Les Genevois sont allés chercher trois points importants à Rapperswil. A confirmer ce soir face à Ambri…
Vous ne pouvez pas interdire aux oiseaux du malheur de voler au-dessus de votre tête, mais vous pouvez les empêcher de faire leur nid sur vos casques! Ce proverbe chinois sied parfaitement à l’Aigle, attaqué de toutes parts, qui, sans être royal, reprend gentiment son envol au-dessus de la barre, loin des charognards qui cherchent à le plumer…
S’il y a un match qu’ils n’avaient pas le droit de perdre, au risque de s’enfoncer encore plus dans la mélasse, c’était bien celui-là. Il était souligné en couleur, inscrit en gros et en gras sur le plan de route. «Les gars, à Rapperswil, on ne perd pas!» Dans le car puis dans le vestiaire, on l’a crié très fort. La manière importait peu: les Grenat, qui s’étaient adjugé les deux dernières confrontations contre les Lakers, se devaient de l’emporter dans l’antre du cancre, trois points c’est tout.
«C’est le moment de se lâcher et d’enchaîner les victoires», s’était d’ailleurs exclamé Chris McSorley la veille dans son bureau. Le chef a été entendu. Cinq sur cinq.
Un tiers de prudence, un autre plein de réussites et un dernier de discipline ainsi que de solidarité: cela a suffi à ces visiteurs mal en points pour remettre de la lumière sur leurs zones d’ombre aussi sombres qu’une journée en Finlande.
Après seulement trois succès en 13 parties depuis le 30 septembre (et surtout quatre défaites consécutives), ce Genève-Servette, qui avait le feu aux fesses, inquiétait même les plus optimistes. A vrai dire, les Genevois n’avaient plus connu ce bonheur en championnat depuis le 21 octobre face à Fribourg…
Il n’y a donc pas eu de révolution de palet du côté de la Diners Arena. Même si les Saint-Gallois, qui restaient sur un résultat positif mardi à Malley, ont failli poursuivre sur leur lancée (5e, Johansson), il était inimaginable, malgré un long voyage dans le Nord cette semaine, que le rapace des Vernets perde des plumes face à un adversaire aussi limité. A l’exception d’étrangers de qualité, toujours prêts à faire trembler les filets en power play (16 buts sur 18!), les Saint-Gallois ne possédaient pas dans leurs rangs un hockeyeur de la classe de Kevin Romy. L’international suisse a de nouveau volé sur la glace.
Dans tous les bons coups de sa formation, c’est lui, le Neuchâtelois, qui a placé (18e) ses coéquipiers sur le bon chemin après un service de Daniel Rubin. «Ce n’est jamais facile de s’imposer ici, mais dès le deuxième tiers, on a vraiment bien joué, remarque ce dernier, qui a retrouvé son casque jaune. Même si on s’est fait quelques frayeurs sur la fin, on a prouvé que nous étions sur le bon chemin.» Montrés du doigt par leur chef jeudi, les frères Pyatt ainsi que D’Agostini ont su élever leur niveau pour faire la différence dans le tiers médian et sur le tard.
«On était obligé de gagner et on l’a fait en montrant beaucoup de caractère, se réjouissait un Christophe Bays qui a de nouveau bien tenu la baraque dans sa cage. Mais, sourit le portier, j’ai bien été aidé par mes défenseurs. Maintenant, à nous de bien nous reposer dans le bus et de confirmer cette victoire importante face à Ambri.»
Ce soir aux Vernets, c’est un autre vautour qui va rôder autour des Aigles. A moins qu’il ne soit en peluche…