Six jours après son sacre à Davos, les Aigles défient Kloten en demi-finale d’une compétition qui lui tient aussi à cœur
«Maintenant, lorsque nous allons à Davos, le chauffeur du bus conduit avec les yeux bandés. Il connaît l’autoroute A1 par cœur!» Dans son bureau, Chris McSorley est hilare. Le trajet retour l’a calmé après un match, la veille, plutôt tourmenté, qui l’avait fâché… Après la Spengler, la Coupe de Suisse, un autre dessert! L’Aigle, qui a plané durant une semaine à Davos, enchaîne avec une compétition remise au goût du jour, quarante-trois ans après sa dernière édition. Egalement tenant du titre de ce trophée-là, Ge/Servette n’est plus qu’à soixante minutes (ou plus) de mettre la touche «finale», ce soir dans sa patinoire du bord de l’Arve face aux Kloten Flyers, dirigés dorénavant par Sean Simpson.
Vainqueur de la Ligue des champions et de la Victoria Cup avec les Zurich Lions en 2008-2009, l’ex-sélectionneur de l’équipe nationale, vice-champion du monde avec les Helvètes en 2013, a pour mission de relancer les Aviateurs qui piquent du nez en championnat. Aux Vernets, les copains de Denis Hollenstein sont bien décidés à couper à cœur…
Ont-ils encore du jus?
Les Grenat, retombés lourdement de leur nuage ce dimanche, en championnat à… la Vaillant Arena (défaite 5 à 1), vont-ils retrouver l’énergie nécessaire pour reprendre le chemin victorieux, là où ils s’étaient arrêtés le 31 décembre face aux Russes de Salavat Yulaev Ufa? «J’ai donné congé aux joueurs aujourd’hui pour qu’ils puissent remplir à nouveau leur réservoir!» sourit Chris McSorley, qui avait pourtant menacé, la veille, que ses hommes allaient «vivre un lundi désagréable». Mais il n’y a que les imbéciles qui ne changent jamais d’avis, il était judicieux que ses joueurs, qui ont beaucoup donné ces dernières semaines, reculent pour mieux sauter.
La gagne sur tous les tableaux?
«La Coupe de Suisse est très importante pour nous, rappelle le patron dans son bureau. Et comme la Spengler, nous allons tout faire pour conserver notre bien.»
Alors que l’équipe genevoise, qui a aussi grillé des forces en Ligue des champions, semble chercher un second souffle, n’est-ce pas trop présomptueux de jouer la gagne sur tous les tableaux? «Mais c’est ce qu’on attend de nous, que l’on remporte tous les titres, non? renchérit le boss. Vous savez, ce n’est pas facile de jouer pour Ge/Servette, car on met beaucoup de pression sur les joueurs pour qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes à chaque fois. Et quand tu portes le tricot grenat, tu dois toujours évoluer à fond, sinon ce n’est pas acceptable!» Il touche le trophée de la Coupe Spengler, juste à côté de lui. Il porte chance.
Avec quels attaquants?
Il n’en demeure pas moins qu’avec le départ précépité de Juraj Simek pour Turku, l’absence de Noah Rod (qui vient à peine d’atterrir du Canada après ses Mondiaux M20), les blessures de Christian Marti (épaule), de Chris Rivera (cheville), d’Arnaud Jacquemet (commotion cérébrale) et de Matt D’Agostini (cheville) ainsi que la suspension de Tim Traber, le contingent grenat, surtout en attaque, se réduit comme peau de chagrin. «Le forfait de Jacquemet, qui était devenu un élément important et polyvalent dans n’importe quelle ligne de l’équipe et le power play, m’oblige à revoir mes plans, regrette le technicien ontarien. Maintenant, si 20% de mes attaquants sont hors de combat, qu’on manque de profondeur, on va bientôt les récupérer. Et, surtout, Jérémy Wick a prouvé qu’il peut évoluer de manière régulière au plus haut niveau», se réjouit un McSorley qui ne le laissera pas repartir de sitôt à Martigny.
Et si Inti Pestoni débarquait?
Et si le talentueux Inti Pestoni, qui s’est tellement plu avec les Servettiens durant la Coupe Spengler, rebondissait prochainement aux Vernets, malgré son contrat d’un an avec Ambri? «C’est vrai qu’il a eu un rôle prépondérant avec nous à Davos, mais nous n’étions pas les seuls à nous être renforcés, plaide le chef des Vernets. Je remercie encore Ambri et Serge Pelletier de nous l’avoir prêté. Mais si je veux le faire venir à Genève, je dois une nouvelle fois aller faire la manche à la Rue du Rhône, comme je l’ai fait pour que Almond et Lombardi reviennent!»
Comme le SFC de 1978-79?
Actuellement sixième à onze points de Zoug (avec un match de plus), Ge/Servette a-t-il perdu tout espoir de terminer dans le quatuor de tête? Bénéficiera-t-il de l’avantage de la patinoire lors des play-off? «A nous d’analyser la situation et quelles seront les vraies priorités en cette fin de saison sachant qu’on commence à manquer de temps et de matches pour revenir sur la quatrième place», admet le coach manager des Vernets, bien décidé à faire main basse sur tous les titres. Comme le Servette FC boulimique de 1978-79 qui avait réalisé un fameux quadruplé. Après la Spengler, la Coupe de Suisse? L’histoire est en route…
Power play
L’affiche Dans le cadre de la Coupe de Suisse, Ge/Servette reçoit ce soir (à 20 h 15/en direct sur RTS Deux) les Kloten Flyers. L’autre demi-finale (diffusée sur www.blick.ch ) opposera demain à 19 h 45 Berne aux Zurich Lions.
Effectif Touché au visage, dimanche à Davos, Arnaud Jacquemet (légèrement commotionné) ne sera pas d’attaque contre ses anciens coéquipiers. Les Aigles seront, en outre, privés de Christian Marti, Chris Rivera et Matt D’Agostini. Christophe Bays est malade et Tim Traber est suspendu.
Kloten avec Ranger Les Zurichois aligneront le défenseur canadien. Il est prêté par Ge/Servette «jusqu’à nouvel avis» en attendant que Jim Vandermeer finisse de purger ses six matches de suspension. «Cela lui donne une deuxième possibilité de se montrer, remarque Chris McSorley. Kloten avait besoin d’un défenseur, cela arrange donc tout le monde.»
Robert Mayer ou Janick Schwendener? Le préposé au poste No 1 de gardien (remis de sa blessure à la cheville) ayant rejoué, dimanche le dernier tiers à Davos, sera-t-il à nouveau dans la cage ce soir? Ou fera-t-il à nouveau confiance au jeune cerbère grison? Le coach assure qu’il n’a pas encore pris sa décision. Quant à Christophe Bays, il n’est pas encore rétabli d’une grosse bronchite.
Statistique Kloten s’est imposé à deux reprises aux Vernets cette saison (4-3 et 4-1). Jamais deux sans trois ou… deux c’est assez?
La finale Elle aura lieu le mercredi 11 février dans la patinoire d’un des finalistes. Un tirage au sort sera effectué demain soir à la Post Finance Arena après la deuxième demi-finale, voire le lendemain matin