28 février 2018

 Ce soir, GE Servette livrera «le» match de sa saison, face à Langnau. Dans une Ilfis bouillante, les Aigles espèrent compter sur un atout de poids: Daniel Vukovic.

 

On n’entendait que lui, dans les couloirs des Vernets. Tout content d’être de retour de maladie, Daniel Vukvoic a réchauffé la vétuste patinoire de sa présence. Tape dans le dos par-ci, interview et éclats de rire par-là, le défenseur est de retour et cela s’entend. Absent depuis le 2 janvier dernier, il vient de traverser une période difficile. «Je n’ai rien pu faire, nous a-t-il confié. Pas un entraînement, pas de salle de force. Rien, rien, rien.» La raison de cette inactivité? Un cytomégalovirus. «C’est proche de la mononucléose», détaille-t-il. Une maladie qui l’a forcé à dormir entre 16 et 18 heures par jour. «Avec un enfant à la maison, c’était dur. Cet aspect a été le plus compliqué à gérer.»

 

Cloué au lit, Daniel Vukovic a suivi de très loin la période compliquée de ses coéquipiers. «Je n’avais pas le droit de m’approcher de l’équipe. Même si je n’étais pas contagieux, les médecins ont préféré ne pas me voir traîner par-là. Et pour être franc avec vous, cela ne me dérangeait pas. J’étais déjà trop faible pour regarder les matches à la télé… Et il paraît que je n’ai pas raté grand-chose.»

 

Le solide bonhomme se marre franchement. Sa bonne humeur a quelque chose, elle, de contagieux. Comme une manière de dédramatiser l’épreuve qu’il vient de traverser. «J’ai tout de suite su que ma vie n’était pas en jeu, a-t-il pondéré. C’était la première question que tu poses aux médecins… Mais la seconde, c’est de savoir à quel moment je pourrais revenir au jeu. Et là, c’était dur à entendre. Ils m’ont clairement fait savoir que ma saison pouvait être terminée.» Tout allait dépendre de la rapidité de guérison de Vuko.

 

Durant près de deux mois, il s’est retrouvé seul à encaisser à distance les défaites des Aigles avec la frustration d’être incapable d’y remédier. Incapable de sortir de chez lui, aussi. «Finalement le feu vert de la Faculté est intervenu le 12 février dernier, se remémore Daniel Vukovic. Si vous saviez quel soulagement c’était.»

 

Contre-la-montre en seize jours

 

Après six semaines d’inactivité totale, l’âme de l’équipe n’avait plus qu’un but: être prêt pour ce match immanquable face aux Langnau Tigers. Dans son agenda, une obsession: le 28 février. Seize jours pour gagner son contre-la-montre. «En temps normal, je serais revenu tranquillement en salle de force, puis graduellement sur la glace… Mais là, je n’avais pas le temps. Alors je me suis fait un programme spécifique pour y arriver.» Il est en passe de gagner son pari même si, hier encore, il ne pouvait pas garantir sa présence ce soir.

 

Dans l’Emmental, les Aigles pourraient effectuer un sacré pas en direction des play-off. Raison pour laquelle Vukovic piaffe davantage encore. «Si cela ne tenait qu’à moi, je serais sur la glace, rigole-t-il. Mais le staff, lui, prendra une décision en fonction de mon état de forme et pas de mes émotions. Je me sens prêt, souffle-t-il. Mais cela dépendra également de la manière dont mon corps réagira à la lourde charge des entraînements.»

 

Un acharnement exemplaire

 

La présence du No 55 serait terriblement importante pour une arrière-garde genevoise à laquelle il a tant manqué. Invisible lorsqu’il joue (un assist en 30 matches), Daniel Vukovic laisse un trou gigantesque au moment où il manque à l’appel. «Je suis un défenseur old school, rigole-t-il. Si vous ne me voyez pas de la soirée, c’est que j’ai été bon.» Aux Vernets, aucun autre défenseur ne possède cet acharnement qui fait de lui l’un des arrières les plus besogneux de la ligue. S’il faut se jeter la tête en avant sur un puck, le Canado-Suisse le fera. Et avec le sourire, qui plus est. Aujourd’hui plus qu’hier encore. «Lorsque vous êtes passé proche d’une fin de saison, tout ce qui vient est du bonus.» Comme une participation aux play-off? «Par exemple, oui. (Rires.)»