Date de l'interview

Parfois génial parfois agaçant, Juraj Simek ne fait pas toujours l'unanimité au sein du public, Nous l'avons rencontré.

 

On sait que tu connais 1905.ch, mais peux-tu nous dire ce que tu en penses ?

 

Je ne suis pas souvent sur votre site mais je lis parfois les articles après les matches et je regarde les distributions de bières. Je trouve ça rigolo parfois, d'autres fois c’est un peu méchant mais certaines fois c'est aussi mérité.

 

Tu as plusieurs fois réagi lorsque l’on t’a distribué des mauvaises bières, tu penses que c’était injustifié ?

 

J'ai parfois l'impression que les gens ne se savent pas qu’on donne tout ce qu’on a et que ça ne marche pas toujours comme on veut. Je pense que les gens se disent que c’est facile, qu’il faut jouer chaque match parfaitement et ils critiquent. Je n’ai pas de problème avec ça, tout le monde peut avoir son opinion et dire ce qu’il veut. Quand je lis certaines choses, je suis un peu faché mais après je laisse tomber parce que je sais aussi que vous êtes toujours là pour nous supporter donc on fait des compromis. Je ne vous en veux pas.

 

Si tu devais t’autocritiquer et analyser ton début de saison, comment le jugerais-tu ?

 

Je n’ai pas vraiment bien commencé le championnat. Je n’ai pas beaucoup joué, j’étais dans la 4ème ligne et ensuite j’ai commencé à mieux jouer et marquer des buts. Maintenant, je suis de nouveau dans un trou. Je n’ai pas marqué depuis quelques matches et c’est frustrant pour moi. J’ai des occasions mais ça ne veut pas. Je dois continuer à jouer et ne pas trop réfléchir parce que ça ne servirait à rien. Ce n’est pas parce que je ne marque pas que je joue mal mais ça ne marche pas en ce moment. Mais la priorité c’est de gagner le match.

 

On parle souvent de toi comme un joueur incroyable techniquement mais qui a souvent de la peine à lâcher le puck, que penses-tu de ça ?

 

Je ne suis pas d’accord. C’est sûr que j’aime le puck et ça me plait de dribbler les défenseurs mais si j’ai l’occasion de faire la passe, je la fais. Si je sens que je peux battre le défenseur, je vais tenter et si je vois que je n’ai aucune chance je vais distribuer le puck. Peut-être que parfois j’en fais un peu trop mais j’aime aussi faire des bonnes passes. Si je fais une bonne passe et que mon coéquipier peut marquer, ça vaut la même chose qu’un but pour moi.

 

Est-ce que c’est vrai que tu as failli partir en KHL c’est été ?

 

Oui, je voulais aller à Prague mais ils ont fait faillite. J’étais un peu déçu parce que je voulais aller là-bas mais j’’avais encore un contrat ici et j’aime jouer ici donc ça ne m’a pas dérangé.

 

C’est toujours un but pour toi la KHL ?

 

Oui mais jusqu’à maintenant il faut être réaliste, je n’ai pas beaucoup d’options. J’ai encore un contrat ici pour la saison prochaine donc ce n’est pas une priorité.

 

Et la NHL ? Tu n’en étais pas très loin à une époque vu que tu as fait 4 saisons en AHL…

 

C’est presque la même chose que pour la KHL. Il faut être bon ici, faire des points. Jusqu’à maintenant, je n’ai pas fait une super saison. Si je fais une bonne saison et que j’ai une opportunité, je vais la saisir. Je pense que je suis un meilleur joueur maintenant que quand j’avais 22 ans. Je suis plus experimenté et j'ai appris beaucoup de choses depuis.

 

Est-ce que tu conseillerais à des jeunes joueurs suisses comme Rod ou Antonietti d’aller en ligues mineures ou de continuer leur progression en Suisse ?

 

C’est difficile à dire. Je pense que d'un côté c’est mieux de jouer ici contre des adultes que contre des juniors là-bas mais d'un autre côté je pense que Rod aurait pu aller là-bas parce qu’il a été drafté très haut, au 2ème tour. Il aurait pu jouer beaucoup, faire de bons résultats et signer un contrat. Parce que si il reste là et ne marque pas beaucoup de points, ça peut être plus compliqué pour lui. C’est pareil pour Eliot. Mais c’est difficile à dire. Je suis allé là-bas, et c’était bien pour moi. Je savais que je n’aurais pas l’occasion de jouer à Kloten avec la première équipe donc c’était mieux de partir. Mais les deux ont du temps de jeu ici donc on ne peut pas dire que c’était une mauvaise décision. Chaque joueur doit savoir ce qu’il veut.

 

Pourquoi avoir choisi de revenir en Suisse en 2011 ?

 

J’ai senti que je n’arrivais plus à progresser là-bas. C’est une bonne ligue pour les jeunes mais il n’y a pas beaucoup de vieux. J’ai senti que je devais changer quelque chose. Je suis venu ici parce que le hockey est différent et je vois maintenant que j’ai pris la bonne décision. C’est mieux pour moi. J’ai beaucoup progressé depuis mon retour.

 

Il y a d’autres clubs qui te voulaient ? Si oui, pourquoi avoir préféré Genève ?

 

Oui, j’avais des offres de 4-5 équipes. J’ai choisi Genève parce que je cherchais une stabilité avec le coach. Là-bas, il y avait beaucoup de changement. Je savais que c'était Chris le coach et qu'il allait rester.

 

Tu as déclaré récemment que ton meilleur souvenir depuis que tu es ici, c’est la victoire à la Spengler. Il est vraiment si spécial que ça ce tournoi ?

 

Oui, on joue contre d’autres équipes d’Europe et c’est bien de pouvoir se comparer aux autres équipes. On a battu le CSKA Moscou avec des grands joueurs. On sait que c’est difficile pour une équipe suisse de gagner ce tournoi. C’était difficile à gagner et cette année ça le sera aussi.

 

Tu te réjouis d’y retourner ou tu aurais préféré te reposer un peu pendant les Fêtes ?

 

Un peu les deux. Je préfère jouer des matches que juste faire des entraînements. Normalement, on a juste quelques jours de congé et en plus tu manges trop pendant les Fêtes, après t’es trop gros donc je préfère jouer des matches.

 

Vu qu’on approche de Noël, tu ne veux pas nous ramener ton pote Pestoni à Genève ?

 

Ce n’est pas moi qui décide. Je l’aime beaucoup et c’est un très bon joueur. Il est super dans le vestiaire, il est drôle. Donc pour moi, oui, il peut venir.

 

Revenons à la saison en cours : comment juges-tu le début de saison de l’équipe (interview réalisée le3 décembre) ?

 

On a eu des hauts et des bas mais on a retrouvé une bonne série de victoires. Après la défaite contre Zoug, on a parlé dans le vestiaire et on s’est dit qu’on ne pouvait pas continuer comme ça. On sait que chaque match est important. On ne peut pas se relâcher. C'est comme des playoffs et maintenant, on doit gagner contre les équipes qui sont derrière nous. Si on continue à jouer comme on a joué à Zoug ça va aller mais si on joue comme le match d’avant contre Zoug, ça ne va pas aller.

 

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Tu es inquiet pour la qualification en playoffs ou tu penses que ça va aller ?

 

Il reste encore 22 matches donc on ne sait jamais. Il ne faut pas penser aux playoffs maintenant. Il faut prendre match après match. On a vu ce que ça a donné il y a trois en arrière, tu te bats jusqu'au bout pour finalement échouer au poteau. Il faut continuer à jouer et ne pas trop réfléchir. On est 6èmes actuellement mais ça peut aller vite.

 

Il y a peu vous avez enfin gagné de manière convaincante à Lausanne, ça a dû être une libération pour toute l’équipe ?

 

Oui, l’année passée c’était difficile et là on a bien joué. C’était vraiment spécial, pour les fans aussi. On était super contents et il va falloir confirmer.

 

Est-ce que pour vous, les matches contre Lausanne/Fribourg ce sont vraiment des « matches comme les autres » comme on l’entend souvent ?

 

Non, on sent dans le vestiaire que c’est quelque chose de différent, c’est un derby. On ne les aime pas beaucoup et on sent qu’il y a plus d’énergie dans le vestiaire. Pour nous, c’est quelque chose de spécial. On a senti que c’était quelque chose de plus particulier de gagner à Lausanne que de gagner à Zoug même si ça nous a fait très plaisir aussi. Mais Lausanne et Fribourg, c’est vraiment particulier.

 

Comment réagit-on en tant que joueur à la cascade de blessures qui frappe nos gardiens cette saison ? Ça a un impact sur votre façon de jouer ?

 

On prend match après match et c’est égal qui est au but. Il faut jouer de la même manière avec le même système et la même discipline. Je n’ai rien changé à ma façon de jouer. Mais c’est sur qu’on préfère si il n’y a pas de changement toutes les semaines.

 

Tu as été plusieurs fois changé de ligne cette saison, y en a-t-il une dans laquelle tu te sens mieux ?

 

C’est difficile à dire. Ici, on change tout le temps de ligne ou de partenaire. Si on perd un ou deux matches, il y a des changements. Jusqu’à maintenant avec Pic et Tom, on a formé une bonne ligne et marqué des buts sans en prendre beaucoup. Je peux donc dire que je suis content avec cette ligne mais je ne peux pas dire que j’aime plus jouer avec lui ou lui parce que finalement c’est à moi de faire ce que j’ai à faire.

 

Donne-nous trois raisons pour lesquelles le GSHC sera champion cette saison :

 

-On a un bon renforcement avec Cody et Lombardi et ça peut faire beaucoup.

-Si on a pas de blessures et que Rubin et Bezina reviennent, on a vraiment une très bonne équipe.

-Et on a des bons supporters.

 

Il y a eu pas mal de nouveautés cette saison. Commençons par la CHL : tu trouves que c’est une bonne compétition ou que ce sont des matchs en trop ?

 

Je trouve que c’était bien parce que je n’ai jamais vu jouer des équipes suédoises ou finlandaises. Ils étaient vraiment forts et ça nous permets d’avoir encore plus d’expérience.

 

Après l’élimination en Finlande, vous vous êtes dit quoi : « Ça fait chier, on voulait la gagner » ou bien « Tant pis, ça nous fera des jours de récupération en plus » ?

 

Après le match on était déçus bien sûr mais ensuite tu te dis que tu as perdu mais par contre tu n'as plus de matches et maintenant on peut dire que ça fait du bien mais c’est sur qu’on aurait bien voulu continuer quand même.

 

Et la Coupe Suisse ?

 

Je trouve ça un peu inutile mais on essaie de gagner chaque match et si on peut gagner la Coupe Suisse, c’est bien vu que le tenant du titre est Genève.

 

Tu es régulièrement convoqué en équipe nationale, mais tu n’as pas eu la chance d’aller aux JO, ça t’a fait mal de ne pas être sélectionné ?

 

Oui, bien sûr. J’ai été plusieurs fois proche de pouvoir aller aux championnats mais on a beaucoup de bons joueurs en Suisse et c’est l’entraîneur qui décide. Il faut accepter son choix. A chaque fois que je peux jouer pour l’équipe suisse je donne tout.

 

L’équipe de Suisse pour toi, c’est un petit plus ou un véritable objectif ?

 

Oui c'est un objectif.

 

Si tu pouvais distribuer 5 charges violentes mais correctes à des joueurs jouant en Suisse, tu les donnerais à qui ?

 

Yannick Fischer, Beat Gerber, Cadonau, Fey et Schilt.

 

Qui est le meilleur joueur avec qui tu as joué ?

 

Brandon Bochenski qui joue maintenant en KHL (Barys Astana). Il est vraiment très bon et il marque chaque saison minimum 25 buts. On a marqué plein de buts ensemble. On avait une très bonne entente.

 

Compose nous la ligne de tes rêves avec des joueurs évoluant en Suisse :

 

Pettersson, Klasen et Fillpula

 

Plusieurs de tes coéquipiers nous ont dit que tu étais le plus drôle et/ou le plus chambreur du vestiaire, tu confirmes que c’est le cas ?

 

Oui, c'est vrai. Les gars prennent parfois les choses de manière trop sérieuse et moi je ne le suis jamais, j’aime bien faire des blagues qui sont parfois bonnes et parfois pas.

 

Il paraît que tu chantes mal?

 

Oui, c’est clair.

 

A toi de balancer maintenant alors : dans le vestiaire du GSHC, qui est :

 

Le plus drôle : Iglesias

Le plus intelligent : Vukovic

Le plus coincé : Kast

Le plus dragueur : Rod

Le plus chambreur : Picard

Celui qui chante le plus mal : Picard

Celui qui a les pires goûts musicaux : Marti

Et les pires goûts vestimentaires : Picard

 

Un petit mot pour la fin ?

 

Venez nous supporter à chaque match comme vous le faites, ça nous donne beaucoup d’énergie sur la glace et s'il vous plaît, ne sifflez plus si le power-play n'est pas très bon, parce qu’on ne le fait pas exprès.