15 novembre 2017

Contre Kloten, le Français a marqué pour ses débuts. Mais les Aigles ont laissé filer un mauvais point un peu bêtement

 

Pas question que la série s’arrête. Surtout pas contre cet adversaire… Pour Ge/Servette, la saison a peut-être basculé un vendredi 13 octobre à Kloten. Alors au plus mal, après une humiliation à Lausanne et un naufrage aux Vernets contre Ambri Piotta, les Aigles étaient allés s’imposer dans la banlieue zurichoise contre encore plus mal loti. Une victoire arrachée avec une sorte de rage et d’énergie du désespoir. Comme pour briser le mauvais sort.

 

Ces trois points avaient libéré tout un vestiaire. Depuis, Ge/Servette engrange. Match après match, il fait grimper son capital point et sa cote auprès d’un public fâché, lassé par un début de saison catastrophique. Cinq soirées et cinq bonnes raisons de retrouver le sourire. Il fallait donc attendre que la sauce concoctée par Craig Woodcroft prenne. Que le jeu l’emporte sur l’enjeu. Finalement, la pause de l’équipe de Suisse ne tombait pas si bien que ça?

 

La dizaine de jours sans match a quelque peu coupé l’élan des Genevois. Si la récolte de points se poursuit, il faudra espérer que l’unité égarée très bêtement ne pèsera pas lourd en fin de saison. Car il est difficilement compréhensible de mener trois fois au score et de laisser filer une partie du butin contre un adversaire exsangue. Kloten, hier soir, c’était une ligne offensive 100% helvétique (Praplan, Kellenberger, Hollenstein) pour tout danger et un gardien (Bolthauser) capable du meilleur, parfois, et du pire souvent. Ce fut le meilleur hier soir.

 

Malgré une domination écrasante, surtout dans la première moitié du match, Ge/Servette n’est jamais parvenu à prendre deux longueurs d’avance. Et chaque période a ressemblé à la précédente. Avec une égalisation zurichoise lors des ultimes instants. Des moments clés très mal gérés par les Aigles. Et plutôt trois fois qu’une. Avec en guise de bouquet cette égalisation de Patrick Von Gunten à 3 secondes de la fin du troisième tiers!

 

Ce genre de mésaventure aurait sans doute été fatale à Ge/Servette il y a quelques semaines. Lorsque rien ne semblait vouloir tourner en sa faveur. Mais ça, c’était avant. Avant ce déplacement à Kloten. Avant ce fameux vendredi 13 où un certain Henrik Tommernes avait tombé le masque, lui qui patinait après son ombre depuis le début de la saison. Le défenseur suédois avait débloqué son compteur but à Kloten. Le No 77 aime jouer contre cette équipe. Hier soir, sa partition a été interprétée à la perfection, n’était-ce une relance hasardeuse débouchant sur le 1-1 de Denis Hollenstein. Avec un but, un assist, et surtout, deux tirs au but réussis, le Suédois a été dominant comme attendu depuis sa signature aux Vernets. Le jeune papa d’une petite Livia aurait évidemment mérité le titre d’homme du match. Mais c’est un honneur qui est revenu à Stéphane Da Costa. Pour sa grande première en LNA, et bien sûr avec les Aigles. Que dire? Le Français a marqué autant en un match que Nathan Gerbe en 13 rencontres. Devenu persona non grata aux Vernets, le lutin américain est annoncé blessé par un staff technique farceur. Avec un salaire inversement proportionnel à son apport offensif, il paraît probable que l’attaquant aille voir ailleurs s’il peut retrouver le bonheur de jouer.

 

En attendant, Stéphane Da Costa ne jubile pas. Bosseur, perfectionniste, il portait même un jugement assez sévère sur sa prestation et celle de son équipe. «On a laissé filer une victoire à trois points, dit-il. Trop souvent, et moi le premier, on a fait les mauvais choix. Il y a eu énormément de déchets. Pour cette première, je ne me suis pas vraiment senti dans le rythme. Il faudra très vite corriger cela. Sinon, on ne va pas aller très loin.»

 

Et la belle série des Aigles pourrait alors s’arrêter.