19 janvier 2015

Les Aigles s’offrent les moyens de battre Zoug. Mais n’en profitent pas. La faute à un certain Stephan ou à Suri, deux ex-Grenat

 

Dans les yeux de Tim Kast, c’est le dépit immense de tout un groupe qui se devine. Genève-Servette avait su saisir sa chance vendredi soir à Kloten: il a rechuté aux Vernets, face à un Zoug qui s’y entend pour lui mettre des bâtons dans les roues. Et Tim Kast rumine, plus que les autres encore, peut-être, la frustration d’une performance inachevée. Parce que les Aigles ont fait le nécessaire pour passer l’épaule, mais parce qu’ils n’ont pas su en profiter, notamment sur les nombreuses supériorités numériques qui auraient dû ouvrir le chemin du succès.

 

Le coup de massue est même tombé quand les Genevois évoluaient justement à cinq contre quatre. Il aura fallu une petite erreur lourde de conséquence pour que Suri s’échappe et trompe en solo un Robert Mayer pourtant irréprochable. Retour vers Tim Kast. L’attaquant a quelque chose sur le cœur et il ne s’en cache pas. «C’est moi qui commets l’erreur qui conduit au but de Suri, soupire Kast. Une passe mal ajustée, à peine. Je prends mes responsabilités. C’est dur. On a su se créer les occasions, faire le nécessaire pour obtenir des pénalités, mais on n’a pas trouvé la solution.»

 

En fait, les Grenat n’ont trompé la vigilance de Tobias Stephan que sur la fin, dans un ultime rush, qui voyait l’envoi de Lombardi lober l’ex-portier servettien. Zoug, qui avait doublé la mise quand les Genevois prenaient tous les risques, terminait le match arc-bouté devant sa cage. Sans flancher. Stephan intraitable, Suri opportuniste: deux ex-Grenat qui ont fait mal aux Genevois…

 

Genève-Servette fait donc du surplace. Au classement, avec douze points d’avance sur la neuvième place, les hommes de McSorley n’ont pas vraiment de souci. Mais pour espérer des play-off réussis, il faudra rapidement retrouver des certitudes. D’autant plus que le groupe grenat n’a cette fois plus d’excuses: tout le monde est là, l’équipe est au complet, si ce n’est le souci passager de Mercier (une méchante bosse sur le front).

 

Marti rechute

 

Et McSorley le sait bien. «Oui, nous devons en faire plus, soufflait l’entraîneur. Nous n’avons pas encore retrouvé notre niveau de la Coupe Spengler, par exemple. C’est un travail collectif qui me concerne aussi, comme mes joueurs. Cela devient urgent. Alors j’espère que nous saurons faire le nécessaire dès mardi, contre Lugano. Autant Zoug sait s’y prendre pour nous endormir, autant le match contre Lugano sera plus dans l’émotion.»

 

Dans les faits, il y a toutefois un absent. Et c’était la mauvaise nouvelle de la soirée de samedi, en plus de la défaite. Déjà blessé à l’épaule le 12 décembre, Christian Marti a rechuté. Il n’a pas terminé la rencontre et souffre vraisemblablement de la même épaule.

 

Le brio des gardiens

 

Sinon, rayon points positifs, il y a la performance, en deux jours, des deux portiers grenat. Christophe Bays avait découragé les attaquants de Kloten vendredi soir. Dans le tournus, c’était samedi à Robert Mayer de prendre le relais. Il l’a fait avec le même brio, malgré les deux réussites zougoises. La preuve que Ge/Servette a les moyens de ses ambitions. Avec un Matt Lombardi qui doit encore hausser le ton pour vraiment faire la différence, les Genevois ont désormais l’obligation de franchir un palier. Dès mardi contre Lugano, si possible.