14 novembre 2018

Septième match à l’extérieur et septième défaite des Genevois. À Berne, les Grenat ont surtout brillé sans le puck…

 

«Mais qu’est-ce que je fous là?» Le regard hagard, incrédule, Chris McSorley a longtemps fixé le tableau d’affichage, les yeux dans le vide, comme s’il vivait un cauchemar. Comme si quelqu’un lui jouait un sale tour. À commencer par ces arbitres qui n’ont rien arrangé du tout. Mais l’Ontarien n’a pas rêvé. Comme la dernière fois qu’il était venu ici, dans son costume de directeur sportif lors des play-off, il n’a pas reconnu ses Aigles, sans âme, qui ont de plus en plus l’attitude d’un candidat au tour de relégation. Et là, même s’ils ont été mauvais, ce n’est pas la faute des directeurs de jeu si les Servettiens ont passé la majorité de leur temps en prison, frustrés par la tournure des événements.

 

Il y a des gens à Berne, des fans, qui aiment la petite rondelle et qui avaient payé leur billet dans l’espoir d’assister à nouveau à du bon hockey. Mais s’ils ont vu beaucoup de buts et leurs favoris, tellement plus forts, logiquement remporter la totalité de l’enjeu, les puristes, amoureux du beau jeu, ont quitté la patinoire quelque peu déçus. À part deux à trois jolis coups de griffe des Ours, de match, il n’y en a pas eu. Ou alors si, il n’a duré que onze petites minutes, le temps que Blum et Berger n’appuient sur le champignon et profitent une fois n’est pas coutume des largesses défensives des Grenat inexistants.

 

Enfin, quand on parle d’hommes invisibles, ce n’est pas tout à fait vrai. Comme ils n’ont pas pu briller avec le puck, ils se sont illustrés avec leurs poings. C’est le seul moyen qu’ils avaient pour se mettre en avant dans la capitale. Mais cela ne fait toujours pas de point à l’extérieur…

 

Ge/Servette, qui restait sur six défaites hors des Vernets, comptabilise désormais sept déplacements avec zéro unité. Mince alors…

 

«Si on doit retenir quelque chose de positif, nos dix premières minutes étaient bonnes, relativisait Arnaud Jacquemet à l’heure du réquisitoire. Mais le premier but des Bernois, à cinq contre quatre, nous a coupé les jambes. Maintenant, ce n’était pas un match de boxe, ce n’est pas aux poings qu’on gagne ce genre de matches là. On a encaissé encore sept buts dont quatre en power play. On doit arrêter de prendre des pénalités stupides…»

 

Ill faudrait un miracle pour que Robert Mayer et ses copains ramènent autre chose qu’une valise, ce jeudi, de Lugano.

 

«À partir de minuit une, ce match sera oublié, promet Chris McSorley. Ce sera alors le moment pour nos leaders de prendre leurs responsabilités.»

 

Des paroles aux actes, à eux de jouer…