29 septembre 2015

Le coach doit se passer de Matthew Lombardi. Mais il ne compte pas sur son autre Québécois qui «est encore blessé au pouce»

 

Alexandre Picard reste au frais. Comme une bonne bouteille de champagne, le Québécois est prêt à faire sauter le bouchon pour faire mousser les supporters. Depuis vendredi soir, son compatriote Matthew Lombardi a la cheville en compote. Du coup, Chris McSorley ne compte plus que trois joueurs étrangers valides alors que trois matches sont au programme cette semaine. Faut-il s’attendre à revoir le No 81 demain soir à Neuchâtel en Coupe de Suisse, vendredi à Zurich ou samedi aux Vernets contre Davos? C’est loin d’être gagné…

 

Le coach des Aigles n’a jamais caché depuis la fin de la saison passée que malgré un contrat valable encore cette saison, le chouchou du public était libre d’aller voir ailleurs si la glace est plus froide. Un conseil que l’attaquant n’a pas encore suivi. Cet été, il s’est blessé alors qu’il se trouvait au Canada. C’est un pouce qui l’a forcé à dire pouce. Pas facile de se vendre quand on est blessé…

 

«A la place de qui?»

 

De retour en Suisse Alex Picard a repris l’entraînement sur la glace avec le groupe et ne cache plus son envie de renouer avec la compétition. Les performances en demi-teinte, pour ne pas dire plus, de certains leaders en quête de la bonne carburation ont généré une interrogation majeure: pourquoi ne pas titulariser le No 81? «Pour qui?» avait coupé assez ironiquement Chris McSorley.

 

Le boss estimait que son quatuor (Lombardi-Fransson-D’Agostini-Pyatt) était intouchable. Quid avec la blessure de «Lombo»? «La question d’un alignement d’Alexandre Picard ne se pose toujours pas, tranche-t-il. Le docteur du club a récemment évalué l’évolution de sa blessure et il estime qu’il lui faudra encore trois semaines pour pouvoir être apte à jouer en pleine possession de ses moyens.»

 

Ne pas activer une licence

 

Voilà pour la version officielle. On peut aussi interpréter la mise à l’écart de Picard comme une volonté délibérée de ne pas activer une licence. Il fut un temps ou Chris McSorley prenait nettement moins de soin à gérer son carnet de huit sésames autorisés par saison. Qui se souvient de Bryan Lerg (1 match), Kris Beech (8) ou plus récemment Garett Stafford (8) qui ont tous mangé une licence sans convaincre qui que ce soit. Alors pourquoi ne pas (re)donner sa chance à Picard en le sortant du placard?

 

«Vous pouvez interroger Alex, il vous confirmera que sa blessure n’est pas guérie», poursuit l’entraîneur. A quelques pas de là, le Québécois se désaltère, le torse nu dans le couloir des vestiaires. Il vient d’enlever son maillot d’entraînement. Hier, il jouait en jaune contre les grenats lors des exercices d’opposition. Pas de maillot distinctif indiquant qu’il soit blessé et qu’il ne faille pas le charger. Curieux…

 

D’habitude si volubile, le sympathique et fantasque attaquant ne souhaite visiblement pas s’exprimer. Est-il en forme? Veut-il, et surtout, peut-il jouer? «Si quelqu’un a dit non, c’est que c’est non», se marre-t-il avant de lever les deux pouces, comme pour dire que tout va bien avant de s’éclipser.

 

Aux Vernets, le champagne est toujours au frais.

 

Des Aigles face à face…

 

Du côté de la patinoire du Littoral, accueillir un grand club de LNA, est forcément un événement. Le HC Université de Neuchâtel, qui évolue en première ligue sous la houlette de Bertrand Faivet et sans vedette dans son contingent, se réjouit de recevoir Ge/Servette, demain à 20 heures. «Pour cet événement, on souhaite faire une véritable fête du hockey sur glace dans une ville peu habituée à de telles affiches», remarque Robert Enguerran, chef de communication des… Aigles. Car à Neuchâtel, ce sont aussi des Rapaces!

 

«La Coupe de Suisse, ce n’est pas seulement gagner un match et se retrouver dans le chapeau, c’est aussi un bon moyen de partager et promouvoir le hockey dans une région. On espère amener du monde dans cette petite patinoire en permettant au public de voir des bons joueurs de LNA, explique Chris McSorley qui n’alignera «que» deux ou trois juniors au milieu de ses vedettes. De toute manière, poursuit le coach, avec tous nos blessés, on n’a pas trop le choix. Et puis, se méfie-t-il, si vous ne prenez pas le match au sérieux, vous n’êtes pas à l’abri d’un couac face à des adversaires qui veulent tous battre les pros. On l’avait vu avec Davos à Viège l’an passé…»