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Rédaction, mer 05/04/2017 - 17:44

Encore un peu de nostalgie...

 

Le passage de Chris à la bande restera eternellement dans les mémoires de ce club. Son départ est l'occasion pour les membres de la rédaction de parler du souvenir ou de l'anecdote qu'ils retiendront de lui.

 

Kevin Loeffel

 

Chris McSorley et les amendes pour méconduite, une plus belle histoire d’amour que Simek et les cars de télévision. Si les décisions litigieuses du corps arbitral peuvent parfois nous titiller les nerfs, notre (désormais ex-) entraineur s’était fait une spécialité dans l’insulte d’arbitre et autres formes de méconduite.

 

En effet, peu connu pour ses alexandrins dans le feu de l’action, Chris a développé un langage pour encourager ses troupes, composé selon des règles grammaticales que vous n’avez pas apprises à l’école : Sujet, fucking, verbe, complément fucking, adjectif, fucking, shit, fuck.

 

Un phrasé très utile pour les joueurs non-anglophones, puisqu’ils étaient sûrs de comprendre au moins la moitié des mots de la phrase de l’Ontarien. Cette façon de s’exprimer était néanmoins assez peu du goût des cerbères quand Chris leur exprimait délicatement sa façon de penser.

 

Si la somme totale du nombre de condamnations dépasse allègrement le nombre de dents perdues par Alex Picard, voire même le nombre de neurones d’Alain Birbaum, on reste heureusement assez loin encore du nombre de pénalités stupides de Tim Traber. Ce qui est plus affolant en revanche est la somme totale « investie » dans ces coups de nerfs, qui représente plusieurs milliers de boîtes de calmants. Soit assez pour abrutir McSorley, un rottweiler, Nicolas Sarkozy, Gordon Ramsey et le majeur d’un supporter fribourgeois un bon mois…

 

Le souvenir à ce propos qui m’amuse le plus est de savoir qu’il a fallu déplacer le vestiaire des arbitres aux Vernets en 2009, car il était trop proche de celui de Chris. Les pauvres zébrés ne se sentaient donc pas en sécurité dans leur vestiaire, de peur qu’un McSorley sauvage se libère de sa cage et vienne les mordre par surprise.

 

Un caractère de cochon légendaire, qui n’a d’égal que lard du consensus d’Hugh Quennec…

 

Goran McKim

 

Deux choses me viennent à l’esprit quand je repense à Chris et ses 16 ans à la bande.

 

La première, c’est qu’il a en quelque sorte révolutionné (ou en tout cas, il a participé activement à la révolution) le coaching en Suisse avec ses méthodes peu académiques et souvent critiquées. « Renvoi » de joueurs, usage de la langue de bois devant la presse, mesure des cannes de l’adversaire, sortie du gardien à un autre moment qu’à 30 secondes de la fin, multiplicité de petits coups à la limite du réglementaire, etc. Toutes ces petites choses ont constitué à bâtir sa légende. Et à se faire détester par tout ce qui provient d’outre-Versoix.

 

La deuxième, c’est qu’une fois son match terminé, Chris savait (et saura toujours) devenir un humain hors pair. Certains y verront sans doute une part de businessman, et ils n’auront sûrement pas tort, mais je continue à affirmer que Chris est quelqu’un de profondément généreux et reconnaissant, bien loin de l’image qu’il peut donner dégager derrière son banc. Toujours un salut amical, une tape dans le dos, une discussion même hors contexte, sa porte a toujours été ouverte pour n’importe lequel d’entre nous. Et cette proximité n’est, à l’heure actuelle, pas la norme partout.

 

Il faudra bien plus que quelques paragraphes pour traiter le sujet de manière correcte, mais je tenais à souligner ces deux points.

 

Tobias Park

 

Le souvenir que je choisirais n’appartient pas à une date précise, mais a pris place dans le temps. Si les rivalités ou, dans le cas précis, plus précisément inimitiés font partie intégrante du sport, professionnel ou non, une que je retiendrais est plus inattendue puisqu’elle aura opposé notre coach à un arbitre, Danny Kurmann. Par une amusante coïncidence, la retraite de l’un en tant que coach coïncidera d’ailleurs avec celle de l’autre en tant que Sheriff des glaces. C’est selon de quel côté de la Versoix que l’on se trouve qui déterminera lequel aura été celui qui aura tenté de mettre à juste titre le holà aux insupportables outrances de l’autre. Les portes de bandes – principalement celles de la Bern Arena – auront claqué, les visages se seront empourprés, les pénalités de banc pour méconduite auront plu, les petites phrases hors glace – laissant la place de la glace aux plus virulentes – auront fusé, les petits sourires narquois se seront affichés.

 

Le coach à forte tête des petits Welsches pas prêt à s’en laisser compter face à celui, vu de ce côté de la Versoix, comme une sorte de Bourbine caporaliste (pléonasme ?) et défenseur de l’ordre établi (lire : les intérêts des puissants Bourbines). Des vagues qui seront régulièrement remontées au sommet de la ligue. A travers Kurmann, Chris aura secoué le cocotier d’un establishment Suisse-Allemand pas particulièrement réceptif envers un homme qui, en plus de ne pas être ou représenter un club d’outre-Sarine, se permettait carrément de ne même pas être Suisse. Quelle outrecuidance d’espérer ainsi faire valoir ses griefs ! Qu’importe, à défaut d’être réellement efficace, on aura apprécié le panache !

 

Peut-être usés par leur longue confrontation ou, qui sait, assagis par les années, et comme si les deux hommes avaient pu deviner la fin de leur confrontation proche, les choses se seront améliorées dans un passé récent. On en viendrait presque à les imaginer échanger une quasi sincère poignée de mains lors d’une prochaine rencontre autour du hockey Suisse. Quel dommage se serait d’en arriver là !

 

Brett Regali

 

Lors d’une chaude journée de l’été 2007, je me suis rendu à la piscine des Vernets dans le but de trouver un peu de fraicheur et de fuir la foule. Après une petite baignade je m’assieds au bord du bassin et aperçoit au loin Chris et Hans Kossmann qui avaient apparemment eu la même idée que moi. À ma grande surprise, Chris me reconnait et vient vers moi. Je suis certes un fidèle des Vernets mais comme beaucoup d’autres. À ce moment-là je suis à la fois flatté et impressionné par sa mémoire visuelle. On discute un moment de tout et de rien avant de repartir chacun de notre côté.
 

Dans la soirée, je me rends aux fêtes de Genève et retrouve des potes au stand du GSHC. Un peu plus tard Chris débarque et revient vers moi spontanément. C’est là qu’il me balance sur le ton de la plaisanterie “je t’interdis de dire à qui que ce soit à quel point je suis gros”, en référence au fait que je l’ai vu en maillot de bain quelques heures plus tôt. J’éclate de rire et lui répond que mon silence ne sera évidemment pas gratuit. Il rigole à son tour et s’en va continuer sa tournée de serrage de main. Quelle surprise lorsqu’un moment plus tard il m’offre quelques bières pour mes potes et moi !

 

Ce soir-là, il a acheté mon silence mais ce qu’il a gagné était bien plus fort que ça !

 

Reto Snell

 

Je ne saurais pas dire à quelle date exactement ça s'était produit, mais ça remonte aux premières années du Vidéotron originel, un pote et moi étions alors en charge de ce qui était diffusé sur ces écrans au centre de la glace pendant les matchs. A l'époque on avait l'interdiction d'y diffuser les ralentis qu'on recevait dans les images de la RTS. Mais un soir, à l'occasion d'une action litigieuse dans un match déjà tendu au score et sur la glace, j'avais "malencontreusement" laissé filer le ralenti sur les écrans : grosse réaction du public et, peut-être, influence indirecte sur la décision arbitrale en faveur du GSHC qui avait suivi.

 

Sur le moment, j'avais aussi et surtout pris une belle volée, par oreillette interposée, par celui qui nous gérait cette année-là au niveau du club. Mais, une fois le match terminé, après qu'on ait rangé notre cabine, en traversant les Vernets vidés de leur public on croise Chris qui nous gratifie d'un pouce levé et d'un simple "Good job guys !". Je ne saurais jamais s'il faisait directement référence au ralenti ou à notre boulot en général mais j'ai toujours eu envie de penser que la première réponse était la bonne.

 

Voilà, c'est un peu maigre mais c'est probablement le souvenir le plus marquant que j'ai avec Big Mac.

 

Cody Stephan

 

Chris McSorley a toujours été un entraîneur hors du commun. Si je devais retenir un souvenir de lui, ce sont ses multiples tentatives de sortir le gardien alors que son équipe évoluait à 5 contre 3. Je ne parle pas ici des fins de matchs où un entraîneur sort son gardien pour jouer à 6 contre 5, mais bien des moments dans un match, où Chris prenait le risque de tenter le tout pour le tout, histoire de donner une chance supplémentaire à son équipe de gagner ou de revenir dans un match. Ses tentatives n'ont pas toutes été fructueuses, mais toujours pleine d'audace, un peu folles et surtout bien stressantes pour nous, supporters. Je me rappelle d'ailleurs des 1/4 de finales de playoffs 2016 contre Fribourg. Genève avait gagné le 1er match mais dans le 2ème, il venait d'encaisser le 2 à 0 dans le 1er tiers. Le GSHC avait alors l'occasion de jouer à 5 contre 3, suite à 2 fautes successives de Fribourg-Gottéron. N'importe quel entraîneur aurait laissé le jeu se dérouler ainsi, mais pas Chris McSorley. A ce moment-là du match, alors que l'équipe était menée 2 buts à 0, il a pris le risque de sortir Robert Mayer pour permettre à son équipe d'évoluer à 6 contre 3. Une mauvaise relance et c'était 3 à 0... ça ne lui a pourtant pas fait peur. Le GSHC ne marquera pas, mais voilà un exemple de coup de poker tenté par Chris. C'est ce genre de petits moments qui m'ont fait adoré cet entraîneur et qui me manqueront. Merci pour tout Chris!

 

Tony Vukovic

 

La première victoire de la coupe Spengler

 

Cette coupe a beau être amicale et secondaire par rapport au championnat, c’était le premier titre de l’ère McSorley. C’était plutôt une surprise et une ambiance particulière compte tenu que c’était la période de Noël et que les familles étaient venues avec les joueurs.

 

Durant le tournoi, Chris a dirigé parfaitement son équipe et présenté un jeu d’une qualité rare. C’était beau à voir le dévouement de tous les joueurs pour aller chercher cette coupe. Au moment du coup de sifflet final, la joie sur les visages était belle et surtout celle sur celui de Chris quand son fils s’est jeté dans ses bras. Son bonheur était aussi visible lors de toute la cérémonie de remise des médailles notamment lors des échanges avec le président de Davos.

 

Le sourire de Chris a rayonné jusqu’à la remise de la coupe et la photo officielle. Ce premier titre avec le GSHC devait valoir beaucoup à ses yeux vu sa fierté lors de la présentation de la coupe lors du match suivant aux Vernets. Ce bonheur lié à la surprise de gagner cette coupe ont dû resté gravé dans la mémoire de notre entraineur historique.

 

Matthew Wright

 

La scène se passe dans le bureau du Boss. Les Aigles viennent de perdre. Durant ce match, Jamie Wright a manqué 3 grosses occasions. Lors de la 3ème, il est arrivé sur le banc, a lancé un gros F***, et a brisé sa canne sur le banc. Chose qui n'a pas plu au Boss qui le convoqua fissa dans son bureau. Comme j'étais présent dans le couloir ce jour-là, je peux vous conter cette fable

 

Maître McSo, sur son fauteuil perché,
Tenait en en ses mains un stylo.
Maître Wright, par l'entraineur invité,
Lui susurra à peu près ces doux mots :
Hey bonjour, Monsieur McSo,
Que vous êtes gentil ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des entraineurs de ce Championnat.
À ces mots le McSo ne se sent pas vraiment de joie,
Et pour montrer sa grosse voix,
Il ouvrit un large bec, et grogna :
- Did you see what you did?????? You threw your f***ing stick in front of the VIP stand!!!!! Shame on you. I understand what was your feeling, but you can't f***ing do that!

- I have a winning mentality. I can't accept missing those games! If you can't understand that you can fire me!

Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui le paie.
Cette leçon vaut bien une rupture de contrat sans doute.
Le McSo heureux et obtus
Jura, mais sur le tard, qu'on ne l'y prendrait plus.