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Tony Vukovic, mar 27/12/2016 - 18:27

Après 33 matchs, soit un peu plus de la moitié on vous l’accorde, le bilan que l’on peut tirer est pour le moins... Gris.

Ce n’est pas le gris de la tristesse (quoiqu’un peu quand même) mais surtout le gris entre le noir et le blanc. Une mi-saison mi-figue mi-raisin comme disent les jeunes.

 

Sportivement d’abord, les matchs s’enchainent et ne se ressemblent pas. Des larges victoires laissent place à de défaites misérables. L’équipe peut passer d’une énergie belle à voir à des fantômes qui ne font qu’errer telles des âmes en peine.

Après un début de saison moyen, une suite encore pire et malgré un léger regain, l’équipe est actuellement à cheval sur la barre. Seules les contre-performances de Davos nous permettent de regarder encore vers les playoffs.

 

Mais pas tout n’est à jeter et c’est là qu’on peut parler de nuances de gris. Des matchs comme celui contre Davos en Coupe sont de véritables bouffées d’air frais, au point tel que c’est à se demander si en changeant de compétition, on avait aussi changé d’équipe.

D’autres se finissent d’un petit goal d’avance en prolongation ou de tirs au but fatals ce qui prouve que le fossé avec les autres équipes n’est pas si grand durant les matchs.

 

Alors quel est le problème ?

Un manque de défenseurs ? Sûrement. Le départ de Bezina a laissé un vide et une instabilité que les blessures n’ont fait qu’empirer. La défense n’est plus aussi rassurante et parfois manque d’énergie. Les doutes qui y règnent et les pertes de puck qui en résultent coûtent parfois cher dans le décompte final. Les attaquants adverses l’ont bien compris en la mettant sous pression, trop souvent à raison.

On voit aussi que Mayer tente de soutenir sa défense en faisant des sorties de plus en plus inattendues dans le but de bien faire mais qui finissent de plus en plus en buts gag. Il doit aussi travailler les tirs au but tant nos résultats dans cet exercice font peine à voir.

 

Avec le retour de Kast et Jacquemet en défense, on comprime l’hémorragie mais est-ce que ça tiendra sur le long terme. Après tellement de saisons en sous-effectif défensif avec les résultats que l’on connait, des épuisements en fin de saison, pourrait-on imaginer que la prochaine « meilleure équipe que l’on n’ait jamais eu » ait un nombre suffisant de défenseurs. Peut être que le prix pour remporter le titre passe par là.

 

 

Mais alors est-ce que le problème ne viendrait pas d’ailleurs que de la glace ? C’est bien possible. Avec l’opacité totale du club, difficile de dire quels sont les problèmes à l’interne et s’ils ont des répercussions sur la glace, mais ce qui est sûr, c’est que ce climat d’incertitude total n’aide pas les joueurs et toutes les personnes gravitant autour du club de se focaliser sur les résultats sportifs.

Quand on lit dans la presse que le club pourrait faire faillite, il est facile d’imaginer les soucis dans la tête des joueurs qui ne savent pas si la rumeur est fondée ou non.

 

De plus, les communiqués du club n’aident pas vraiment tant ils sont à contre courant des bruits qui courent. Quand on voit le reportage de la RTS avec les partenaires qui ne savent pas s’ils seront de la partie la saison prochaine et qu’on lit le communiqué qui nous dit que tout est beau dans le meilleur des mondes, il est évident qu’un des deux éxagère tant ils sont incompatibles.

Pour ne rien arranger, le souvenir du sort du SFC, l’autre grand club genevois, rajoute des craintes dans cette situation déjà tendue tant on ne veut pas voir le GSHC prendre la même route.

 

Mais si toutes ses rumeurs sont fausses, la seule manière de les faire taire est de faire éclater la vérité. De ne pas se cacher derrière un « tout va bien » et de faire preuve de transparence avec tous les acteurs du club en répondant aux questions, en affrontant les problèmes et en admettant ses erreurs.

 

Avec cette instabilité administrative, il est incongru d’imaginer qu’une patinoire se construira avant 2018 tant le projet est au point mort. En plus, quand on voit l’affluence qui ne fait que baisser aux Vernets, la patinoire « nécessaire aux ambitions du GSHC » ne semble pas si indispensable...

 

En résumé, le problème majeur actuel semble être ce climat d’incertitude. La vérité grise est difficile à cerner entre le blanc des communiqués et le noir des rumeurs et des articles. Il y a fort à parier que même si les bruits qui courent sont faux, le brouillard dans lequel se terre le club les laisse courir et venir se loger dans la tête de tous ceux qui font le club.

Après, il est difficile de se donner à fond sur la glace, de soutenir financièrement le club ou de faire des démarches pour un projet de patinoire.

Et pour les supporters, voir son équipe faire plus les gros titres dans les faits divers que dans les pages sportives ne donne pas envie d’aller regarder dans le froid un match qui, trop souvent, peine à réchauffer nos coeurs.

 

Évidemment, nous sommes totalement derrière ce club et nous ne le laisserons pas couler dans les tréfonds du classement.

Nous soutenons tous les acteurs, les joueurs comme les supporters, et peut-être que c’est de là que viendra la différence. Que l’assurance des chants rassurera nos joueurs et les mènera à la victoire.

Essayons en tous cas.