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Tony Vukovic, lun 29/01/2018 - 12:48

Beaucoup de critiques ont été émises, pas forcément avec la manière, mais il faut quand même reconnaître les bonnes décisions quand elles arrivent. Bien que tout le monde soit persuadé que c'était la seule solution, lâcher prise et partir n'est pas simple, donc merci à notre ex-président d'avoir écouté les avis et d'avoir pensé aux intérêts du club d'abord.

 

Et maintenant ?

 

Beaucoup d'incertitudes sont encore présentes, peut-être même encore plus qu'avant le départ de M. Quennec.

Tout d'abord, qui va prendre les rênes du club durablement ? Si la reprise est garantie par la Fondation 1890, financée par la fondation Hans Wildorf, difficile de savoir si leur action est une solution temporaire ou si elle est faite pour durer.

La fondation financera-t-elle "seulement" le club ou nommera-t-elle un président qui la représente comme Hugh Quennec représentait Anschutz. Pour l'instant, la présidence est assurée par Me François Bellanger, membre du conseil d'administration et s'occupant notamment du dossier "nouvelle patinoire". Mais cela semble être plus une présidence "ad interim" que réellement une décision sur le long terme.

Des quelques informations qui ont fuité, Chris McSorley reprendrait un pouvoir décisionnel, mais jusqu'à quel point ? Ira-t-il jusqu'à racheter des parts et reprendre la présidence du club ? En profitera-t-il pour revenir au banc de son équipe de cœur ? Tout est possible.

 

Dans le même thème, la question des partenaires va être intéressante à suivre. Si beaucoup de soutiens du club commençaient à tourner le dos au GSHC à cause d'Hugh Quennec, son départ pourrait bien rebattre les cartes.

Il est possible que des nouveaux donateurs sortent de l'ombre pour soutenir ce nouveau Genève-Servette qui s'annonce plus "genevois" qu'auparavant. Peut-être la direction du club par une fondation genevoise intéressera des investisseurs locaux qui tiennent au club et qui ont envie de le soutenir. Ce serait préférable à des étrangers qui ne voient le GSHC que comme un investissement à rentabiliser.

Et qu'en est-il des investisseurs canadiens ? Apportés par Hugh Quennec, et tendus par le dossier de la nouvelle patinoire et des appels d'offre, voudront-ils rester ? Si McSorley reprend vraiment le contrôle, on peut imaginer qu'un Lorne Henning, presque engagé pour le surveiller, ne sera plus forcément indispensable. Hugh ayant fait bouger pas mal les postes dans l'administration, peut-être que son départ en annonce d'autres, voir même peut être des retours soyons fous (Stücki si tu nous lis).

Pour Mike Gillis, on pressentait qu'à terme il rachèterait les parts de Quennec, ce qui n'est manifestement pas arrivé. N'étant pas majoritaire et Quennec étant parti, son sort semble lié aux futures décisions des fondations qui ont repris le club. Difficile de connaître ses intentions, celles des repreneurs et leurs relations.

 

Concernant la nouvelle patinoire, tout est possible. Le départ de Quennec peut entraîner celui des investisseurs et donc refroidir le dossier. Ou alors, son départ va libérer les acteurs car il ne donnait plus une confiance suffisante. Même en cas de départ des investisseurs, la Fondation Hans Wildorf pourrait soutenir le projet du Trèfle-Blanc et peut-être que l'idée d'avoir des investisseurs genevois séduira les membres du Grand Conseil.

De plus, le président ad interim est l'avocat François Bellanger spécialiste en droit de l'aménagement du territoire. Il a été nommé pour faire le lien entre les différents acteurs pour faire avancer le projet de nouvelle enceinte. Si cette nomination semble temporaire et peut-être due à son origine genevoise, on peut espérer que ses nouvelles responsabilités lui permettent d'accélérer le dossier.

 

Le dernier point est l'aspect sportif. Comme Chris fait partie de la solution, reviendra-t-il à son poste de coach ? S'il est bien trop tôt pour discuter de la qualité de cette possibilité, c'est une question que doit sûrement se poser un certain C. Woodcroft…

Louis Matte par contre doit sûrement pousser un soupir de soulagement avec McSorley qui reprend de l'influence. Sa place qui semblait être fragile devient plus assurée. On peut d'ailleurs imaginer que le deuxième assistant devra commencer à regarder les petites annonces s'il veut un job l'an prochain.

 

Le rôle de McSorley dans la future organisation est une inconnue majeure et va avoir un gros impact sur la rupture ou le maintien de certains contrats. Il aura aussi sûrement plus de liberté pour garder certains joueurs iconiques (comme Vukovic par exemple) ou pour en faire venir. Ce qui serait bien, parce que ce n'est pas comme si on avait foule sous contrat.

Le retour aux sources, avec McSo de retour sur le devant de la scène et des acteurs du club locaux, fera sûrement plaisir au public. Déjà si les joueurs iconiques restent, mais aussi si le GSHC revient à ses valeurs fondamentales en pensant au public d'abord et cesse son "américanisation". J'en connais quelques-uns qui ne seraient pas tristes de ne jamais voir de bongo cam ou autre invention étasunienne.

 

On l'aura compris, ce départ et la reprise par Rolex rebat les cartes. Tous les acteurs gravitant autour du club seront impactés et nul doutes que ça risque de bouger à la fin de la saison.

Nous suivrons avec attention ces changements et réagirons s'ils sont contre-productifs. Car si on peut retenir une chose de la décision du président, c’est que, plus que jamais, le public a son importance dans la vie du Genève-Servette et que sa volonté a été entendue (en tous cas cette fois).