Dominateur, Ge/Servette est pourtant éliminé de la Coupe de Suisse. Il reviendra vendredi pour se «venger»
Une montagne d’occasions. Et des regrets. «C’est rageant de se faire sortir comme ça! En Coupe, quand tu perds, tu es éliminé, bien sûr. Mais là, ce qui rajoute à la frustration, c’est que nous avons dominé notre adversaire pendant toute la rencontre et que de petites erreurs individuelles nous coûtent le match.» Noah Rod a très vite retrouvé sa lucidité après le coup de poignard reçu dans le dos après deux minutes de jeu dans la prolongation. L’auteur du crime: Ahren Spylo. Seul face à Gauthier Descloux, il a, une fois n’est pas coutume, sorti l’arme de la finesse en glissant la rondelle entre les deux jambières du jeune gardien. Rageant, oui. Vraiment rageant.
Réception feutrée
«Et c’était même bizarre de découvrir cette patinoire dans ces conditions spéciales», poursuit Noah Rod. Difficile de se mettre dedans quand il n’y a presque personne dans les gradins. C’était effectivement un drôle de match pour découvrir la Tissot Arena. Les Aigles ont eu droit à une réception feutrée. Intercalée entre deux journées de championnat, cette Coupe de Suisse ne fait décidément pas recette. Ressuscitée l’an passé par la volonté de la Fédération suisse, avec le soutien médiatique et financier du Blick , la compétition n’excite pas les convoitises. Au premier tour, on a même vu le HC Davos faire honte à son sport en toute impunité en se faisant sortir par un pensionnaire de 1re ligue (Dübendorf). Hier soir, c’est Lugano qui a sombré un peu plus dans le ridicule en quittant Rapperswil penaud.
Jouer sur un patin, une attitude inacceptable tant pour Bienne que pour Genève. Kevin Schläpfer et Chris McSorley ont donc fait passer le message à leurs joueurs. Même trois jours avant de remettre le couvert en championnat, même heure, même place, pas question de solder ce huitième de finale. «Je le répète: notre mentalité, à Genève, est de vouloir gagner toutes les compétitions auxquelles nous participons», dit Chris McSorley.
A voir ses hommes entrer dans le match à 100 à l’heure, on a vite compris qu’il avait été entendu. A voir les Seelandais s’accrocher, sans jamais lâcher les Aigles dans leur zone de défense, il est très vite apparu également que le slogan «Ici, c’est Bienne» serait appliqué sur la glace. Ces bonnes volontés affichées dans les deux camps ont donc débouché sur cette rencontre curieuse mais très plaisante à suivre malgré un niveau technique parfois douteux.
Les oreilles qui sifflent
Par deux fois, Bienne a profité des circonstances pour prendre les devants contre le cours du jeu. Par deux fois, donc, Ge/Servette est parvenu à recoller au score. A force de lancer des mines sur Simon Rytz, ça allait bien finir par rentrer. Jim Slater a été récompensé de son labeur en déviant un essai d’Arnaud Jacquemet. En milieu de troisième période, l’égalisation de Rod (tir direct sous la latte après une merveille de passe de Damien Riat) valait à elle seule le déplacement. «On pensait bien pouvoir faire la différence en prolongation», regrette Noah Rod.
C’était compter sans cette perte de puck à la ligne bleue. Une de ces fameuses petites erreurs qui ont fait sortir Chris McSorley de ses gonds après le match. Les coupables ont encore les oreilles qui sifflent… «On aura l’occasion de se racheter vendredi. On va venir encore plus fort», promet Noah Rod, qui espère bien ne pas repartir une deuxième fois de Bienne avec une valise de regrets.