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Rédaction, jeu 22/06/2017 - 10:10

Kévin Romy nouveau chef de vol des aigles (par Tobias Park)

 

La nouvelle datant d’il y a déjà quelques jours, votre serviteur vous demande de bien vouloir croire que notre silence jusqu’ici tenait là de la volonté de la rédaction de 1905, d’une fois n’est pas coutume, laisser la primeur de l’info à la presse traditionnelle, et qu’en aucun cas nous n’aurions cédé à une coupable léthargie engendrée par une canicule à laquelle nous résistons aussi bien que la glace des Vernets à la tiédeur du mois de septembre. Ou froideur du mois de janvier, diront les mauvaises langues.

 

Kévin Romy est donc le nouveau capitaine des Aigles. Quoi de plus logique, puisque notre nouveau « C » est détenteur d’une licence de pilote d’avion professionnel ! De quoi survoler le championnat 17-18 ?

 

Si le timing et les modalités de la communication prêtent à tousser (sujet sur lequel mon compère ne manquera pas de s’attarder), la nomination de Kévin Romy fait indubitablement sens.

 

À vrai dire, c’est à se demander pourquoi il n’avait pas déjà repris le flambeau de l’après-Bézina en lieu et place d’un Slater sur courant alternatif, et dont il tient d’ailleurs du secret de polichinelle qu’on ne le reverra plus arborer le maillot des Aigles dans le futur.

 

Considéré par beaucoup comme « le meilleur centre suisse du championnat », Romy s’apprête donc à jouer une 9e saison complète avec les Aigles et présente l’avantage d’être autant irréprochable sur la glace que d’avoir le charisme nécessaire pour assurer le serrage de mains de VIP et autres sponsors, rôle également inhérent au capitaine. Si Vukovic - par exemple - n’est certainement pas moins un guerrier, force est d’admettre que Romy bénéficie d’une aura toute autre dans le petit monde du hockey suisse.

 

Un mot également au sujet des autres prétendants. Cody Almond - que j’aime beaucoup mais dont je ne peux dire que je suis le premier fan puisque faisant face à une concurrence terrible de la part des jeunes filles de la région - mais dont l’indiscipline coupable et à l’occasion coûteuse le rend inéligible pour le poste. Encore que, vous me direz, moins lui laisser les «coudées franches » si j’ose dire, aurait justement pu nous être profitable. Passons. Ou encore Mercier, méritant et fidèle parmi les fidèles, mais à qui il n’est pas faire injure que de dire qu’il n’embarque pas la même aura que ses compères précités.

 

Plus intéressant est le cas posé par LE capitaine historique de ces dernières années, l’inévitable Goran Bezina. La première chose à rappeler, c’est que Goran n’est à ce jour, et officiellement en tout cas, pas membre du GSHC. C’est fatalement un premier problème. Le second problème tient dans le fameux « âge du capitaine ». Le rôle de Goran sur la glace va forcément continuer à aller en s’amenuisant. Peut-on prétendre au capitanat avec une influence à la baisse sur le jeu ? Difficile. Chacun jugera également de ce que sa petite infidélité avec dame KHL doit représenter à ce niveau-là.

 

A l’arrivée, Kévin Romy, lui, semble tout avoir. Temps de jeu, influence sur le jeu, ancienneté, aura dans le vestiaire comme dans le hockey suisse en général et légitimité auprès des sponsors. D’autres joueurs auraient fait un magnifique capitaine, mais au moment de faire un choix logique et pragmatique, la nomination de notre numéro 88 au poste de capitaine ne semble souffrir d’aucune discussion.

 

Bon vol, capitaine !

 

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Romy Capitaine : le crash assuré (par Reto Snell)

 

Ne vous laissez pas abuser chers lecteurs. Si nous vous apportons des nouvelles de notre club chéri, et en particulier de la nomination de son nouveau capitaine tardivement, c’est uniquement parce qu’il a fallu laisser du temps à mon euphorique et néanmoins estimé collègue pour lui permettre de trouver quelques arguments positifs pour parler de cette bien triste nouvelle.

 

Car, soyons lucides, pouvait-on imaginer pire nouvelle pour aborder l’été ? Je suis d’ailleurs pas loin de penser que la canicule qui s’abat sur nous ces jours, et le réchauffement climatique en général, n’est qu’une des conséquences de ce qui s’annonce déjà certainement comme la pire décision du club sur les dix dernières années et peut-être même de son histoire.

 

Kevin Romy est donc le nouveau capitaine des Aigles. Quoi de plus dramatique puisque, licence de pilotage ou pas, ça sent le crash à plein nez cette histoire.

 

Effectivement, parlons-en du timing et des modalités de la communication. L’annonce de ce nouveau capitanat, pour ceux qui ne le savent pas, est intervenue à l’occasion d’une soirée des partenaires. Et il est très vite apparu qu’un certain nombre de joueurs présents ce soir-là ont appris la nouvelle en même temps que le reste des convives. Rien que cet aspect nous met, à raison, le puck à l’oreille : si Kevin est réellement le joueur apprécié que certains décrivent, pourquoi l’avoir honteusement caché à une partie des vestiaires ?

 

Alors parlons-en justement de ce « meilleur centre suisse du championnat » et remettons le vidéotron au milieu de la patinoire.

 

Romy s’apprête à jouer une 9e saison sous nos couleurs, certes, mais c’est oublier un peu vite qu’il y a quelques années, il a sans hésitation cédé aux sirènes du pognon pour aller s’encanailler du côté de la Resega. Je ne relèverai même pas la notion de saison « complète » : dois-je vous rappeler que, rien que la saison passée, il n’a joué que 23 matchs de la saison régulière pour cause de blessure. Quelqu’un peut m’expliquer comment il tiendra son rôle de capitaine depuis l’infirmerie ou les tribunes ? Avec un talkie-walkie et une banderole ?

 

S’il y a une chose qu’on peut lui reconnaître, c’est peut-être effectivement son charisme, encore que… Une coupe de cheveux façon One Direction et un sourire Email Diamant, ça ne fait pas le charisme non plus. Alors oui, Kevin a bel et bien un côté « gendre idéal » à faire rêver toutes les mamans du canton, mais on parle d’un capitaine pour l’équipe là, pas du futur mari de ma petite sœur.

 

Bref, vous l’aurez compris, ça sent tellement l’arnaque cette histoire que c’est probablement un coup des Chinois du FBI. Et alors qu’on attend tous la nomination d’un entraîneur dans ce club qui annonçait il y a peu vouloir soigner sa communication et faire preuve de transparence, cette annonce tient passablement lieu d’arbre qui cache la forêt. Et en même temps, le flou artistique qui entoure cette nomination ne nous surprendra pas plus lorsqu’on nous annoncera l’arrivée de Surya Bonaly à la bande.

 

Vivement qu’elle se termine cette saison qui n’a pas encore commencé.