En reculant, le capitaine a rassuré les arrières d’un Ge/Servette qui revoit la vie en rose avant de se rendre ce soir à Ambri
«On ne peut plus continuer ainsi!» Mais comment rallumer la flamme? Après avoir touché le fond mardi face à Briançon, ce n’était pas seulement un cri du cœur de Juraj Simek, mais un appel au secours. «Les défenseurs et les attaquants, nous devons tous travailler ensemble», ajoutait un Daniel Rubin conscient, lui aussi, que la crise couvait et qu’une défaite hier soir contre Rapperswil aurait été catastrophique.
En ce jour spécial de sensibilisation au cancer du sein, Genève-Servette voit à nouveau la vie en rose. Il était temps. Mais avant de renouer avec une victoire devenue capitale, l’équipe des Vernets en a vu de toutes les couleurs contre une lanterne rouge qui n’a pas été loin de se montrer vraiment rosse.
A l’image de Sherkan , qui a dû s’y reprendre à deux fois avant d’amener le puck en début de partie au centre de la patinoire, l’Aigle servettien s’est fortement compliqué la vie avant de reprendre gentiment son envol…
Marque de fabrique
Ce GSHC, qui restait sur trois revers consécutifs en championnat et une prestation en dessous de tout face aux Français en Ligue des champions, ne pouvait en effet pas tomber plus bas. Cumulant les erreurs dans une zone défensive encore plus grande avec les nouvelles règles. Il avait aussi manqué de la vitesse, de l’intensité, de l’énergie et des envies à des Genevois qui avaient surtout beaucoup de peine à mettre cette émotion forte et intense dans leur jeu, leur marque de fabrique. Comme si ce fameux match contre Lausanne (0-3), le 30 septembre, avait cassé un ressort. «Et en plus, pestait alors McSorley à Berne, on ne bénéficie d’aucun rebond favorable.»
Il n’y avait surtout plus personne pour aller gratter dans les coins ou devant la cage. Là où on prend des coups. Là où ça fait mal. «On s’est beaucoup parlé entre nous cette semaine, avoue Goran Bezina. Et ce soir, on devait montrer qu’on avait de l’orgueil en retrouvant notre identité de jeu. Même si en face c’était Rapperswil, une équipe qu’on est censée battre sur le papier, on a su relancer la machine.»
Le capitaine, qui coulait en attaque avec le navire grenat, a retrouvé le sourire depuis qu’il (r)assure à nouveau ses arrières. Avec son No 57 en défense, l’Aigle retrouve petit à petit son envol. Mieux vaut parfois faire marche arrière que s’entêter dans un mauvais chemin.
Encore de la fébrilité
Face au cancre de la division, l’occasion était donc belle pour les Genevois de se refaire une santé. Si tout ne fut pas parfait, loin s’en faut (quelle fébrilité au deuxième tiers!), les Servettiens en ont profité pour marquer trois buts en situation spéciale, cela ne leur était encore jamais arrivé à domicile cette saison. «Pour gagner ce genre de rencontre, on savait que cela passait par le power play», soupirait un Chris McSorley soulagé, heureux que ses leaders aient pris enfin leurs responsabilités. A nouveau réunis, les frères Pyatt se remettent à briller sur la glace. «Si on continue ainsi, on sera sur le bon chemin.» Mais s’ils veulent prendre définitivement leur envol ce soir à Ambri, Juraj Simek et les Aigles devront se méfier de battre encore de l’aile au deuxième tiers…
Avec Lombardi en Coupe d’Europe?
La question était hier sur toutes les lèvres: reverra-t-on Matthew Lombardi sous le maillot de Ge/Servette d’ici au 4 novembre? Jour du huitième de finale de Ligue des champions des Aigles face au club finlandais du SaiPa, résultat du tirage au sort effectué hier à Helsinki. Rétrogradé en AHL par les New York Rangers, l’attaquant canadien pourrait bien à nouveau poser ses valises du côté de Genève. Selon nos sources, le club servettien s’activerait pour faire revenir aux Vernets celui qui a disputé la saison 2013-2014 avec les Grenat, marquant la bagatelle de 50 points en 46 rencontres. Matthew Lombardi serait toutefois en train d’étudier d’autres alternatives, lui qui a aussi reçu une offre en provenance de KHL. Affaire à suivre…
En attendant, Noah Rod trépignait d’impatience, hier en fin de matinée, dans le vestiaire des Vernets. Il guettait, en compagnie de ses coéquipiers, le tirage au sort de la Ligue des champions: «Peu importe notre adversaire, pourvu que ce ne soit pas Fribourg. J’ai vraiment envie de voyager!» Puis le verdict est tombé et les joueurs ont exulté. Et le souhait du No 96 a été exaucé. Les Aigles recevront donc SaiPa à domicile, avant de s’envoler une semaine plus tard pour la Finlande, direction Lappeenranta.
«On entre enfin dans le vif du sujet, a réagi Chris McSorley à l’annonce du tirage. Ce sera un gros test contre un club qui évolue très haut sur la glace et qui joue très bien de son physique. La Ligue des champions prend cette fois-ci toute son envergure avec ces huitièmes de finale. Ce ne seront plus des matches de poule entre des gamins et des hommes mais de vrais duels de guerriers. Si l’on passe contre SaiPa, on prouvera qu’on mérite notre place dans cette compétition.»
S’il venait à passer le cap des huitièmes et des quarts de finale, Ge/Servette pourrait retrouver sur sa route un club qu’il connaît déjà. Les Suédois de Frölunda, vainqueurs du groupe C devant les Grenat, seraient en effet un adversaire possible à ce stade de la compétition. Ou encore… Fribourg-Gottéron (ndlr: qui sera confronté à l’IFK Helsinki) . Face aux Dragons et pour une place en finale, Noah Rod ne ferait, sans aucun doute, plus la fine bouche.