Résumé / Présentation
Roland Rivera, dim 05/03/2017 - 12:59

Alors que les stats genevoise consternantes contre Zoug nous excluent de facto de la position de favori, un choix surprenant de McSo est sur toutes les lèvres, puisque Paré, le meilleur joueur depuis janvier est dans les tribunes et un Slater peu convainquant, sur la glace. En cas de succès, on évoquera le génie et en cas de défaite, les noms d'oiseaux risquent de voler bas. À moins que ce ne soit comme pour les enfants, qui commencent leur assiette avec les épinards, pour la terminer avec les bâtonnets de poisson pané. Pour vaincre le signe indien, le premier engagement gagné par Slater est apparu comme la confirmation du génie ontarien et la bande-annonce d'un futur succès.

 

Les premiers instants à la Bossard Arena nous font découvrir que les tartes à la crème des playoffs, telles que "C'est une autre saison" pendant laquelle il faut "se mettre en mode playoffs" et "accepter de se faire mal", sont vraies. Et de chaque coté il semble que les contacts sont un peu plus rudes, aux exceptions notables des habitués en la matière, dont le délicat Johan Morant, le genre de personnage qu’aucun parent ne souhaite se faire présenter par sa fille, tout comme Tim Traber, "Papa, maman, je souhaite vous présenter Tim, le futur père de vos petits-enfants".

 

Le bon rythme n'exclue par une perceptible prudence liée à l'enjeu. C'est après 5 minutes, alors que Bezina, peu inspiré, choisit de jouer l'homme plutôt que le puck permettant à Emmanuel Peter, slalomant entre cinq Genevois statiques et désordonnés, de s'y reprendre à deux fois pour ouvrir le score dans une liesse sensible mais mesurée.

 

Il n'aura fallu que sept minutes à des Aigles échaudés pour reprendre leurs esprits et marquer sur un but d’Almond, servi par Spaling qui s'est rendu maître du puck après une rude bataille dans la bande, là où ça fait mal et là où on attend que les étrangers justifient la chance qu'il leur est donnée de vivre dans la capitale de la Romandie.

 

Coup de théâtre quand, sur un contre, Josh Holden est retenu, puis propulsé dans le but… Le penalty qui s'en suit ne donne rien, mais est annonciateur d'une volée de pénalités, zougoise puis genevoise sur un coup de crosse grotesque de Riat et enfin zougoise, et le tiers se termine sur un score de parité mais en supériorité numérique genevoise, dont une petite minute reste à jouer.

 

À noter que lors des supériorités numériques genevoises, deux hommes vont s'illustrer, Riat par ses nombreux ratés et choix hasardeux et Gerbe par ses solos qui mériteraient meilleur sort que la latte de la 24e minute.

 

Ce second tiers est celui qui nous permet de nous souvenir de la qualité de Stephan, et comme souvent, nous en sommes réduits à le maudire à chacune de ses interventions. Cependant son apparition sous les projecteurs est un signe tangible que les Aigles ont repris les débats à leur compte.

 

La 4e pénalité zougoise n'est que la confirmation de la domination genevoise et de l'inefficacité proverbiale des Aigles dans cette configuration Au point que c'est Zoug qui se montre le plus dangereux dans des débats plus animés depuis la mi-match.

 

Une crispante fin de 2e tiers qui se termine, comme nous en avons pris l'habitude, aussi par une supériorité à finir en entame de 3e tiers.

 

Déjà 10 minutes de powerplay et toujours rien. Même si les idées d'entraînement ne manquent certainement pas, celle-ci devrait être en tête de liste tellement les Aigles sont inoffensifs dans les nombreuses situations qui leurs ont été offertes.

 

Le 3e tiers est désormais le mètre étalon de la crispation, la fatigue entraîne des imprécisions qui donnent quelques sueurs froides et la consigne est sans doute la même des deux cotés : ne pas encaisser le but qui, à ce stade, semble décisif.

 

Et pour marquer ce but décisif, il faut de nombreux éléments, dont, à la 57e un shoot anodin de Spaling, un Tobias Stephan sous sédatif qui rate un arrêt facile et un poteau qui se fait l'auteur d'une passe décisive pour Jacquemet, qui a eu le mérite d' être là et de ne pas manquer l'immanquable.

 

Une première victoire genevoise à Zoug se dessine pour la première fois depuis 2014, au moment opportun. Pourtant Vukovic décide de pimenter les débats en écopant de 2 minutes, une pénalité qui conjuguée à la sortie de Stephan offre un 6 contre 4 et l'égalisation à Zoug à 7 secondes du terme.

 

Situation qui nous plonge dans les abîmes d'une prolongation, qui va devenir à son tour le mètre étalon de l'angoisse. D'autant qu’après 3 minutes, Traber manque l'immanquable en frappant la latte d'un but vide. Un second joueur à être taraudé de remords en cas d'issue malheureuse, qui va arriver sur une nouvelle pénalité et le but de Holden qui s'en est suivi, scellant le destin d'un match où les regrets sont innombrables, tout autant que les espoirs que le score serré a pu faire naître. Espoirs à matérialiser dès mardi, si nous réussissons à trouver le sommeil d'ici là.

Les bières

L'arbitrage

Toutes les décisions ont semblé justifiées...un authentique exploit.

Nathan Gerbe

Il donne le tournis aux téléspectateurs, spectateurs et joueurs adverses, mais aussi à ses partenaires malheureusement.

Johan Fransson

Sobre et sûr dans une défense et un gardien qui inspirent confiance.

Daniel Vukovic

Pour nous avoir contraint à réaliser l'exercice le plus difficile qui soit, reboucher le champagne.

Johan Morant

Pourquoi Morant ? Parce que Morant ! On fera Helbling mardi.

Tim Traber

Une valeur sûre pour les vendanges, avis aux vignerons genevois.