Résumé / Présentation
Federico Bochy, mer 30/08/2017 - 11:55

Le week-end dernier, le GSHC s’est rendu en Gironde pour y disputer un tournoi amical. Un très bon prétexte pour aller prendre l’apéro dans cette sympathique région.

 

On va pas se mentir, dire à son entourage qu’on va à Bordeaux en plein mois d’août pour voir un tournoi amical de hockey sur glace, c’est aussi peu crédible que ton pote qui t’affirme en sortant de boîte qu’il est tout à fait en état de conduire. Donc oui, voilà, c’est dit, la présence des Aigles à Bordeaux servait d’excellente excuse pour se faire un week-end touristico-gustatif sur les bords de la Garonne.

 

Il doit être quelque chose comme 10h vendredi matin quand j’apprends deux mauvaises nouvelles coup-sur-coup. Primo, mon avion a 3h de retard alors que je suis déjà dans le secteur France de Cointrin (pour ceux qui ne connaitraient pas l’endroit, ça ressemble à un cinq pièces genevois dans lequel seraient entassés environ 300 personnes). Secondo, le club de Graz 99ers qui était censé affronter les Aigles le soir-même est resté bloqué sur la route de Venise, a manqué l’avion qui devait l’emmener ensuite à Bordeaux et se retire du tournoi avec effet immédiat. Autant dire que sur le moment, l’envie penche plutôt du côté d’un retour à la maison !

 

Finalement, j’embarque quand même et après un petit périple pour rejoindre le centre-ville (on oublie souvent la chance qu’on a à Genève d’avoir un aéroport aussi proche), j’arrive finalement à ma destination, située à quelques encablures de la patinoire. D’ailleurs, le terme patinoire semble un peu présomptueux quand on a pris l’habitude de se rendre à Bienne ou Zoug. Mériadeck (oui, c’est son nom) ressemble plus à un croisement raté entre le Hallenstadion et les Vernets à vrai dire. Concrètement, c’est une sorte de salle de concert vieillotte réaménagée plus ou moins définitivement en patinoire mais avec l’aération et le système de refroidissement que l’on connaît dans la cité de Calvin. Le rendu n’est pas très confortable mais la visibilité est plutôt bonne et quand on a l’habitude du Parterre Nord de notre ruine, croyez-moi, c’est déjà un sacré pas en avant !

 

À peine le temps de s’installer que le speaker débute sa présentation du match. Pour illustrer la différence de niveau entre les deux clubs, il se permet la comparaison suivante : « rendez-vous compte, c’est un peu comme si les Boxers recevaient le Barça ». Alors d’accord, avec le départ de Neymar et la blessure de Suarez, le Barça a perdu un peu de sa superbe, mais de là à le comparer à un club n’évoluant que dans le quatre ou cinquième championnat du monde et n’ayant à son palmarès que deux modestes Coupe de Suisse, on va se calmer tout de suite. Et pourtant, Dieu sait si je ne suis pas forcément un partisan des Blaugrana !

 

Pour oublier ce moment quelque peu embarrassant, je me rends à la buvette pour me chercher une bière. Une gorgée plus tard, je me rends compte de mon erreur : on est en France, pays réputé pour ses règlements restrictifs pour les amateurs de sport de haut niveau. C’est donc fort logiquement que la bière vendue dans cette patinoire garnie d’à peine 500 personnes est sans alcool et que les Boxers de Bordeaux sont sponsorisés par Tourtel. On frôle le crime de lèse-Majesté là…

 

Et le hockey me direz-vous ? Je vous propose une petite visite de cave pour accompagner mon récit. Et comme souvent, c’est l’occasion de retrouver quelques vieilles bouteilles oubliées. C’est ainsi que je découvre tout d’abord un cru nommé Les Remparts de San-Remo, cuvée 2016, une vendange tardive qui n’avait pourtant pas marqué les esprits en son temps, lors de son unique essai, mais qui s’avérera sublime dans sa version 2017. Puis, en cherchant parmi ce qui était rangé derrière le banc des organisateurs de la visite, c’est une agréable surprise qui m’attend : un carton entier de grands crus, un Château LaBoz’ 2001 à 2006, un vin qui vaut en moyenne quarante points par cuvée. Tant de souvenirs me reviennent en tête rien qu’en observant l’étiquette !

 

Puis vient le moment de la dégustation. Sur ce point-là, l’idée d’avoir deux tournées de Bordeaux plutôt que d’essayer le vin autrichien ne me déplait guère. Mais après un nombre impressionnant de verres renversés par les Genevois dans les premières minutes de la première, je commence à me demander s’il n’y a pas déjà eu une visite de cave la veille, à laquelle je n’aurais pas été convié. Que nenni me rassurera Nathan Gerbe par la suite, « just business », même si, à l’instar de plusieurs de ses coéquipiers, il aurait bien apprécié de pouvoir découvrir d’un peu plus près les paysages et les domaines locaux. Comme quoi parfois, la vie de supporter, ça a du bon !

 

Les vins défilent et l’on remarque que le représentant du Clôt-de-la-petite-ferme-en-bois a choisi de donner la possibilité aux éléments moins habitués que sont Maillard, Holdener ou Vermeille l’occasion de prendre de la bouteille. L’idée s’avère être plutôt bonne surtout que pour les rassurer, leur caisse était verrouillée avec des clou(s)x.

 

Mais à force de boire des coups, on finit souvent par en donner. C’est ainsi que de nombreux pugilats émaillèrent les deux dégustations. Rod, Almond, Vukovic, Riat et Traber, pour ne citer qu’eux, durent aller prendre l’air quelques minutes. À noter d’ailleurs en parlant d’air que lors de celle de dimanche, le vin fut servi beaucoup trop chaud, au point que les différents goûteurs durent régulièrement interrompre leurs essais pour le ventiler.

 

Au final, la chaleur constante du précieux breuvage empêchera de tirer de véritables conclusions sur les forces et faiblesses des différents crus testés pendant ce week-end. Deux résultats serrés (défaite 4-3 et victoire 2-3 dans une courte série d’essais à l’aveugle) et quelques assemblages prometteurs plus tard, il est temps pour moi de rentrer à la maison. À titre personnel, je n’ai pas regretté un seul instant cette petite escapade bordelaise, mais qu’en pensent les joueurs au juste ? Selon Gerbe, ces voyages sont utiles pour souder le groupe et améliorer la cohésion car « plus ça fonctionne en dehors de la glace, plus ça fonctionne sur la glace », même si lui préfère quand même passer du temps avec sa famille en été. À nouveau, la vie de supporter est peut-être plus simple sur ce point également !

 

[Note de la rédaction : en l’absence de notre photographe habituel, merci à @nat.morgane d’avoir accepté de le remplacer au pied levé !]

 

Les bières vins :

 

Château Latour (+++) : Gauthier Descloux : extrêmement solide sur les deux matchs, il a porté l’équipe pratiquement à lui tout seul.

 

Château Lafitte (++) : Nathan Gerbe : pour sa disponibilité et parce qu’une égalisation à 59’58’’, ça mérite bien un bon verre.

 

Château Margaux (+) : Les Boxers de Bordeaux : les joueurs ont joué crânement leur chance et ont mérité leur trophée. Un grand merci aussi au staff du club pour leur accueil chaleureux !.

 

Le Vin de table (-) : Romain Loeffel : 3 points sur le week-end, mais aussi un nombre hallucinant de pucks perdus. Un vin de table buvable pour lui donc, mais un vin de table quand même.

 

Le Perlant (- -) : Kevin Romy : transparent sur le week-end, il a même souvent laissé ses assistants parler avec les arbitres. Son sourire au moment d’embarquer dans l’avion du retour semblait significatif !

 

La Villageoise (- - -) : Les blessés/absents : parce que leur liste est beaucoup trop longue pour qu’on leur ramène à chacun une meilleure bouteille !

Les bières

Gauthier Descloux

Nathan Gerbe

Les Boxers de Bordeaux

Romain Loeffel

Kevin Romy

Les blessés/absents