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Goran McKim, ven 21/08/2015 - 11:33

Le GSHC parviendra-t-il à vaincre la malédiction bernoise ? La réponse dans ce récit de la première moitié du mois de mars

 

Mars (partie 1) - Le début des choses sérieuses

 

C’est le jeudi 3 mars que début la série de playoffs entre Berne et Genève, qui se seraient presque manqués depuis le temps. Tout le monde connait l’ascendant pris par les Bernois lors des précédents affrontements, mais le néo-Champion d’Europe semble mieux armé que jamais pour passer le cap. Pourtant, les médias sont sceptiques : seul Christian Maillard nous voit passer, alors que la rédaction du Matin est unanime, le GSHC ne gagnera pas plus de deux matchs. Ce pronostic nous vaut d’ailleurs un édito d’Emmanuel Favre.

 

Contraint de faire des économies, le club ne claquera cette année pas 5000.- pour payer un clip mettant en scène Rocky ou une bande d’acteurs porno-gay. C’est à Prickstar Studios qu’est confiée la réalisation de celui-ci, et comme d’hab leur boulot frise la perfection. Un vrai clip qui fout les frissons comme on en avait plus vu depuis celui de Gladiators.

 

Pour le premier match à Berne, seuls 150 Genevois garniront le parcage, le reste préférant sûrement se réserver pour un match décisif. Les Bernois, sûrs d’eux, exhibent l’horrible trophée de champion en hologramme sur la glace de la Postfinance Arena. Remplie à bloc mais silencieuse comme à son habitude, la patinoire hébergeant le meilleur public du monde (enfin, après Lausanne, faut pas déconner !) ne va pas être aidée par le scénario du match. Surmotivés, nos joueurs font passer les soi-disant méchants Ours bernois pour de vulgaires Haribo – les verts, ceux que personne ne bouffe. Almond par deux fois et Romy se chargent de tuer le match dans le premier tiers déjà, pour ce qui sera le score final. Le Matin se demande « Genève peut-il le faire ? » en ressortant ses deux seuls consultants connus (Mona et Bobilier – tous deux parfaitement neutres quand il s’agit de parler de McSorley, c’est bien connu) qui affirment en cœur que non, ce n’est pas possible. Flavien Conne dans la Tribune est tout aussi optimiste « Genève a eu de la réussite », ce qui tranche avec le titre « Genève renverse des oursons inexistants » de Christian Maillard. 1905.ch titre sobrement « Plus que 11 »

 

Deux jours plus tard, ce sont des oursons encore tout retournés du match de jeudi qui se présentent sur la glace des Vernets. Massimo Lorenzi vient donner le coup d’envoi pour une raison que l’on ignore encore (il n’y a pas tant de ménagères de 40-50ans que ça aux Vernets) et est conspué. Il demandera au club la liste complète de ses abonnés afin de tous nous bloquer sur Twitter. Pas déboussolés pour autant, les IG sortent un superbe tifo représentant un aigle se gavant de Haribo avec une banderole explicite « On va vous bouffer ». Ce sera chose faite 60 minutes plus tard, sur le score de 2-1, qui reflète que moyennement un match parfaitement maîtrisé par nos joueurs. Seule fausse note, la sortie de Pyatt sur blessure, victime d’une charge comme à son habitude dégueulasse de Scherwey, qui se fera refaire le portrait par Vuko. Evidemment, aucune procédure n’est ouverte à l’encontre du cerveau de l’équipe bernoise. Au contraire de notre #55 qui se voit privé du match de mardi à Berne en attendant les résultats de l’enquête. Le Matin titre « Genève pète à nouveaux les plombs » en ressortant la photo de Vuko en 2010 après avoir étalé Neuenschwander. Le quotidien vite-à-miner est convaincu que ce geste va réveiller les ardeurs bernoises. « Scherwey ce voyou » trône en première page de la Tribune, mais Flavien Conne trouve sa charge correcte et prédit l’enfer au GSHC mardi. 1905.ch titre sobrement « Plus que 10 ».

 

Retour à la PostFinance Arena et cette fois les Bernois sont bien décidés à ne pas se laisser marcher dessus. Le combat physique s’engage dès les premières secondes et Picard est renvoyé aux vestiaires après 13 minutes suite à une charge pourtant jugée anodine par Jean-Jacques Besseaud, selon qui tant qu’on ne touche pas le truchement de la bande, c’est ok. Durant les 5 minutes de power-play, Berne marque deux buts et le GSHC est archi-dominé. Heureusement que dans ces situations, on peut toujours compter sur Marco Bührer, qui laisse filer un dégagement anodin d’Antonietti entre ses jambes. Le score est de 2-1 après deux tiers.

 

Sans que l’on en connaisse les raisons tout de suite, la tension est à son paroxysme entre les deux bancs au retour des vestiaires. C’est Patrick Andrey qui lâche le scoop sur Twitter : Picard aurait pissé dans plusieurs gourdes bernoises (pas les femmes des joueurs hein !) et se serait fait prendre, littéralement, la bite dans la gourde par le délégué de la Ligue. Pipi toujours, c’est dans un violon que McSorley se lâche lorsqu’il demande à Danny Kurmann (étonnamment désigné pour ce match) de sanctionner le vilain geste de Kobasew sur Chuard.

 

Dans la confusion, l’éclair viendra de Kevin Romy, qui décide de faire tout seul et qui égalise alors qu’il reste 7 minutes à jouer. 2-2 au terme du temps réglementaire, mais il ne faudra attendre que 13 secondes pour que Rod enfile le 3-2 qui permet aux Genevois de mener 3-0 dans la série. L’hystérie dans le parcage laissera vite place à l’angoisse, Danny Kurmann passant de longues minutes à regarder la scène à la vidéo. Malgré tous ses efforts, il ne trouva aucune raison d’annuler la réussite de Rod et, contre le gré de son employeur, se vit contraint d’accorder ce but. 3-2 score final, le parcage peut laisser exploser sa joie.

 

Toujours pas convaincu, Le Matin titre « Berne prêt à entrer dans l’histoire » accompagné d’un schéma de toutes les équipes ayant gagné une série après avoir été menées 3-0. La Tribune fait dans l’originalité et titre « Plus qu’une » alors que Flavien Conne lâche du bout des lèvres que Genève pourrait éventuellement passer. 1905.ch titre sobrement « Plus que 9 ». Une enquête est bien sûr ouverte contre Picard, alors que la charge de Scherwey passera entre les gouttes, « aucune image n’étant d’assez bonne qualité pour se prononcer » selon notre juge inique.

 

Malgré ces coups du sort, en ce jeudi 10 mars, les Vernets sont en ébullition. On a beau être à Genève, le public est en avance ; heureusement vu le temps perdu à la fouille. Tout ce petit monde prend place bien avant l’entrée de joueurs et les habituels retardataires peuvent constater à quel point le show d’avant-match est nul. Mais l’important n’est pas là ce soir : l’occasion de mettre un 4-0 dans les dents de ces Bernois nous ayant causé  tellement de soucis par le passé est trop belle pour s’attarder sur les détails.

 

De détail, nos joueurs n’en feront point. Alors que l’on s’attendait à un Berne revanchard, il n’en fut rien et nos joueurs s’imposent facilement 5-1, avec un doublé d’un Goran Bezina toujours présent dans les moments décisifs. Le public n’en revient pas, et même les joueurs semblent surpris de leur victoire si aisée. Les supporters bernois, fidèles à eux-mêmes, cassent tout dans le parcage pendant que les Vernets célèbrent leurs héros. Berne vaincu, c’est tout une malédiction à laquelle on met enfin un terme. Ce n’est que quelques jours plus tard que l’on réalisera vraiment la portée de cette victoire. Pour la deuxième année consécutive, Berne se fait sortir par un cinglant 4-0. Guy Boucher en paie la note et est prié de faire ses bagages.

 

La Tribune se demande « Qui pourra arrêter ces magnifiques Genevois ? », mais plus de trace de Flavien Conne. Le Matin s’interroge quant à lui sur « Quel est la part de chance en playoffs ». 1905.ch titre sobrement « Plus que 8 »

 

Le 17 mars, au terme du 7ème match dans les autres séries, nous apprenons le nom de notre adversaire en ½ : et puisque Ambri a réussi à se débarrasser de son ennemi luganais, notre adversaire sera Davos ! Station grisonne que ne visiteront pas Vukovic et Picard, respectivement suspendus pour 7 et 9 matchs. Sans possibilité de recours évidemment.