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Goran McKim, mar 30/08/2016 - 17:05

Février – Le retour du héros

 

Le matin de la finale, les journaux romands consacrent la plupart de leurs pages hockey au retour de Goran, qui devrait être à disposition d’Henning dès le match du 4 février à Bienne. Quasi pas un mot sur la finale de la Coupe, qui mobilise quand même 17 cars de supporters genevois en direction de la ville fédérale.

 

La PostFinance Arena est évidemment pleine et silencieuse, ce qui laisse tout loisir au parcage pour se faire entendre avant le match, malgré une évidente tension qui n’est pas sans rappeler celle d’un triste 24 avril 2010.

 

L’entame du match est totalement à l’avantage des locaux, qui mènent d’ailleurs rapidement 2-0 grâce à un doublé de Versteeg qui nous fait une fois encore nous rappeler qu’il n’était pas si loin de Genève il y a quelques mois. Mais un but heureux de Schweri en fin de tiers nous laisse espérer.

 

Au milieu de la période intermédiaire, Tristan Scherwey se fait l’auteur d’une charge tout à son image, pourtant non sanctionnée par Dany Kurmann, étonnamment désigné pour diriger ce match. Cette nouvelle injustice en ces lieux a pour don de révolter nos joueurs, qui égalisent dans la foulée grâce à Bergeron et prennent même l’avantage en toute fin de tiers grâce à un magnifique tir d’Almond. Le parcage explose. Mais il reste 20 minutes à tenir.

 

Celle-ci seront interminables pour les fans et joueurs genevois. Berne se lance à l’attaque sans arrêt, mais bute en permanence sur un Robert Mayer des grands soirs, qui se permet même un arrêt en 1 contre 1 face à l’inévitable Versteeg. Et lorsque Vukovic peut une dernière fois sortir le puck de la zone à 3 secondes du terme, Genève peut enfin crier victoire ! La Coupe de Suisse revient à la maison après un exode de 45 ans. Des dizaines de fumigènes embrasent le parcage et les joueurs fêtent longuement cette victoire avec leurs supporters, puis dans le vestiaire et enfin dans le car qui les ramène à Genève, où 5'000 personnes les attendent aux Vernets.

 

Hugh Quennec, ivre, se transforme en DJ pour la fête improvisée et Lorne Henning se lance dans un strip-tease plutôt gênant, bientôt suivi par un Christian Maillard déchaîné. La fête battra son plein durant toute la nuit, jusqu’au moment où le lucide Timothy Kast rappellera à tout ce joli monde qu’un match capital les attend dans 2 jours.

 

« La Coupe est pleine », titre la Tribune tandis que Le Matin rend hommage à ces « valeureux genevois ». Le « 20 Minutes » a la bonne idée d’aller interviewer McSorley qui, alors que son équipe lutte avec le FC Zurich pour la montée en LNA, tient à souligner que sans lui, rien de tout cela ne serait arrivé.

 

Une fois ces émotions passées, il faut se concentrer sur le championnat et le match crucial à Bienne. Manifestement pas encore tout à fait remis, nos joueurs passent à côté et sont battus 3-0 grâce à des buts de Pedretti, Maurer et Sutter. Comment voulez-vous réussir une saison en encaissant des buts de Maurer et Sutter dans le même match ? Goran Bezina n’était finalement pas sur la feuille de match, son avion ayant été retardé. Il devrait donc faire ses débuts le lendemain contre Fribourg.

 

Ce sont évidemment des Vernets à guichets fermés qui accueillent le retour de leur héros. Un tifo organisé par le club recouvre toute la tribune latérale et laisse apparaître un immense « 57 ». Sauf que voilà, Goran a décidé de changer de numéro et arbore dorénavant le n°69 qui n’est pas sans effet sur la frange la plus jeune de ses groupies.

 

Manifestement tendu (ce qui n’est pas sans effet sur.. bref, vous m’avez compris) pour son retour, il ne met pas 5 minutes à perdre un puck à la bleue qui profite à Julien Sprunger qui peut partir seul au but. Mais grâce à une vitesse qu’on ne lui connaissait pas, Goran rattrape son amie fribourgeoise et lui assène une raclée mémorable qui lui vaudra évidemment une pénalité de match. Si toutefois il en avait encore besoin, ce geste entérinera définitivement sa légende dans le cœur des supporters genevois. Pour le reste, le GSHC remportera difficilement ce match 4-3 en prolongations, grâce à un but de Will Petschenig.

 

Durant la nouvelle pause consacrée aux équipes nationales, Goran Bezina est l’invité de Brian Wakker sur le plateau de la RTS. Après avoir confessé que « casser la gueule de Sprunger était un vieux fantasme », il explique à la mèche folle la plus célèbre de Romandie que son retour n’a été rendu possible que grâce à la force de persuasion de Lorne Henning et surtout au départ de Chris McSorley, avec qui il n’aurait jamais pu retravailler. Enfin, il confirme avoir refusé de reprendre le « C » qui est désormais attribué à Almond, par respect pour ce dernier.

 

Le calendrier étant toujours aussi bien pensé, nous nous rendons pour la deuxième fois en deux semaines à Bienne. Et pour la deuxième fois en 2 semaines, nous en repartirons avec une défaite dans les valises. Malgré un but et un assist de Bezina, le futur-genevois Gaëtan Haas fait bien du mal à son prochain employeur en se faisant l’auteur de 2 buts et 2 assists. La barre s’éloigne pour le GSHC. Même si la venue de Lausanne le lendemain permet à notre équipe de cueillir ses 3 points habituels contre un rival qu’il dépasse enfin au classement. Almond par 2 fois, Kast et Mercier condamnent définitivement Lausanne aux playout. Où l’on risque bien de retrouver les Vaudois…

 

Il nous faudrait en effet faire 6 points à Berne et contre Kloten, tout en espérant des défaites de Bienne et … Kloten justement. Mais Berne, encore vexé après sa défaite en finale de Coupe, ne va pas nous faire de cadeau et nous inflige un sec 7-1, avec notamment un triplé de l’increvable Martin Plüss. Cette défaite, cumulée à la victoire biennoise contre Davos, nous condamne donc irrémédiablement aux playout, en compagnie de Kloten, Lausanne et Langnau. La situation au terme des 50 matchs de la saison régulière (et une dernière victoire 2-1 aux tirs au but contre Kloten) est la suivante :

 

9. Kloten – 73 points

10. GSHC – 70 points

11. Lausanne - 61 points

12. Langnau – 56 points