21 juin 2018

Le jeune Vaudois de Ge/Servette a été convié par les New York Islanders à prendre part, dès lundi, à un camp d’une semaine

 

Le grand jour approche mais rien ne semble encore perturber le quotidien de Guillaume Maillard. Ou alors le jeune attaquant (19 ans) de Ge/Servette sait déjà très bien cacher ses émotions.

 

Ce dimanche pourtant, le Vaudois va s’envoler pour New York afin de répondre à l’invitation que lui a adressée la prestigieuse franchise des Islanders. «Bien sûr que j’attends ce moment avec une grande impatience, mais il ne s’agit que d’un camp d’une semaine qui ne sera en aucun cas décisif pour la suite de ma carrière, raconte Guillaume Maillard, le visage barré par un large sourire. Je vais donc m’y rendre sans la moindre pression négative mais avec un immense plaisir et beaucoup d’envie. Je prends cette invitation comme une récompense pour tout le travail effectué depuis quelques années.»

 

«Je ne m’y attendais pas»

 

Formé, dans un premier temps, au L4C, le mouvement junior du Lausanne HC, Guillaume Maillard est ensuite brièvement passé par Gottéron avant de rejoindre Ge/Servette. Où son talent a enfin pu trouver le terreau idéal pour s’épanouir. «J’ai eu la réputation de souvent changer de club, s’agace-t-il. Mais si je l’ai fait, c’est parce que, tant à Lausanne qu’à Fribourg, je n’ai pas trouvé le bon contexte pour progresser. Et puis, ajoute-t-il à propos, il m’a aussi fallu un certain temps pour me rendre compte que sans le travail le talent ne servait pas à grand-chose. Cela dit, au niveau de la formation, Ge/Servette est ce qu’il se fait de mieux en Suisse romande, selon moi.»

 

Un parcours 100% «made in Switzerland» qui ne lui a pas permis d’être drafté par une franchise de NHL. «C’est vrai, je n’ai pas choisi le chemin le plus simple pour, un jour, avoir une chance d’évoluer en Amérique du Nord, reconnaît Maillard. Il y a quelques années, j’avais hésité à franchir l’Atlantique, mais je ne regrette rien. Le titre Élite A remporté ce printemps avec Ge/Servette a vraiment été un moment inoubliable.»

 

Comme en décembre, quand il a pu se frotter au gotha du hockey à l’occasion des Mondiaux M20. «Sur un plan personnel, je suis satisfait de mes performances. Émotionnellement, je pense avoir bien géré ce premier rendez-vous international. Reste à espérer que ce n’a été qu’un début…»

 

Guillaume Maillard avoue cependant avoir été surpris lorsque Chris McSorley l’a averti, un soir d’octobre dernier, que des émissaires des Islanders voulaient le rencontrer. «La NHL a toujours été dans un petit coin de ma tête, raconte l’attaquant, mais je ne m’attendais pas à être repéré si vite. Et je ne sais pas non plus comment ils se sont intéressés à moi avec le peu de matches que j’ai disputés au niveau professionnel. Chris McSorley doit bien y être pour quelque chose… Longtemps, je n’ai informé que mon entourage et quelques coéquipiers.» Dont Noah Rod qui avait vécu cette même expérience avant lui. «D’après ce qu’il m’a raconté, continue l’attaquant, le lundi est consacré à des tests physiques. Puis, le reste de la semaine, entre les entraînements et les matches, on le passe presque essentiellement à la patinoire.»

 

Une source de motivation

 

Mais alors, avec quel secret espoir Guillaume Maillard se rend-il à New York? «Dans le meilleur des cas, conclut-il, les Islanders me proposeront de participer au camp des recrues, prévu en septembre. Mais je préfère rester réaliste et s’ils me disent que j’ai fait un bon camp, cela suffira largement à mon bonheur. Et, surtout, quoi qu’il arrive là-bas, cette expérience constituera, pour moi, une énorme source de motivation supplémentaire pour continuer de travailler afin d’aborder au mieux la prochaine saison avec Ge/Servette.»