16 septembre 2017

Face à un champion qui possédait les meilleures cartes, Genève-Servette a su marquer au bon moment et résister à l’attaque des Ours

 

On n’aime pas ces histoires où le plus petit, le héros, celui qui vous a fait pleurer, meurt toujours à la fin. Où c’est forcément le plus grand, le plus beau, le plus fort, qui lève constamment les bras juste avant d’envoyer le générique. Comme l’équipe d’Allemagne à la Coupe du monde de foot. Ou lorsqu’il s’agit de hockey en suisse, c’est Berne qui récolte les lauriers.

 

C’est vrai que les joueurs de la capitale, c’est du lourd, la référence dans notre pays et en Europe, un team aussi exemplaire qu’une organisation de NHL. Le club le plus riche du championnat n’est pas double champion de Suisse en titre par hasard.

 

Dans cette formation, qui restait sur cinq succès d’affilée aux Vernets, il suffit parfois d’une accélération pour voir la différence. Le visiteur qui a fait du palet son royaume ne possédait pas qu’un Haas dans son jeu, mais que de bonnes cartes. Or voilà, ce vendredi soir, c’était atout cœur et les Genevois en avaient beaucoup plus, ils en ont profité.

 

Pour surprendre Leonardo Genoni et ce solide leader (en jaune) qui n’avait pas encore glissé cette saison, c’était indispensable.

 

Schweri était de la partie!

 

Il fallait surtout un match quasi parfait. Eviter comme à Fribourg et à Davos, les pénalités stupides et marquer lorsque l’opportunité se présentait. Craig Woodcroft qui avait modifié ses lignes à bon escient avait bien préparé son coup. Avec le retour de Nathan Gerbe dans l’alignement (il n’était plus malade), le réajustement de Cody Almond au centre (il est tellement plus fort) et l’introduction de Kay Schweri dans la troisième ligne, l’Aigle avait fière allure. Le power play, sans la présence de Tim Traber était également très efficace, la preuve sur le 2 à 0. Deux buts en six minutes, un début de rêve…

 

Face à un adversaire où le danger pouvait venir de partout, les Genevois ont démarré pied au plancher, comme face à Lausanne, avec cette volonté d’aller de l’avant. Comme le voulait leur coach: jouer vite, fort pour être attractif. «On sera difficile à battre à la maison!» répète-t-il. C’est juste. Berne a été surpris avant de répliquer également en power play et monter progressivement en puissance. Mais cela n’a pas suffi.

 

Remplaçant au pied levé Christophe Bays (le poissard est à nouveau blessé!), Gauthier Descloux a ensuite assuré le show dans sa cage pour préserver durant deux tiers ce succès précieux. «Mais c’est surtout une victoire d’équipe, tenait à préciser le portier réquisitionné à Ambri pour palier l’absence de Mayer. On a surtout été très intelligent en sachant quand il fallait se porter à l’offensive sans prendre trop de risques en tuant les power play comme il le fallait.» Quelle belle débauche d’énergie d’un groupe uni, fier, généreux et persévérant. C’est le slogan du club.

 

Le sourire de Daniel Rubin

 

«Même si ce soir c’est plus un autogoal de Genoni qu’un but de ma part, c’est toujours un plaisir de bien jouer et de marquer contre Berne, sourit un Daniel Rubin, qui a été un ours avant de revenir à Genève. Mais vous avez raison, nous avons une équipe qui sait jouer avec le cœur et on devrait toujours évoluer de la sorte. Pas comme à Fribourg ou à Davos où nous étions trop tendus…»

 

Aux Servettiens, de jouer de cette manière ce samedi soir à Bienne face à une équipe seelandaise qui, attention, coupe souvent avec un cœur vainqueur…