29 octobre 2016

Après un début de saison à Ajoie, le junior des Vernets s’impose petit à petit avec les Aigles. Il est prêt à briller encore ce soir face à Lugano

 

Il a fait trembler une dernière fois les filets puis s’est agenouillé sur la glace, les bras au ciel. Comme s’il venait de décrocher, comme dans ses rêves, le Graal. Alors que ses coéquipiers étaient déjà sous la douche, Auguste Impose s’amusait encore comme un petit fou, sous l’œil rieur d’Aidan McSorley, le fils de qui vous savez. Toujours prêt à faire le clown, l’attaquant des Vernets a ensuite dansé avec la cage avant de rejoindre les vestiaires. Avec ce sourire dévastateur qui ne le quitte jamais. Ce grand ado de 19 ans croque la vie à pleines dents. «A peine tu lui dis bonjour, il se met à rire, se marre Patrick Emond, l’entraîneur des juniors élites, qui l’apprécie beaucoup, comme tous ceux qui ont la chance de le côtoyer. C’est une bonne personne qui aime s’amuser avec les autres. Mais il a beaucoup mûri ces derniers mois…» Sur la glace, ce n’est pas un rigolo.

 

Après avoir commencé la saison à Porrentruy, en LNB avec Ajoie, ce grand espoir qui avait épaté tout son monde en demi-finale du championnat avec les Aigles contre Zurich il y a deux saisons, semble être bien parti pour… rester un bon moment avec les Aigles. «C’est un bon garçon mais qui se cherche toujours», remarque Chris McSorley, conscient que celui qui va aussi vite que Nathan Gerbe peut lui apporter beaucoup de satisfactions.

 

Après un an au Canada, avec les Remparts de Québec, celui qui avait débarqué en 2011 seul de La Chaux-de-Fonds à l’âge de 14 ans a franchi un nouveau cap. «Au niveau des stats (50 matches/33 points), ce n’est pas l’année que j’espérais, mais ces douze mois m’ont aidé à gagner en maturité», dit-il. Dans la Belle Province, il s’est remis en question. «Il a compris qu’il jouait avec des hommes, qu’il n’était plus un junior», ajoute Pat Emond.

 

Qu’il est loin le temps où il patinait derrière son frère aîné, Aurélien; quand, grâce à lui, il s’est emparé d’un puck et d’une canne. «Mon père, qui est médecin aux Ponts-de-Martel, a emmené un jour mon frangin à la patinoire qui se trouvait juste à côté du home où il travaillait, explique ce Congolais d’origine. Parce que dans ce village il n’y avait pas beaucoup de gens de couleur et il avait peur de la discrimination. Et quand il a vu, devant sa fenêtre, tous ces enfants avec des patins, il s’est dit que le hockey serait le meilleur moyen de s’intégrer. Au début, l’entraîneur l’a renvoyé parce qu’il ne savait pas patiner. C’est notre cousin, au Locle, qui lui a appris, tous les mercredis. Mon père lui donnait 10 francs pour ça. Puis j’ai suivi…» La suite on la connaît. Rapide, le «petit» n’a pas tardé à percer. Il est même devenu international M20. Aujourd’hui, Aurélien joue au HC Franches-Montagnes, en première ligue. Et Auguste s’impose petit à petit en LNA.

 

«Je savais qu’il était possible, en revenant du Québec, que je parte quelque temps en LNB pour acquérir du temps de jeu, explique celui qui a reculé à Ajoie pour mieux sauter. Je savais que si je jouais bien, Chris m’appellerait en cas de blessés. Le malheur des uns a fait mon bonheur. Je pensais que les responsables me renverraient dans le Jura après le retour de Rod, mais on m’a dit que si je continuais ainsi, on me garderait…» Pour l’instant, tout le monde est content de lui. Il n’y a finalement que les résultats qui ne suivent pas. «Il faudrait enchaîner deux à trois victoires de suite pour relancer la machine», assure-t-il, prêt à briller, dès ce soir contre Lugano. Et si ce soir, il s’agenouillait sur la glace?

 

«J’aimerais être éternel»

 

Auguste, quand on n’a pas encore 20 ans, on rêve de quoi?

 

Comme je suis quelqu’un de très ambitieux, j’ai, forcément, dans un coin de ma tête, plein d’objectifs. Mais je les garde pour moi. On est souvent dur avec moi mais je sais que si les gens sont exigeants, c’est parce qu’ils croient en moi. Ils me donnent le maximum d’outils pour que je puisse aller le plus haut possible. Le hockey c’est du plaisir et tant que je ferai ce que j’aime tout ira bien pour moi.

 

Avez-vous des passions à côté?

 

Passer du temps avec mes parents, jouer à la PlayStation avec des amis et le football que j’ai pratiqué aux Ponts de Martel. Je suis un fan du Real de Madrid et de Ronaldo. D’ailleurs, les gars dans l’équipe me taquinent souvent à l’échauffement à cause de Cristiano. A vrai dire, j’avais plus de talent naturel avec un ballon qu’au hockey. Mais comme La Chaux-de-Fonds évoluait à un plus haut niveau, je ne regrette pas du tout mon choix…

 

D’aucuns disent que les sportifs sont trop payés, cela vous agace?

 

Beaucoup de gens disent que les sportifs ont la belle vie, parce qu’ils se lèvent tard le matin et qu’ils ont congé l’après-midi. Mais si c’était si facile tout le monde le ferait. Il y a énormément de sacrifices pour y arriver. Tu dois être performant tous les jours parce que tu gagnes beaucoup d’argent. Tu ne peux pas connaître de jour sans car ton entraîneur te met la pression pour gagner ta place. Soit tu es le chasseur, soit tu es chassé. C’est la jungle. Oui, il y a de l’argent, des avantages, du temps libre mais aussi des inconvénients. On ne peut, par exemple, pas sortir tous les soirs avec les copains!

 

Si on vous donne 100 francs, que faites-vous?

 

J’invite une belle fille à manger ou je vais m’acheter des habits.

 

Quel don aimeriez-vous posséder?

 

J’aimerais être éternel.

 

L’affiche Ge/Servette a la visite de Lugano ce soir à 19 h 45.

 

Le suspendu Auteur d’une vilaine charge à La Chaux-de-Fonds, Romain Chuard a écopé d’un match de suspension.

 

Les retours Absents en Coupe aux Mélèzes, Jonathan Mercier (blessé à Kloten) et Nick Spaling (surnuméraire) effectueront leur come-back face à Lugano. Travis Ehrhardt sera l’étranger surnuméraire.

 

A l’infirmerie Antonietti, Douay, Heinimann, Massimino, Détraz, Vukovic et Almond sont toujours indisponibles. «Plus que deux semaines d’absence», estime Almond, blessé depuis le 7 octobre à Berne au bas du corps. Touché à la cuisse, Vukovic espère également effectuer son come-back le 8 novembre à Lausanne, après la pause de l’équipe nationale.

 

Deutschland Cup Robert Mayer, Romain Loeffel, Jeremy Wick et Noah Rod seront à Augsburg avec l’équipe suisse, où ils joueront trois matches face au Canada, l’Allemagne et la Slovaquie.