10 mars 2017

«Un jour, il va lui arriver des bricoles, à sortir ainsi.» Chaque personne ayant vu un match de GE Servette depuis l’arrivée de Robert Mayer s’est déjà dit cette phrase. «Un jour», c’était hier à Zoug. Et au plus mauvais moment, qui plus est. À cet instant, le plus gros danger qui guettait les joueurs de Chris McSorley était de se brûler avec un thé un peu trop chaud. Il restait moins de trois secondes à jouer en première période et un puck «mort» attendait sereinement la sirène. Comme tous les acteurs. Ne perdre que 1-0 après avoir été autant dominé relevait presque de l’exploit pour le GSHC.

Mais Robert Mayer a décidé de quitter sa cage pour dégager cette rondelle anodine directement sur David McIntyre. La reprise instantanée du joueur de centre zougois a passé la ligne alors qu’il ne restait que trois dixièmes (!) à jouer. C’était 2-0 et les Genevois ne se sont jamais relevés. Cette catastrophe individuelle est particulièrement rageante, tant le gardien des Aigles était bon jusqu’alors. Durant plus de 19 minutes, il a même été fantastique. Sortant tous les envois zougois, malgré plusieurs minutes d’infériorité numérique. Mais, quelques instants avant sa bourde, Robert Mayer avait déjà directement engagé sa responsabilité sur un tir de Timo Helbling à trente secondes de la première pause.

 

En cinq minutes et quelques, les Zougois ont dégoûté le portier en le battant à quatre reprises. Même si cette défaite porte forcément la marque de l’homme aux grandes jambières, ses coéquipiers n’ont pas non plus donné le change. Trop indisciplinés, ils ont multiplié les réponses aux provocations zougoises. Au lieu d’être les agresseurs, ils ont trop souvent été les agressés. Dommage, car cette équipe sait être celle qui distribue le premier coup. Mais Zoug ne lui a pas laissé le temps. Comme ce fut déjà le cas mardi.

 

Zoug a déjà été «retourné»

 

Désormais menés 3-0, les Genevois vont devoir ouvrir les livres d’histoire pour y trouver une éventuelle source d’inspiration. Depuis l’introduction des séries au meilleur des sept matches, seules trois formations ont perdu après avoir possédé un avantage de trois longueurs. La dernière en date? Zoug. C’était en 2008 face au HC Davos, en quart de finale. De cet effondrement collectif ne restent que deux éléments dans le vestiaire de Suisse centrale: Raphael Diaz et Fabian Schnyder. Ont-ils suffisamment bonne mémoire pour ne pas se laisser faire un seconde fois? Chris McSorley et ses hommes ont envie de croire que non.