13 octobre 2015

Entraîneur de Berne, Guy Boucher n’a pas aimé l’attitude de ses joueurs samedi aux Vernets. Le Canadien attend une réaction ce soir

 

D’un côté du couloir, il y a un Chris McSorley hilare, qui serre des mains, si heureux d’avoir retrouvé en ce samedi soir l’ADN de son équipe. «Il y a toujours une saveur particulière à battre le plus gros budget de la ligue», s’exclame l’Ontarien. Mais il sait bien, le chef, que ces moments-là, il faut les savourer, car à Berne on a moyennement apprécié de se faire ruer ainsi dans les brancards. «Je suis convaincu que Guy Boucher va trouver une astuce pour apporter une réponse cinglante ce mardi soir», craint le boss des Vernets, qui connaît bien cet entraîneur. Il le respecte énormément.

 

A l’extrémité, côté visiteur, la mâchoire est serrée, le discours moins enjoué, le Québécois a la mine défaite. «Ce soir, nous n’avons pas perdu contre notre miroir, non, peste-t-il d’entrée, car nous n’avons pas du tout le même système. Les Genevois jouent comme l’an dernier.» L’ex-coach de Tampa Bay (de 2010 à 2013) est surtout fâché contre ses hommes.

 

Guy Boucher, quelle image vous a renvoyé Ge/Servette samedi?

 

Mes joueurs savaient que Genève jouerait ainsi, mais on a «dormi au gaz» lors de la première période. Et au moment où on s’est mis en marche on a commis des bêtises défensivement. Dans le troisième tiers, on était désespéré comme on devrait l’être au début de match. Et là, on avait le dessus. Nous avons manqué de respect à notre adversaire. Et cela nous a coûté le match. Maintenant, Ge/Servette a travaillé fort et très bien joué. Il a mérité ce succès.

 

En vous adjugeant le dernier tiers, avez-vous le sentiment d’avoir marqué des points psychologiques avant le match de ce mardi soir?

 

Non, je ne pense pas. Toutes les périodes, on recommence à zéro, tout est à refaire. On sait maintenant qu’on ne peut pas attendre vingt-cinq à trente minutes que le match tourne de notre côté sans rien faire, il faut aller le chercher!

 

Quel drôle de championnat où tout le monde peut battre tout le monde…

 

Exactement! Au niveau de la parité, le championnat de Suisse commence à ressembler à la NHL. Les clubs ont plus d’argent, les équipes investissent, les entraîneurs sont de qualité et la profondeur s’améliore tous les ans. Maintenant, les troisièmes et quatrièmes lignes sont en mesure de contrer les premiers et deuxièmes blocs d’en face. Meilleur sur le papier? Cela ne veut plus rien dire si on ne respecte pas son adversaire. Oui, le premier peut perdre tous les soirs contre le dernier…

 

Tom Pyatt, que vous connaissez bien pour l’avoir dirigé à Tampa Bay, évolue aux côtés de deux jeunes prometteurs (Rod et Riat): quelle impression vous a-t-il laissée?

 

Peu importe son rôle, qu’il soit centre ou ailier, offensif ou défensif, Tom est capable de tirer seul un bateau. Il m’a toujours impressionné. Cela ne m’étonne pas que des jeunes se bonifient à ses côtés. Il a toujours démontré une attitude de travail avec beaucoup de discipline et de caractère. Je l’adore Tom. Mais en ce moment je le déteste!

 

Chris McSorley pense qu’une fois que vos joueurs auront assimilé votre système, Berne sera pratiquement imbattable. C’est aussi votre avis?

 

Avec neuf nouveaux joueurs et huit blessés en août, je savais que nos dix premiers matches seraient difficiles. Avec cinq succès et cinq défaites, on a bien limité la casse. Maintenant, avec les arrivées de Bergenheim et de Roy, ce sont des supers joueurs, mais on va devoir les intégrer dans l’alignement et recommencer à essayer des choses. Avant que tout cela soit constant, cela va prendre un certain temps. Mais oui, on a beaucoup d’espoirs avec cette équipe…

 

A quel match vous attendez-vous à la PostFinance Arena contre les Aigles?

 

Qu’on fasse mieux en première période, c’est certain, mais en face il y aura une très bonne équipe qui aura aussi sa chance de gagner. Je le répète, à nous d’avoir plus de respect pour Ge/Servette! 

 

Power-play

 

L’affiche C’est reparti pour un tour, le deuxième, avec des Servettiens qui se rendent ce soir (à 19 h 45) à Berne. Les Ours sont prêts pour une première revanche après le succès (5-4) des Grenat samedi aux Vernets.

 

L’effectif Almond, Lombardi, Picard, Antonietti et Traber sont toujours blessés. A la PostFinance Arena c’est Gauthier Descloux, préféré à Robert Mayer, qui défendra la cage des Aigles. «Il y a trois matches en quatre soirs cette semaine, Robert jouera jeudi contre Langnau et/ou vendredi à Ambri», précise McSorley.

 

Blum blessé, Berger suspendu Victime d’une charge, Eric Blum a quitté samedi les Vernets dans une ambulance. Le défenseur international a passé la nuit aux HUG avant d’être transféré dimanche à Berne. Il est blessé aux vertèbres cervicales. Justin Krueger souffre, pour sa part, d’une commotion cérébrale.

 

Auteur d’une charge contre la tête de Kevin Romy, Alain Berger a été, lui, suspendu pour une rencontre, sanction assortie d’une amende de 700 francs.

 

Une star dans la fosse Débarqué la semaine dernière dans la capitale, Derek Roy (32 ans), ex-star des Edmonton Oilers (787 matches en NHL/196 buts et 355 assists), effectuera ses grands débuts avec les Ours.

 

Le chiffre 30: en pour-cent, le nombre de points de Ge/Servette obtenus par les défenseurs cette saison. Avec dix points (4 buts), Johan Fransson précède Romain Loeffel (9/2) au classement des meilleurs réalisateurs du club. «Notre troisième ligne d’attaque (Rubin, Romy, D’Agostini) ne tourne pas encore. Imaginez le jour où ces trois seront aussi au top», sourit Chris McSorley.

 

La phrase du coach «Ceux qui se plaignent du nouveau système? C’est comme si tu accusais ton chien du mauvais temps!»