26 septembre 2014

Arrivé cet été à Genève, le gardien des Aigles retrouve, sans la moindre pression, la glace qui l’a vu grandir

 

Ne comptez pas sur lui pour mettre le feu au lac de Genève… Les rivalités valdo-genevoises, il ne connaît pas. Sincèrement. «Ou tout du moins, elles ne sont plus ce qu’elles ont pu être. La moitié des joueurs des deux équipes se connaissent. Ces derbys, ça reste donc surtout des trucs de supporters.» Christophe Bays aborde le premier choc lémanique de la saison en toute décontraction. Sa force, c’est ce calme – «qui est aussi ma faiblesse», dira-t-il – qui lui permet de briller dans les buts de Ge/Servette depuis le début de la saison.

 

Propulsé No 1 depuis la blessure de Robert Mayer, touché à une cheville lors du premier match de préparation, le Lausannois tient son rang. «C’est sur la glace qu’il a su gagner le respect de ses équipiers et de ses entraîneurs», estime Chris McSorley. Les fans aussi l’ont déjà adopté. Depuis son premier blanchissage, mardi soir à Villach, il a même droit à son chant. Un «Bays, Bays, Bays…», sur l’air de «Boys, Boys, Boys» de Sabrina, qui pourrait bien devenir l’un des tubes de l’hiver. En dix matches avec Bays (5 en Ligue de champions et 5 en championnat), Ge/Servette a récolté des points à neuf reprises. C’est dire que lorsque Mayer ira mieux, il ne récupérera pas sa place d’un simple claquement de mitaine. Interview, d’un homme qui porte bonheur aux Aigles.

 

Christophe Bays, tout semble vous sourire depuis le début de la saison. Etes-vous surpris?

 

Non. Je ne suis pas surpris. On a eu une grosse préparation cet été, avec notamment ces matches de Ligue des champions. La cohésion du groupe est déjà très bonne et ça aide, forcément. En ce qui me concerne, ma grande chance c’est d’avoir pu jouer tous les matches de préparation et d’arriver en confiance pour le début de la saison en LNA.

 

Vous êtes propulsé No 1 pour la première fois et vous semblez vivre tout cela avec l’assurance d’un routinier...

 

Je suis quelqu’un de calme. C’est ma nature. C’est à la fois ma force et ma faiblesse. Il faudrait parfois que je me fasse un peu plus violence. Pour le reste cette situation est une chance pour moi. J’emmagasine un maximum d’expérience en étant dans la peau d’un titulaire, dès le début de la saison. Quoi qu’il arrive, cela me servira pour la suite de ma carrière.

 

Votre carrière, justement, parlons-en. Votre départ de Malley, cet été, a surpris vos anciens dirigeants. Vous aviez deux offres équivalentes de Genève et Lausanne et vous avez choisi l’option du départ. Pouvez-vous expliquer ce choix?

 

J’avais vraiment besoin de vivre une nouvelle expérience et de ne plus me retrouver derrière le meilleur gardien de Suisse (ndlr: Cristobal Huet ). Tout simplement.

 

Quand vous signez, c’est pour faire la paire avec le tout jeune Melvin Nyffeler. Et puis, cet été, il est transféré à Fribourg lors de l’engagement de Robert Mayer. Avez-vous vécu cela comme un coup tordu?

 

Pas du tout. OK, Robert Mayer a un peu plus d’expérience que Nyffeler. Mais il n’a pas le statut d’un Cristobal Huet, par exemple. Et puis, avec la saison qui nous attendait, j’avais la certitude de jouer davantage que l’an passé.

 

Comment gérez-vous cet enchaînement des matches. C’est nouveau pour vous?

 

C’était la grosse inconnue, c’est vrai. Comment mon corps et ma tête allaient réagir? Bien, je crois.

 

On a l’impression que l’équipe fait aussi beaucoup pour vous simplifier la tâche, on se trompe?

 

Non, c’est vrai. Il parait que défensivement, ça joue mieux et plus serré que l’an passé. Enfin, c’est ce que l’on m’a dit…

 

Ce soir, vous allez évoluer à Malley avec un autre maillot. Une expérience pas tout à fait inédite?

 

J’étais déjà revenu en LNB avec Sierre où j’avais été prêté en 2012. Je me souviens d’un match en décembre, j’en avais pris dix… Cette expérience à Sierre m’a tout de même servi même si ce n’était pas évident en tant que gardien. J’en suis revenu plus fort mentalement, c’est certain.

 

Vous attendez-vous à un accueil spécial du public?

 

Non, vraiment pas. Ça me fera juste un peu bizarre d’aller dans l’autre vestiaire. Pour le reste, vous savez, je ne suis même pas sûr qu’à Malley tout le monde sache vraiment qui je suis… Donc j’y retourne sans aucune pression.

 

Power-play

 

A l’affiche Ge/Servette se rend ce soir (19 h 45) à Malley pour y affronter le Lausanne HC. Demain, réception des Zurich Lions, champions en titre, aux Vernets.

 

La statistique Depuis son retour en LNA, l’an passé, le LHC est la bête noire des Aigles. En quatre confrontations, les Vaudois ont récolté neuf points sur douze. «Et pourtant, nous n’étions pas plus motivés contre Genève que contre les autres équipes, témoigne Christophe Bays, alors à Malley. Je crois juste que Genève n’aimait pas le style de jeu que nous développions.»

 

L’équipe Roland Gerber (côtes) sera absent. Goran Bezina (coup reçu dans le haut du corps à Villach) sera de la partie. Chris McSorley choisira ce matin son quatuor d’étrangers. Picard et Taylor Pyatt sont en concurrence.

 

L’adversaire Equipe surprise de la saison passée, le LHC est à la peine en ce début de saison (11e). Hormis un succès contre le fantomatique Kloten, les Lions ont subi quatre revers. Bang, Genoway et Seydoux sont à l’infirmerie.