17 janvier 2018

Et dire que Romain Loeffel avait le 3-0 au bout de la crosse. Si le Neuchâtelois n’avait pas ajusté la transversale (38e), les Aigles n’auraient plus été repris tant ils avaient pris cette rencontre avec sérieux. Au deuxième thé, ils n’avaient laissé que douze tirs à Berne. Quelle différence avec l’équipe désorganisée et franchement pas concernée de samedi à Lugano! Hier, GE Servette a disputé ses deux meilleures périodes de la saison. Ce constat a de quoi laisser un goût amer à des Aigles qui ne se sont pas imposés pour autant. En cette période de la saison où chaque point vaut si cher, il y a de quoi pester.

 

Un Berne moins concerné

 

Sans enlever le moindre mérite au GSHC, il faut dire que durant 40 minutes, Berne n’avait manifesté qu’un intérêt poli pour cette rencontre. Avec plus d’une dizaine de points d’avance sur leur poursuivant le plus proche, les leaders peuvent se permettre de choisir leurs matches. Et ce déplacement aux Vernets ne faisait pas partie des rencontres «premium». Mais à force de laisser le double champion en titre dans la course, GE Servette s’est exposé à un retour fracassant. Shift après shift, les Ours bipolaires ont retrouvé le sourire après avoir semblé au fond du bac peu avant. Les percées se sont faites plus tranchantes et, logiquement, les visiteurs sont revenus à hauteur d’un GE Servette qui ne méritait pas pareil sort. Ils méritaient encore moins de perdre le point de bonus en prolongation. Sur le moment, le tir sur la transversale de Loeffel semblait anodin. Mais il a tout changé.

 

De l’argent frais et GE Servette respire un peu

Daniel Visentini

 

 Exsangue financièrement, GE Servette suffoque un peu moins. Hugh Quennec, Mike Gillis et Peter Gall ont donc apporté 1,2 million pour faire face à la situation d’urgence. Cela devrait permettre d’envisager le versement des loyers impayés depuis août de la patinoire des Vernets, ainsi que de régler d’autres fournisseurs, les salaires étant garantis d’avant selon eux. Mais pour que les graves problèmes financiers se dissipent vraiment, il faudra bien plus. Ça tombe bien: les trois membres du conseil d’administration affirment qu’une solution pérenne sera trouvée dans les prochaines semaines.

 

Il faut dire que ces trois hommes-là sont liés. Le président Quennec doit en effet vendre la moitié de ses actions à un Gillis qui serait dans les faits le nouvel homme fort. Une convention est déjà signée, mais elle est conditionnée à la désignation officielle par les autorités politiques genevoises des investisseurs de la nouvelle patinoire du Trèfle-Blanc. Lesquels sont représentés par… Peter Gall. Sans club en vie, plus de projet immobilier en plus de la nouvelle enceinte nécessaire. Ces apports de liquidités permettent momentanément en tout cas d’attendre et d’éviter poursuites et autres risques plus graves encore.

 

Mais comme les dirigeants ont eux-mêmes évoqué un trou qui pourrait approcher les 6 millions en fin de saison (d’autres l’estiment à près de 8 millions…), il va falloir effectivement trouver rapidement d’autres solutions.