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Richard Wright, jeu 06/12/2012 - 00:00

A chaque petit bobo d’un joueur on frôle le drame national, les médias en font leurs gros titres, les supporters veulent réinventer les règles du hockey et une fois que tout ce petit monde s’est calmé, voilà qu’on débarque avec notre grande gueule pour dire haut et fort : Y EN A MARRE !

 

Alors oui, bien que cet article soit un coup de gueule général, on vous avoue que l’idée de cet article nous est venue suite à « l’affaire Friedli – Gerber ». Le fait que notre club soit directement impliqué, qu’une partie des débats se soient passés sur notre forum et que des articles de journaux aient atteint des sommets de débilité nous ont bien aidés à ajouter la fameuse goutte qui fait déborder le vase.

 

Oui on aime le hockey, le beau hockey, les gestes de classe, voir un joueur partir de derrière son but, dribbler toute l’équipe adverse, faire une feinte au gardien et marquer un but dont on reparlera tout au long de la saison. Mais si après avoir éliminé le 4ème adversaire notre petit joueur avec ses mains en or est déjà en train de penser à sa feinte finale et qu’il ne voit pas le gros défenseur de 120 kilos qui lui arrive dessus, 30 secondes plus tard, alors qu’il réalise gentiment entre 2 étoiles qui passent devant ses yeux qu’il n’a pas marqué mais qu’il est vautré par terre et qu’il ne sait plus comment il s’appelle, on aurait envie de lui dire : C’est le jeu bonhomme !

 

Parce que oui en plus d’être technique le hockey c’est physique et ça nous plaît aussi, d’ailleurs on est loin d’être les seuls quand on voit la réaction du public après une grosse charge. Evidemment sur le moment on préfère quand c’est notre équipe qui les met et on ne voit jamais de fautes mais quand on les prend on s’énerve et on réclame 2 minutes pour le salaud qui a osé chatouiller notre joueur. Mais une fois le match terminé et les esprits calmés (le temps pour cela étant évidemment proportionnel au résultat du match) on se dit que c’était bien sympa de voir un match physique et qu’à défaut de voir des prouesses techniques, on ne s’est finalement pas ennuyé.

 

Une fois au courant de cela, on sait qu’on est pas à l’abri un jour de voir un joueur se faire mal, se blesser, être KO au milieu de la glace, sortir sur une civière… On n’aime pas ces moments, qu’il s'agisse de notre joueur préféré ou d’un adversaire, mais en décidant d’aller voir un match, on prend ce risque et on l’assume. C’est un peu comme l’enfant qui regarde un film d’horreur à la télé. 3 fois avant le début du film il est dit que ça ne convient pas aux plus jeunes, pendant le film on doit encore se taper un gros rond rouge dans le coin de l’écran exprès pour lui mais il regarde quand même. Si après ça il ne ferme plus l’œil pendant 3 semaines il saura qu’il a fait une bêtise. Au hockey on devrait peut être passer un petit clip avant les matchs sur les écrans géants qui dirait « attention, ce match pourrait contenir des scènes violentes et heurter certaines sensibilités » Peut être que ça nous évitera les grandes théories de certains après coup.

 

Parce que oui, le problème avec les charges actuellement c’est ceux qui veulent refaire le monde après chaque incident. « Il faut lui mettre une sanction exemplaire », « il aurait très bien pu l’éviter », «il faut déposer une plainte pénale, c’est une agression ». Vous aussi vous avez l’impression d’avoir entendu ça dernièrement et y voir ressortir à chaque blessé? Alors les premiers nous font rire, au bout du 15ème ça devient un peu ennuyeux. Le problème c’est que tous ces pseudos docteurs en hockey n’ont pas compris qu’un joueur peut se blesser sur une charge tout à fait correcte, tout comme il peut n’avoir absolument rien après une agression. C’est pour ça qu’on ne juge pas sur les conséquences mais sur le geste. Malheureusement quand on voit certains motifs de suspension du juge unique et les "analyses" des médias, on comprend presque que le spectateur peu habitué s’y perde. Parce que soyons honnêtes, si Gerber, au lieu de lire les inscriptions sur le puck s’était préparé à prendre une charge, il se serait peut être relevé 2 secondes après et personne n’en aurait jamais parlé. Au lieu de ça, il s’est malheureusement explosé le museau sur la glace, est resté allongé 10 minutes dans une flaque de sang et est parti en ambulance.

 

Vu les circonstances on peut comprendre que le supporter partial à l’extrême pendant un match ait de la peine à accepter que la charge puisse être correcte sur le moment. Mais les médias, qui sont censés apporter un point de vue professionnel ? Les jours suivants, autant dans les journaux qu’à la télé, la seule question c’était « combien de matchs de suspension pour Friedli ? » mais très peu ont pris le temps d’analyser le geste. La palme reviendra à «La Liberté », qui certes est un quotidien Fribourgeois et donc n’a pas besoin d’être totalement impartial. Mais chaque jour on touchait un peu plus le fond avec un nouvel article jusqu’au bouquet final et la fameuse photo d’un photographe du coin, un certain McFondue, qui montre Gerber étendu devant le banc Genevois et tous nos joueur regarder ailleurs car le regard attiré par la bagarre qui à suivi la charge et titrée « L’image qui choque ».

 

Le hockey sport de bisounours ? Non, le hockey sport viril suivi par une frange de bisounours !