparti de Genève avec son unique blanchissage de la saison dans les bagages.

 

Alors hier, lorsque, après neuf minutes de jeu, il a dégouté Jim Slater, les Genevois ont dû se dire que c’était reparti pour un (mauvais) tour. Surtout qu’un Jonas Hiller en confiance en vaut en tout cas deux. Certaines de ses prestations depuis son retour d’Amérique du Nord sont là pour nous le rappeler. «A un moment, je me suis dit que ce serait de nouveau une de ces soirées compliqueés», a admis Chris McSorley.

 

Etonnante fébrilité

 

Malgré cet arrêt fantastique de la mitaine sur le capitaine genevois, la confiance n’a jamais semblé étouffer le portier biennois. Loin s’en faut. Les tentatives lointaines dont sont friands les Genevois l’ont systématiquement mis en danger. C’est d’ailleurs à la suite d’un cafouillage consécutif à un dégagement lointain que les Biennois ont concédé le 3-1 de Jim Slater. A cet instant, l’Américain, qui fêtait son anniversaire, venait de marquer son deuxième but de la soirée. De quoi lui faire oublier son début de soirée gâché par la montagne ratée.

 

GE Servette, dans ces conditions, a finalement passé une rencontre tranquille, malgré quelques oublis révélateurs de la zone de turbulences traversée actuellement. Comment expliquer la passivité du duo Loeffel-Rubin sur le 1-1 et celle de Mercier sur le joli solo de Pouliot pour le 3-2? Englués dans une série négative – huit défaites en neuf matches –, les hommes de Chris McSorley ont un urgent besoin de se rassurer. Et ces trois points tombent à point nommé. Surtout qu’il s’agissait là de leur dernier match avant la pause de l’équipe nationale. Les voilà de retour à trois longueurs de leurs adversaires du soir (avec un match en plus) au moment de profiter d’une dizaine de jours de trêve.

 

Face à ce HC Bienne qui était à bout de souffle après une période fantastique – 18 points en neuf matches –, les pensionnaires des Vernets ont également pu compter sur les retours de blessure de Noah Rod et de Nathan Gerbe. Forts de cette profondeur de banc jamais vue depuis le début du championnat, ils paraissent désormais armés pour redresser la barre. «Cela fait des semaines que je répète que nous allons être forts, a constaté McSorley. Je suis content de ne pas passer pour un menteur.»