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Goran McKim, lun 06/10/2014 - 12:05

Les rumeurs fusent en ce moment. Tentons d’y voir plus clair

 

Depuis l’annonce hier de la mise en ballotage de Matthew Lombardi, tout Genève se met à rêver de son retour. D’autant plus que Cody Almond pourrait lui aussi suivre ce chemin dans la journée (chose qu’il n’a pas encore faite, contrairement à ce que Maillard veut vous faire croire dans la Tribune du jour). Cela signifie-t-il automatiquement qu’ils vont revenir ? Si oui, comment ça se passe ? Explications.

 

Almond et  Lombardi sont tous deux au bénéfice d’un contrat one-way. Contrairement à ce qu’une légende bien répandue dans le coin raconte, un contrat one-way n’est pas une garantie pour le joueur de ne pas finir en AHL. Cela dit, si les NY Rangers ou le Minnesota Wild souhaitent « rétrograder » Almond et Lombardi dans leurs clubs fermes, ils doivent d’abord les soumettre au ballotage. C’est ce qui est arrivé à Lombardi.

 

Le ballotage, kézako ?

 

Lombardi est donc actuellement sur le marché, sorte de foire aux saucisses version joueurs de hockey. En gros, les NY Rangers lui ont signifié ne pas vouloir compter sur lui en début de saison en NHL. Pour pouvoir l'envoyer dans une autre ligue, ils doivent donc d'abord le mettre à disposition des 29 autres franchises qui sont toutes susceptibles de reprendre son contrat. Si dans un délai de 24h aucune équipe ne s’est manifestée, les NY Rangers pourront alors le faire jouer avec leur club ferme tout en continuant à lui verser son salaire NHL, ce qui est là le deuxième gros avantage d’un contrat one-way pour un joueur.

 

La question est de savoir si, dans le cas où personne ne le réclame, Lombardi évoluera en AHL. Il a 32 ans et a logiquement accepté une offre d’un club capable de se battre pour décrocher la Stanley, perspective forcément jouissive. Beaucoup plus que celle d’accumuler les dizaines d’heures de car en AHL et on a un gros doute quant à sa motivation à aller y jouer. On pourrait dès lors tout à fait imaginer que Lombardi et les Rangers mettent un terme à leur contrat. Et dans ce cas, le club qui détient ses droits, vous le connaissez par cœur. Les Rangers pourraient également décider de le prêter à Genève-Servette s'ils souhaitent conserver son contrat. Cela demanderait l'accord de Lombardi, ce qui ne devrait pas poser problème.

 

Le cas d’Almond est sensiblement le même s’il devait se retrouver au ballotage, à une (grosse) nuance près, c’est qu’Almond aurait (notez le conditionnel) un accord avec son club. En gros, si personne ne le réclame, pas question pour lui d’aller végéter en AHL. Là encore, c’est le GSHC qui en détient les droits, et hormis si un club est prêt à faire péter un contrat comme le sien (prolongé de 5 ans, rappelons-le), Almond reviendra à Genève.

 

Dernier "détail" : le salaire. Almond ($550'000 par saison) et Lombardi ($800'000, auxquels il faut enlever ~50% d'impôts pour les deux joueurs) gagneraient certainement plus en Suisse. Alors gagner moins pour jouer en NHL est un sacrifice que les joueurs veulent bien consentir, par contre si c'est pour aller végéter en AHL, on a plus de doutes.

 

Peut-on les accueillir ?

 

(À partir de maintenant, nous sommes uniquement dans l’hypothèse)

 

La question semble saugrenue : comment dire non à un retour de deux joueurs dont on pleure encore le départ ? La réponse, c’est le porte-monnaie de Chris qui la détient.

 

Concrètement, on n’a aucune idée de ce que le club a comme marge niveau salaires, mais avec 5 étrangers, qui ne sont pas venus jouer chez nous gratuitement, sous contrat, on ne sait pas si nous serons capables d’assumer le salaire de deux revenants. Le retour de l’un OU l’autre devrait être supportable, mais celui des deux risque d’être plus problématique.

 

Si Almond devait revenir « seul », le contingent ne s’en verrait pas énormément bouleversé étant donné qu’il joue sous licence suisse. Tout au plus aurons nous droit à un brassage des lignes. Par contre, le retour de Lombardi signifierait qu’on aurait 6 étrangers sous contrat. Est-ce un luxe que l’on peut s’offrir, tant financièrement que sportivement ?

 

On a souvent vu par le passé qu’au gré des blessures et des méformes, avoir de la profondeur de banc, y compris niveau étrangers, est précieux. Maintenant, Chris parviendra-t-il a gérer les égos de ceux qui seront resteront en tribunes ? Cela ne risque-t-il pas de créer un malaise ? Peut-être, ou peut-être pas, personne ne peut aujourd’hui le savoir. Mais la thèse du départ de l’un ou de l’autre nous paraît être la plus crédible.

 

Qui vers la sortie ?

 

Pour l’instant, aucun de nos étrangers n’est suffisamment convaincant pour être à l’abri. Ranger sera-t-il encore utile si le retour de Lombardi et/ou Almond permettent de remettre Bezina derrière ? L’état d’esprit de Picard suffira-t-il à le sauver ? Les 3 « stars » de NHL apportent-elles assez pour être sauvées ? Seul Chris détient la réponse à ces multiples questions.

 

Par contre, contrairement à ce que l’on a pu lire, se séparer d’un étranger ne veut pas nécessairement dire le virer. Les joueurs ont des agents qui leur servent à leur trouver des contrats, et si Chris signifie à l’un ou l’autre qu’il ne compte plus sur lui, ce n’est pas pour autant qu’il se retrouvera à la rue et il est tout à fait envisageable qu’il retrouve une place ailleurs.

 

Bref, tout ceci n’est que musique d’avenir (proche, car les clubs de NHL ont jusqu’à demain 17h pour annoncer leurs listes de 23 joueurs). On en saura dès lors beaucoup plus dès ce moment, mais il n’est pas interdit de rêver au retour de deux joueurs qui nous feraient un bien fou. Tout en gardant en tête que les deux pourraient ne jamais revenir.