Résumé / Présentation
Roland Rivera, sam 25/02/2017 - 10:08

Rencontrer le CP Berne, la Rolls de la ligue nationale A, dans son théâtre grec, la Postfinance Arena est un exercice redoutable.

 

À 8 jours des playoffs, et contre un adversaire potentiel de notre parcours triomphal vers un 1er titre amplement mérité, cette échéance est parmi les plus excitantes, d'autant que notre dernière visite a bien été la redoutée tragédie inspirée par les lieux, une défaite 5-0 en octobre. Résultat sans appel, confirmé par les 2 autres rencontres aux Vernets qui se sont soldées elles aussi par des défaites, moins humiliantes certes.

 

Les 17'000 spectateurs doivent être autant de motivations de les pourrir, pour voir s'effacer les sourires satisfaits des visages des oisifs de la ville fédérale, et leur envoyer le message que si nos chemins venaient à se croiser en série, la peau de l'ours serait un article potentiel de notre assortiment, après l'avoir tué il va de soi.

 

Pour nous en empêcher, l'effectif est le plus fourni de Suisse. À sa tête, on retrouve la statue de cire Kari Jalonen, entraineur finlandais, sympa comme une feuille d'impôts et dont le teint rappelle furieusement le beurre rance. Parmi les joyeux drilles exécutant leurs basses besognes sur la glace, nous devons citer un absent, Tristan Scherwey, bercé trop près de la bande, son visage porte les stigmates des mauvais garçons, tout comme son compère Thomas Rüfenacht, un authentique psychopathe que Kubrick n'aurait pas renié pour interpréter Jack Torrance en lieu et place de Nicholson dans Shining.

 

Mais le plus grand danger est indéniablement Marc Arcobello, qui, sous ses faux airs de mécanicien auto, est un dangereux serial scorer.

 

Du coté des aigles, la rencontre est marquée par un évènement inédit cette saison, salué par un roulement de tambours, un feu d'artifice sur la rade et un rabais fiscal accordé à tous les ménages genevois… l'effectif est au COMPLET. Dingue ! Tellement dingue que finalement Gerbe et Simek seraient préservés, ce qui nous permet de d'aérer Slater pour l'occasion.

 

Et, alors que les Bernois sont, comme à leur habitude, les plus nombreux et les plus silencieux supporters suisses, le match débute dans une apathie qui, bien loin de playoffs qui s'annoncent saignants, est parfaitement raccord avec le quasi coma dans lequel l'assistance sont plongés.

 

C'est dans ce contexte léthargique que Berne ouvre le score, pour leur 1er shoot cadré. Mayer est donc à cet instant à 0% d'arrêt, une stat peu représentative de la valeur réelle de notre dernier rempart.

 

Un autre ingrédient du succès bernois, que je n'avais pas mentionné dans les présentations va rapidement se mettre en évidence. Il s'agit bien sur de l'exceptionnelle mansuétude arbitrale en faveur des locaux, qui va envoyer Mercier et Slater au frigo, sur des actions de jeu anodines, déclenchant du même coup une première séance de parloir pour la mascotte non-officielle des Vernets, Didier Massy.

 

Cela n'empêchera pas Almond d'égaliser en mystifiant Genoni sur un shoot du poignet plein axe après un service caviar de l'indispensable Paré. Et le 1er tiers de se terminer sur ce score de parité, somme toute logique.

 

À la 28e, c'est un 5 contre 3 pendant 1'30 qui est nous est offert, période pendant laquelle Kast buttera sur un fantastique Genoni qui rendra inaccessible son but ouvert d'une ferme mitaine. Les débats restent âpres, mais ce match très fermé n'est pas des plus emballant, et ce ne sont pas les commentaires lénifiants de Pietronigro qui vont inciter le téléspectateur à s'enthousiasmer. À noter que ce dernier, pour meubler, à qualifié Antonietti de hipster ,sans doute pour la barbe, un raccourci qui permet de classer tous les barbus chez les hipster, mon oncle Bernard, le Père noël,le capitaine Haddock. C'est dire l'intérêt des commentaires.

 

Et c'est en résistant à un début d'assoupissement que je constate que le second tiers se termine sur le même score que 20 minutes plus tôt.

 

Le 3e tiers va mettre à l'épreuve, plus encore, notre résistance à l'assoupissement jusqu'à ce que Kast, qu'il commence à nous tarder de voir rejoindre Zoug, échoue une nouvelle fois devant Genoni à la 57e alors que là encore le but semblait ouvert.

 

De ce fait, c'est la prolongation, que nous sentions venir à plein nez. 5 minutes que les Aigles vont copieusement dominer, sans marquer, malgré un face à face de Romy avec Genoni.

 

Un échec nous permettant de prolonger encore ce match peu prolifique mais digne des playoffs qui s'annoncent, mais aussi de poursuivre ce bon moment avec Teleclub et ses commentateurs agréés par les matelas Bultex, une formidable préparation au sommeil.

 

Ce sont donc les tirs aux buts qui vont mettre fin aux débats et enfin couper le sifflet de Pietronigro. Et il est de notoriété publique que cet exercice est un, sinon LE point faible des Grenat. Une interminable série de tirs aux buts avec un Mayer enfin rassurant, puisqu'il à judicieusement choisi de renoncer aux figures exotiques, types horizontales et back flips.

 

Un ultime but du revenant Noreau n'aura pas permis à la soudaine sobriété de Mayer dans cet exercice (9 arrêts sur 12), de nous offrir le point supplémentaire, ce qui, compte tenu du classement et de ses subtilités pour départager les ex aequo ne change pas grand chose.

 

Lors de la 50e journée, pour être 5eme il faudra que Genève gagne et que Davos perde… contre Langnau. Évènement improbable que nous appelons de nos voeux, il va de soi.

Les bières

Arnaud Jacquemet

Un bon match tout en contrôle, sans boulettes ni situations gags.

Martin Plüss

Berne n'en veut plus. Et malgré ses 40 ans, il est là, sobre et efficace... Halte au jeunisme !

Robert Mayer

De brillants arrêts dans le jeu et, enfin, en série de tirs aux but. Ça peut servir en playoffs.

Le power play

On ne peut pas être ambitieux avec une power play aussi faible.

Timothy Kast

Ni le coup de rein, ni la conviction de celui qui veut vraiment scorer et faire la différence.

L'efficacité devant le gardien

En un contre un c'est la misère du coté genevois, un handicap de plus à traiter d'urgence.