9 septembre 2016

Couteau suisse de Chris McSorley, le Valaisan joue à nouveau derrière pour dépanner. Dès ce soir à Fribourg

 

Va-t-on finir par le mettre en cage? Parce qu’il est capable de tout pour rendre service et qu’il a de l’humour, la question l’a fait sourire. Couteau suisse de Genève-Servette, Arnaud Jacquemet est toujours prêt à se plier en quatre pour son équipe. Lui qui avait déjà donné un (bon) coup de main en novembre, se retrouve à nouveau, «à l’insu de son plein gré», derrière, juste devant son gardien Robert Mayer. «Je vais peut-être bientôt ouvrir la porte, on ne sait jamais, sourit-il. Mais devant le filet, non, ce serait en dessus de mes capacités!»

 

Après Goran Bezina qui avait commencé, il y a deux ans, la saison en attaque, c’est désormais l’autre Valaisan des Vernets qui joue contre nature, obligé de reculer, comme Kevin Romy avant lui, en défense. C’est une décision mûrie et réfléchie, cet été, de Chris McSorley qui ne lui a pas trop laissé le choix des armes. «J’ai malheureusement une abondance d’attaquants», soupire le chef. Et comme ses lignes défensives crient misère, l’occasion fait, pour l’instant, le larron. On va bientôt l’appeler McGyver!

 

«Quand j’ai vu, cet été, notre contingent, je m’y attendais, je me suis préparé mentalement à cette issue, explique le «néophyte». Comme il n’y a que cinq défenseurs qui ont l’expérience de la LNA, il en fallait un sixième en attendant que les jeunes prennent de la bouteille.» Et c’est lui l’heureux élu. Will Petschenig (21 ans), Romain Chuard (20 ans) et Mattéo Détraz (20 ans) n’ont en effet pas encore son gros vécu en LNA (depuis 2008 il a disputé 449 parties au plus haut niveau).

 

Beaucoup à apprendre

 

«Mais je lui ai tout appris!» crie dans les couloirs Jonathan Mercier, qui a été son premier guide avant que son «poulain» ne se retrouve associé à un Johan Fransson «chaud patate» à quelques heures de lâcher les fauves ce soir à la BCF Arena de Fribourg.

 

Professionnel jusqu’au bout des ongles, discipliné, travailleur, cet équipier modèle pose toutefois encore plein de questions pour progresser. «Même si, par rapport à mes débuts, j’ai déjà disputé une quinzaine de matches dans cette position l’an passé, rappelle-t-il. J’essaie de prendre davantage de responsabilités. Or à chaque entraînement je regarde les tops défenseurs pour voir comment ils se placent car par rapport à d’autres qui ont vingt ans de pratique derrière eux, j’ai encore beaucoup à apprendre. Depuis le début de la préparation je pense avoir passé un nouveau cap, même si cela ne fait pas encore de moi un routinier derrière!» Mais il va de l’avant!

 

Si, depuis le début de la préparation, Ge/Servette est capable de s’offrir à chaque partie un festival offensif, il encaisse encore beaucoup trop de buts, comme ce fut le cas samedi face à AIK Stockholm. «Il y a eu, c’est vrai, des goals bizarres, sourit Jacquemet. Mais en championnat ce sera différent!»

 

Selon le Valaisan, les Grenat ne seront pas moins bons que l’an dernier, même si Goran Bezina s’en est allé. «Goran c’était Goran avec sa grande gueule et personne ne pourra le remplacer, s’exclame celui qui l’a côtoyé durant trois saisons. Il va laisser un vide, c’est certain. C’était une personnalité dans le vestiaire. Il prenait de la place. Mais d’autres comme Slater vont assumer ce rôle de leader. Pas forcément par la voix, mais par un comportement pro. Les anciens, on va devoir montrer l’exemple aux nombreux jeunes dans l’équipe.»

 

Dans le bon wagon

 

Après trois demi-finales (perdues), Arnaud Jacquemet et les Aigles sont prêts à repartir vers les sommets. «Quand on voit le contingent des Zurich Lions où leur cinquième ligne est truffée d’internationaux, on ne va pas s’enflammer, renchérit le néo-défenseur. Cela dit, on sait qu’on est passés à côté de quelque chose de grandiose l’an passé et que si on joue notre jeu, on peut embêter beaucoup d’équipes. A commencer par ces Zurichois qui ne nous ont pas battus une fois dans le temps réglementaire la saison dernière. Même si on connaît encore des petits problèmes défensifs, que cela se resserre dans toutes les équipes, il suffit de se qualifier pour les play-off. Après tout est possible. A nous de ne pas rater le bon train!»

 

Aux Grenats de monter d’emblée dans le bon wagon dès ce soir à Fribourg puis demain à la maison contre Bienne. Arnaud Jacquemet et les Servettiens sont prêts à assurer leurs arrières…

 

M. Quennec, McSorley est-il en danger?

 

Hugh Quennec, vous avez assisté à l’entraînement avec Lorne Henning, appelé à superviser Chris McSorley. Quel est vraiment son rôle?

 

Nous sommes en train d’étoffer les structures d’un club qui a bien progressé ces dernières années. Mais on veut devenir encore plus grand. On a la chance d’amener Lorne Henning qui a gagné quatre fois la Coupe Stanley, une comme joueur, trois comme entraîneur. Il y a aussi Mike Gillis qui a eu d’énormes résultats sportifs et administratifs avec les Canucks de Vancouver. Ce n’est pas une affaire de personne. C’est avant tout Ge/Servette qu’on continue de construire et on est toujours plus intelligents en s’entourant de personnes intelligentes.

 

Chris McSorley est-il en danger?

 

Non, pas du tout. Je pense que Chris est quelqu’un qui a eu un succès remarquable à Genève et cela va continuer, j’en suis convaincu. A l’instar d’un Ferguson, un Mourinho ou un Del Curto, ces personnalités sont très importantes pour la culture et l’identité d’un club. Mais quand Ferguson a quitté Manchester, United est resté une référence. Chris a apporté beaucoup à la marque de Ge/Servette mais, que ce soit Hugh Quennec, McSorley ou qui que ce soit, c’est avant tout Ge/Servette qui compte. Je pense que Chris va continuer à apporter une contribution importante et l’institution GSHC va encore grandir et évoluer en s’entourant de plusieurs personnes, que ce soit dans le domaine sportif ou administratif. Notre but n’est pas de mettre McSorley sous tutelle mais d’apporter de la compétence et de l’expérience avec des gens de grande valeur pour nous aider.

 

Le pub McSorley pourrait changer de nom?

 

Non, pour l’instant, ce n’est pas un cas de figure. On est concentré sur l’équipe avec le but de se rapprocher un peu plus de la communauté et attirer plus de supporters à la patinoire pour agrandir la base du soutien du club.

 

En parlant de patinoire, qu’en est-il du Trèfle Blanc?

 

C’est en bonne voie. Dans le conseil d’administration, Peter Gall a des relations avec des personnes très impliquées dans l’immobilier et les patinoires. On a les financements pour construire cette patinoire. Les dialogues continuent avec les collectivités pour assurer le côté administratif du dossier, qu’on puisse faire un grand pas en avant avec des autorisations et prévoir le début de la construction.

 

Après le départ de Christophe Stucki, il n’y a donc pas de quoi s’inquiéter?

 

Notre directeur qui quitte le club, ce n’est pas une situation idéale, mais je pense que GHSC est en excellentes mains, la situation est stable. Avec les investisseurs, on est prêt pour une nouvelle phase de croissance.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette se rend ce soir à la BCF Arena pour y affronter, à 19 h 45, Fribourg Gottéron. Les Aigles défieront demain à la même heure Bienne aux Vernets.

 

L’effectif Nick Spaling (encore une semaine, au moins), Juraj Simek (retour mardi) et Mattéo Détraz (commotion) sont indisponibles. Le coach hésite encore entre Will Petschenig et Romain Chuard en défense et Nicolas Leonelli et Thomas Heinimann en attaque. Daniel Vukovic, qui a été opéré au nez, évoluera avec une grille.

 

Le test Travis Ehrhardt (27 ans), qui évoluait la saison dernière en AHL à Utica Comets, est en test avec les Aigles. Le défenseur canadien s’entraînera ce matin avec les Grenats. «Nous étudions l’engagement d’un 5e étranger», explique McSorley. Il ne jouera pas ce week-end.

 

La phrase de Chris McSorley «Quand tu vas à Fribourg, les adversaires se retrouvent dans la peau de chrétiens dans le Colisée!» Autrement dit, il s’attend à souffrir.

 

Le mot de Gerd Zenhäusern (Fribourg) «On est contents de débuter contre Genève, on sera tout de suite dans le bain!»

 

Des sommets L’alpiniste américain Ed Viesturs, qui a gravi quatorze sommets de plus de 8000 m (sans oxygène en plus), se trouve avec les Aigles pour partager avec eux durant quatre jours ses aventures.

 

«C’est un expert dans la motivation et la persévérance pour dépasser des souffrances, explique Hugh Quennec. Que ce soit à Vancouver ou à Seattle, c’est quelqu’un de qualité qui a contribué à insuffler de l’énergie positive et une dimension humaine pour souder encore plus le groupe.» Les joueurs ont été impressionnés par son discours. Présent jusqu’à dimanche, il reviendra encore deux à trois fois cette saison.

 

C’est parti! Les Zurich Lions se sont imposés mercredi soir 2-1 en prolongation contre Ambri-Piotta. Si les Zurichois ont laissé entrevoir l’exceptionnel potentiel qu’on leur prête, ils n’ont pas (encore) étincelé pour autant.

 

Trois contre trois C’est une des nouveautés de cette nouvelle édition: la prolongation se déroulera désormais avec un joueur de moins que la saison passée. Cinq minutes à trois contre trois! Très spectaculaire. Cela n’aura duré que vingt secondes mercredi soir, le temps pour Roman Wick de s’en aller seul battre Zurkirchen.

 

Coach Challenge Pour les coaches qui n’auront pas encore utilisé leur temps mort, il sera désormais possible en cas de but de faire examiner les images TV pour y déceler un éventuel hors-jeu. Si le coach a raison, il gardera son droit de temps mort ou de challenge…

 

Deux nouveaux clubs Après la promotion volontaire de Zoug Academy et de Biasca Ticino Rockets, la LNB compte douze équipes. Au menu: 48 journées (4 tours complets = 44 matches plus quatre journées contre des adversaires de groupes de trois). Les huit premiers disputent les play-off pour le titre de champion de LNB qui affrontera le perdant du play-out de LNA. Il n’y aura aucun relégué.