A peine parti à Fribourg, revoilà, ce soir, Chris Rivera aux Vernets dans la peau d’un Dragon leader du championnat
Trente-cinq jours après son départ pour Saint-Léonard, Chris Rivera est (déjà) de retour aux Vernets. C’est avec le maillot de Fribourg Gottéron et dans la peau d’un leader qu’il vient affronter ses anciens coéquipiers. Lui qui a porté à plus de 500 reprises le chandail des Grenat, inscrit 116 points de 2003 à 2015, c’est forcément un match particulier. «Comme j’ai déjà joué une fois contre Servette à mon arrivée à Fribourg, de retourner à Genève c’est juste une motivation supplémentaire, sourit le mari de Maeva (29 ans). J’ai envie de prouver ce que je vaux, sans pour autant qu’il y ait un goût de revanche…» Mais beaucoup d’émotion pour le père de Lena, Jenna et de Damian.
Chris, pensez-vous que vous serez acclamé comme l’avait été Tobias Stephan l’an passé?
Je ne vais pas en vouloir aux fans s’il y a des sifflets. Cela fait partie du sport. Les gens pensent ce qu’ils veulent. Moi je n’ai aucune rancœur, ni avec des joueurs ou avec des gens du staff. Si je reviens à Genève, c’est pour gagner avec Fribourg. Il est clair que c’est toujours bien de revenir à la maison, devant la famille et les amis, c’est là où j’ai joué depuis tout petit. Cela dit, je suis Fribourgeois depuis un petit moment déjà. Et je suis très heureux ici de cette nouvelle vie…
Vivez-vous à l’hôtel ou avez-vous déménagé avec votre famille?
On a pris une maison dans les alentours de Fribourg. C’est une autre vie pour nous et cela change de Genève. C’est agréable. Ce n’est plus la ville mais la campagne. C’est plus tranquille et l’air est différent. Au début c’était assez compliqué. Mais je commence à m’y faire gentiment. Je suis plus focalisé sur le hockey.
Et les fans des Dragons, plutôt réticents dès l’annonce de votre venue, vous ont finalement accepté…
De la manière abrupte dont cela s’est passé, j’ai très vite été bien accueilli. Les gens ont bien vu que je ne suis pas venu pour tricher, que j’avais à cœur de montrer que je pouvais être à 100% contre n’importe quelle équipe. Même contre Genève!
Quelle est la différence entre les deux équipes?
S’il y avait aussi du positif à Genève, beaucoup de choses ont changé ici. A Fribourg, tout le monde est proche des uns des autres. Il y a un directeur, un manager général, un coach: chacun a un rôle bien défini. Je trouve que c’est plus sain. Je me sens mieux par rapport à ça. Les gens sont plus familiers. C’est une ville qui vit pour le hockey, la passion est énorme. Comme c’est plus petit que Genève, on la ressent plus. Au niveau de l’équipe, le système est différent. Je dois encore m’adapter mais cela patine plus, il y a davantage de jeu. Cela me convient bien.
A Fribourg, vous avez retrouvé un autre Alexandre Picard…
Et il se trouve à côté de moi dans le vestiaire. Kilian Mottet est de l’autre côté. Il y a beaucoup de francophones dans cette équipe qui me rappelle Genève il y a quelques années. Ce groupe est génial. Ce sont tous des bons gars. Honnêtement je ne m’attendais vraiment pas à ça. C’est très famille dans le vestiaire où tout le monde se parle et se respecte.
En plus, vous êtes en tête du championnat, cela aide, non?
Effectivement, même s’il y a encore du travail et que l’on peut toujours s’améliorer, on joue bien actuellement. Respecté, Gerd Zenhäusern cherche le meilleur de chacun d’entre nous à chaque match. Aujourd’hui, les équipes nous attendent au tournant. On va arriver à Genève dans un derby face à une formation qui joue bien en ce moment. Cela va être très compliqué. Mais je me réjouis de relever ce défi.
Quand vous étiez dans la peau d’un Aigle, vous l’appréciiez ce derby-là. Et aujourd’hui?
Cela restera un match spécial durant toute ma carrière, c’est normal. Quand il y a de l’émotion, j’adore, je marche à ça. Ces matches-là, je les négocie plutôt bien…
Vous avez toujours un œil sur votre ancienne équipe?
Bien sûr! Cela ne peut pas s’arrêter comme ça du jour au lendemain. Au début, je regardais beaucoup les images à la télé, c’était un premier réflexe. Mais cela commence à changer. Je suis concentré sur Gottéron. Je parle souvent avec Jo Mercier, mais pas du tout de hockey. Je l’attends pour une partie de golf ici, comme ça, je pourrai le battre!
Avez-vous un message pour les fans de Ge/Servette?
Qu’ils sachent que dans cette patinoire des Vernets je serai transcendé à 100% pour Gottéron. Je suis un gars lourd sur la glace et j’espère qu’ils ne m’en voudront pas
Power-play
L’affiche Ge/Servette reçoit aux Vernets (19 h 45) Fribourg-Gottéron, leader du championnat avec 14 matches et 41 points (12 de plus que les Grenat).
L’effectif Almond, Lombardi, Picard, Traber et Bays (qui s’entraîne désormais une fois par semaine sur la glace) sont toujours blessés.
Le repos du guerrier Daniel Vukovic, qui n’était déjà pas du voyage à Ambri pour ménager son genou endolori, ne devrait pas effectuer son retour. «Aucun changement n’est prévu dans l’alignement, confirme Chris McSorley. Je demande juste aux cinq gars qui se trouveront sur la glace d’appliquer la même partition, comme lors des trois matches précédents notre déplacement au Tessin.»
Quel gardien? Le staff technique décidera ce matin qui de Robert Mayer ou de Gauthier Descloux défendra la cage des Aigles ce soir. «Je suis satisfait de la performance des deux gardiens», remarque un Chris McSorley qui fait confiance à Sébastien Beaulieu, entraîneur des portiers, pour lui choisir son cerbère.
Du côté de Fribourg Loichat, Abplanalp et Pivron ne seront pas du déplacement de Genève.
«Dans un combat physique comme celui qui nous attend aux Vernets, le mental sera important. C’est un bon test pour nous.» C’est signé Gerd Zenhäusern, entraîneur des Dragons.
La phrase de Chris McSorley «Si tu n’arrives pas à te réjouir avant deux derbies contre Fribourg et LHC, c’est que tu dois être mort. Ou alors il faut vérifier que tout va bien à l’intérieur. J’aime l’équipe comme elle joue, il ne reste plus qu’à transformer le bon jeu en résultat.»
La stat Avec un but marqué toutes les 4’49’’, Ge/Servette possède le meilleur power-play de la Ligue. Et le box-play le plus efficace avec un but encaissé toutes les 6’08’’.