Hormis les quelques mois «d’infidélité» en 2016, Goran Bezina fait partie des meubles aux Vernets. Présent depuis 2004, le Montheysan a décidé de ne pas terminer sur une saison compliquée. «C’était le bordel, rigole-t-il de Split, où il vient de commencer sa préparation physique. Sur le coup, je me suis posé des questions. Mais je suis motivé par le projet que l’on m’a proposé.» Par «projet», le défenseur aux 829 matches dans l’élite entend remettre GE Servette «à sa place». «Nous avons eu de bonnes discussions avec Chris (ndlr: McSorley).

Cela fait plusieurs matches que les Genevois assurent «être en mode play-off». Si ce qu’ils ont proposé hier est le «mode play-off», c’en est à souhaiter qu’ils ne se qualifient pas pour les séries éliminatoires. Car si les Aigles venaient à arracher la huitième place, le résultat pourrait être pénible à voir dans un affrontement face à Berne. Contre des Zurich Lions solides à défaut d’être géniaux, GE Servette n’a jamais vraiment su (pu?) hausser le ton.

 

Oui, GE Servette a le droit de faire valoir l’excuse du contingent peu garni en raison des dix (!) absents. Mais il est un domaine où il n’a pas le droit d’être dépassé, c’est bien dans l’implication et la concentration. Surtout lors d’un match capital comme celui d’hier à Ambri. À l’image d’une équipe qui part en lambeaux, Tanner Richard, pour ne citer que lui, a transpiré le négativisme durant 60 minutes. Sans faire injure à l’équipe léventine, il est tout de même inquiétant de voir la facilité avec laquelle elle s’est promenée au sein de la défense genevoise, hier.

Yves Sarault ne l’admettra probablement jamais. Mais hier soir il a fait une boulette. Alors que Huet sortait de deux prestations très convaincantes face à Berne, l’inexpérimenté entraîneur a décidé d’envoyer Zurkirchen devant le filet, à Genève. Pour ce match capital en vue de la course aux play-off, ce choix surprenant n’a pas porté ses fruits. Le titulaire a directement engagé sa responsabilité sur le 2-2 de Simek. À cet instant, les Lausannois venaient de prendre l’avantage. Laisser immédiatement revenir les Aigles dans la partie a précipité la perte du LHC.

Et dire que Romain Loeffel avait le 3-0 au bout de la crosse. Si le Neuchâtelois n’avait pas ajusté la transversale (38e), les Aigles n’auraient plus été repris tant ils avaient pris cette rencontre avec sérieux. Au deuxième thé, ils n’avaient laissé que douze tirs à Berne. Quelle différence avec l’équipe désorganisée et franchement pas concernée de samedi à Lugano! Hier, GE Servette a disputé ses deux meilleures périodes de la saison. Ce constat a de quoi laisser un goût amer à des Aigles qui ne se sont pas imposés pour autant.

Durant l’été, Remo Giovannini s’entraînait seul lorsque Philippe Bozon – l’entraîneur de Bordeaux – l’a appelé pour un essai de deux mois. La poisse qui colle aux lames genevoises a précipité un retour en Suisse courant octobre. Et, petit à petit, le Grison s’impose comme une solution crédible. «C’est déjà un autre gardien que celui que j’ai accueilli», nous a confié son ancien entraîneur, après son tour d’honneur.