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Tobias Park, jeu 17/12/2015 - 00:14

Feat. La Ligue, original mix

 

Il y a des soirs comme ça, qui puent le traquenard. Tu connais le club de ton cœur,  les détails qui font les circonstances d’un match, et mettant tout bout à bout, tu sens que t’es parti pour voir tes aigles passer une sale soirée.

 

Ce lundi soir contre Lausanne était un de ces soirs. Parce que les Lausannois ne nous réussissent pas, parce que l’équipe ne pouvait pas ne pas être diminuée physiquement après le programme du week-end dernier et le déplacement de Lugano qui, rappelons-le, suivait un autre week-end achevé au Tessin, les batteries à plat.

 

Et puis, dernier signe de mauvaise augure, tu découvres que ce sont Kurmann et Eichmann qui officieront lors de ce match.

 

Je ne vais pas entrer dans les détails des « faits d’armes » de ce cher Danny Kurmann; je crois que tous les amoureux du GSHC sont au courant de l’antagonisme criant entre le zébré et notre club. Et, plus particulièrement, les griefs que nous pouvons avoir à l’encontre de cet arbitre lors de matchs à l’extérieur.

 

Passons brièvement sur la catégorie « ce qui devait arriver, arriva » qu’est chronologiquement une faute grave de Savary sur Vukovic non sanctionnée, le premier tiers qui s’envenime forcément derrière, les zébrés qui rajoutent à l’injustice en ayant la main lourde contre Chuard, Bezina qui n’évite pas d’en rajouter, et j’en passe.

 

Très honnêtement, on ne méritait pas de gagner ce match, et n’aurait probablement rien ramené de Lausanne quoi qu’il en soit; mais le fait est qu’une fois de plus, on en arrive à parler de cet arbitre. Comme beaucoup trop souvent.

 

Qu’on doive le subir de temps en temps lors d’une ronde complète de championnat, c’est le jeu ma pauvre Lucette. Le problème est ailleurs : alors que nous sommes dans un contexte où aucun professionnel du hockey Suisse (ligue, dirigeants/entraineurs de clubs, probablement arbitres mêmes) n’ignore le profond antagonisme entre cet arbitre et notre club, le zébré se voit attribuer notre match alors qu’il n’y avait pourtant que deux affiches lundi soir. Autant dire que la ligue avait le choix.  

 

Et ce choix, c’est de nous attribuer Kurmann. Puisque ce choix est opéré en toute connaissance de cause, j’en déduis que :

 

- La ligue, encore décriée pour son incompétence récemment dans l’affaire Schläpfer ou même obligée de recourir à un deuxième tirage au sort pour la Coupe de Suisse est décidément d’une médiocrité telle, qu’elle est incapable du minimum de bon sens qui profiterait à la qualité, voire l’équité d’un match de hockey.

 

Ou

 

- La ligue sait pertinemment ce qu’elle fait un soir comme ce lundi soir, et cherche à rappeler à Genève « c’est qui qui décide », d’une façon un peu infantile, voire qui sait revancharde, suite aux frictions qu’il y a pu y avoir par le passé entre elle et nous. L’idée peut paraître un peu dingue quand on parle de la ligue professionnelle d’un sport majeur dans un pays comme la Suisse, mais comme le montrent le paragraphe ci-dessus et le passé récent, il est difficile d’écarter la moindre hypothèse.

 

Je vous épargnerai enfin le scénario du pire, soit une volonté de compliquer la tâche d’une équipe Romande qui marche très fort en ce moment.

 

Vous me direz, la ligue n’a pas à se plier en quatre pour respecter les affinités des uns et des autres. C’est vrai. Seulement, on a déjà vu des arbitres se faire rares du coté de certaines (puissantes) patinoires pour cause d’impopularité locale, et dans le cas qui nous concerne ici, le problème va bien au-delà d’histoires de subjectivité partisane. Les observateurs neutres du hockey Suisse vous le diront, il y a un sérieux problème entre un arbitre et un club en particulier. Au point de mettre en péril la qualité du match, la sécurité des joueurs, et l’équité sportive. Il serait donc légitime de régler le problème, sans pour autant que cela donne le signal que les clubs peuvent faire la pluie et le beau temps.

 

Comprenons-nous bien : les débats sans fin sur l’arbitrage, surtout dans un contexte où son niveau est reconnu comme étant objectivement insuffisant, ça fait partie du jeu, presque du charme, des sports collectifs. Il faut l’accepter.

 

Ce contre quoi il faut se dresser par contre, c’est le genre de décisions incompréhensibles comme celle que la ligue a prise pour le match de ce lundi soir. Les petits esprits se rencontrant eux aussi, c’est Le Matin qui y va aujourd’hui de son couplet au sujet de la fédération, par le truchement de la bande d’un ancien président de Gottéron. Ne même pas sonder Slava Bykov pour entrainer la Nati mais intégrer le déserteur Reto Von Arx dans le cadre de la fédération, c’est quand même la preuve qu’il y a, et pardonnez-moi l’expression, une couille dans le pâté.

 

Gageons que tous ces évènements vont apporter de l’eau au moulin de ceux qui, comme Chris McSorley et Hugh Quennec, tentent depuis de longues années de mettre un coup de pied dans la fourmilière pour faire évoluer structure et mentalité au sein de la fédération. La mise au placard de l’unanimement décrié Reto Steinmann est un bon pas dans cette direction. Ce lundi soir et passablement d’évènements récents me laissent penser qu’il reste encore du travail.