Après avoir porté les couleurs de Bâle, Ambri et Langnau, Toms a cherché un grand club avec lequel il finirait sa carrière. Ce bon vieux Jeff est arrivé chez nous lors de la saison 2009-2010 et n’a pas été déçu du voyage. Première saison d’exception avec en prime une finale nationale et une deuxième saison où il finira avec le maillot de TopScorer sur les épaules !

Le joueur de centre, qui a surtout joué comme ailier -spécialité de McSorley-, avait des mains en or massif ! Ses passes millimétrées illuminent encore les plus sombres endroits des Vernets. Quand Jeff était en possession de la rondelle non loin de la bande, il était tout bonnement impossible de la lui chiper. Avec ses longs bras et sa canne de 32 mètres, il mettait le puck hors de portée de ses adversaires. Quand Toms prenait de la vitesse, et il en prenait même beacuoup, une étrange sensation de lenteur émanait de son patinage. Il faut dire que le bonhomme était grand et massif (1m95, 96kg) -spécialité de McSorley. Jeff Toms a toujours été là quand on avait besoin de lui c’était vraiment un joueur clé. Il n’était rarement présent sur le 8-1 ou le 5-0, non non. C’était le genre de gars qui produisait sur une égalisation ou un « game winning goal ». Une qualité rare chez un joueur qui fait de Toms un choix évident pour cette case numéro 15.

Au niveau stats, si durant la première saison sa bonne prestation a été mise en retrait par l’incroyable SDS, il a terminé son deuxième (et dernier) exercice avec le chandail tout feu tout flamme sur son dos. Sa meilleure performance restera quand même durant les playoffs de 2010 et ses 18 points en autant de matches. Seuls Salmy et Déruns ont fait mieux. Si ses mains étaient d’or sur la glace, son âme l’était également hors de celle-ci. Toujours disponible et aimable avec quiconque voulait faire la causette. Il était même terriblement drôle Toms, et j’ai ri !

Après avoir joué son dernier match officiel lors de la défaite en prolongation contre Zoug en 2011, Jeff et sa famille sont repartis en Ontario dans le patelin de Sault Ste Marie. Si dans un premier temps il a souhaité devenir pompier ou policier « afin de garder un esprit d’équipe semblable à ce qu’il a connu dans le hockey », il est maintenant agent immobilier dans sa région. Si vous souhaitez acheter une maison à Sault, il vous fera une remise de 10% si vous lui dites que vous venez de Genève.

Le gros problème avec l’ami Roland, c’est que si on s’en délecte trop, on finit par tout régurgiter. Autrement dit, manger trop de fondue fait Gerber.

Voilà, voilà, cette introduction est au moins aussi délicate que celle de Roland Gerber dans les défenses adverses, mais la notre au moins, a le mérite d’exister. Engagé par McSorley pour des raisons que beaucoup ignorent encore, les rumeurs lui prêtant un rôle d’agitateur (dans le bon sens du terme) de vestiaires doivent en partie expliquer cette confiance. Loin d’être un génie, mais le genre de joueurs combattif et gratteur dont toute équipe se doit d’être munie.

Un petit conseil néanmoins : accompagné de patates, il est plus digeste.