Après avoir séché le match contre Lausanne, les Aigles se voyaient proposer le leader et favori du championnat pour se racheter. Autant dire que ce fut laborieux, mais finalement couronné de succès.

Si vous vous souvenez (mais si), après le match contre Kloten, je vous entretenais d'un complot orchestré par le préposé au calendrier. Son plan machiavélique de nous faire débuter la saison contre notre bête noire (mais non, pas Sherkan) avait alors été battu en brèche. Il était entendu que ce sombre personnage allait préparer sa revanche, ce qui fut fait en agendant le derby contre notre pire ennemi lausannois un vendredi, jour du poisson. On sait ce qu'il advint. Et pour couronner le tout, il comptait bien nous enfoncer définitivement en nous faisant enchaîner avec les autres Lions, les vrais, les leaders du championnat.

Fort heureusement, à défaut d'avoir profité de leur passage chez le poissonnier pour pêcher quelques idées, les joueurs grenat avaient retrouvé la niaque qui leur est coutumière depuis le début de la saison. Alors certes, ce ne fut pas spécialement beau à regarder. Par moments, avec la complicité de Zurichois pas toujours très inspirés eux non plus, l'affaire tournait franchement à la séance de pousse-puck. Mais il n'est pas toujours facile de redémarrer la machine lorsqu'on n'a plus joué depuis le mardi précédent, dans le meilleur des cas.

Tout ne fut pas parfait au niveau individuel non plus. L'arrière-garde en particulier fait un peu souci. Les dernières sorties de Paul Ranger, notamment, laissent difficilement imaginer qu'il a évolué en NHL. Christian Marti fait parfois penser à un lapin dans les phares d'une voiture, et Jonathan Mercier aura passé la soirée à peaufiner son imitation du tourniquet, désormais très au point.

Mais tant pis pour les esthètes. Il semble que c'est justement dans ces matches décousus où l'on va chercher le résultat avec les tripes que les Genevois donnent le meilleur d'eux-mêmes. Ils seront ainsi montés en régime au fil du match, au point de totalement dominer la fin de la rencontre et la prolongation. Les jambières d'Alexandre Picard viendront finalement récompenser cet effort en empêchant Lukas Flüeler de sortir une énième parade.

Au rayon des satisfactions, on mentionnera Timothy Kast. Bien sûr, son but façon billard trois bandes est un rien heureux, mais sa solide performance lui aura valu quelques shifts en troisième ligne, avec un assist à la clé. On le vit même en powerplay alors que le score était de parité. Autre heureuse surprise : Juraj Šimek semble toujours vivant.

Le triste épisode lausannois n'aura donc été qu'une sinistre péripétie, et nous pouvons continuer notre marche en avant, à commencer par le prochain match ce mardi aux Vernets contre… un instant, je consulte le calendrier… Aaaaaaaaaaaaaaah !