28 janvier 2015

L’entraîneur de Ge/Servette était en colère contre l’un des arbitres de la rencontre face à Fribourg-Gottéron, hier soir aux Vernets

 

«Ce mercredi, je vais appeler le chef des arbitres Monsieur Brent Reiber et lui dire ma façon de penser.» Chris McSorley était furieux hier soir après la victoire de Ge/Servette en prolongation. Furieux d’avoir vu ses hommes concéder, en infériorité numérique, l’égalisation de Fribourg-Gottéron à deux minutes du terme de la rencontre pour laisser leurs adversaires du jour reprendre la route de la BFC Arena avec un point dans leurs bagages.

 

«L’arbitre de la rencontre, Monsieur Wehrli a eu tout faux sur toute la ligne, s’est emporté le boss des Vernets. Il a sifflé des pénalités invisibles contre mon équipe alors qu’il en a oubliées de flagrantes du côté de Fribourg-Gottéron. J’en veux pour preuve l’action sur laquelle un défenseur des Dragons fait trébucher Daniel Rubin en le poussant violemment dans le dos. Action qui se passe sous les yeux de Monsieur Wehrli. C’est inadmissible de la part d’un arbitre. Ce soir, il a pris des décisions insensées et prive mon équipe des trois points! A contrario, je tiens à féliciter Monsieur Wiegand, qui lui, a un avenir radieux en LNA. Il a parfaitement assumé son rôle et je n’ai rien à redire sur sa prestation.»

 

Auteur d’un doublé et héros de la fin de rencontre en inscrivant le but de la victoire, Jonathan Mercier était heureux d’avoir renoué avec la victoire, même s’il reste à y ajouter la manière. «C’est clair que ce soir, c’est un point de perdu plus qu’autre chose mais je suis quand même soulagé. Pour l’équipe, il était très important de ne pas s’incliner. Je ne veux pas manquer de respect à Fribourg mais face à d’autres formations du pays, on ne se sortira pas à tous les coups d’un si mauvais piège.»

 

Le No 22 des Aigles veut parler de ce passage à vide du deuxième tiers-temps durant lequel les Genevois ont encaissé trois buts pour laisser leurs adversaires du soir regagner les vestiaires avec un avantage au tableau d’affichage. Avant cette fin de tiers médian catastrophique, les hommes de Chris McSorley avaient pourtant mené deux fois au score grâce à un doublé de Taylor Pyatt, auteur de l’ouverture de la marque après seulement 33 secondes de jeu. Puis quand le frère aîné de Tom répondait à la magnifique reprise de volée de Killian Mottet pour redonner une longueur d’avance à ses couleurs (vertes à l’occasion). Mais ça, c’était avant. Avant que les Dragons ne sonnent la révolte. Il ne fallait en effet que deux minutes aux Fribourgeois, à cinq contre quatre, pour répondre au deuxième but du No 14. Puis, les hommes de Gerd Zenhaüsern ont pris les devants à quelques secondes du terme des quarante premières minutes. «On se fait trop souvent piéger à ce jeu-là, analyse Mercier. Si l’on veut aller loin en play-off, on ne pourra pas se permettre de connaître de telles baisses d’intensité au cours d’une rencontre. On se devra d’être concentrés pendant toute la partie, soit soixante minutes et pas une de moins.»

 

Les Aigles auront l’occasion, vendredi à Ambri, de signer une deuxième victoire consécutive cette semaine face à un club qui évolue en dessous de la barre. «Ce serait bien d’enchaîner avec deux résultats positifs en ce début d’année 2015», conclut Mercier.

 

Ge/Servette a aussi son énergie renouvelable

 

C’est frais et rafraîchissant. C’est aussi de l’énergie renouvelable! Alors que Ge/Servette jouait hier en vert pour cette bonne cause, Chris McSorley a fait confiance à ses jeunes pousses. Les Aigles ont du coup pris des «bleus» pour connaître, en fin de compte, une soirée colorée. Merci, Mercier! Chris Rivera blessé le matin, Roman Wick suspendu et Arnaud Jacquemet forfait, le boss n’a pas eu le choix que de lancer ses kids dans le bain. «J’aurais bien voulu les faire jouer davantage, mais les circonstances en ont décidé autrement, soupire le coach des Vernets. Reste que je suis fier de leur travail.» L’Ontarien a félicité Auguste Impose, Noah Rod et Florent Douay, qui formaient la quatrième ligne, l’avenir du club.

 

Il y a des années que, dans le milieu, on parle de ce grand espoir. «Avec de l’espace, il devient une véritable machine de guerre», s’était d’ailleurs enflammé un jour Jean-Pierre Kast, le père de Timothy, à propos d’Auguste Impose, dans la presse canadienne alors qu’il s’occupait d’un tournoi pee-wee au Québec. Le gamin, né à La Chaux-de-Fonds, n’avait encore que 13 ans. Depuis, Auguste porte de mieux en mieux son patronyme. «Il est en progression», sourit Patrick Emond, son entraîneur en juniors.

 

Rapide et solide, ce grand talent est, à l’instar de Rod, dans le viseur de nombreux recruteurs outre-Atlantique. «Mon rêve est de jouer en NHL», sourit ce fan de Crosby, qui avait disputé deux parties de LNB avec Ajoie cet hiver avant d’être rappelé par le boss. Cette force de la nature de 17 ans (il est né le 18 juin 1997), qui avait donné ses premiers coups de patin avec les Grenat en Coupe à Porrentruy, a effectué hier soir ses vrais débuts en LNA. «J’étais sur le banc à Bienne, mais là, c’est en effet la première fois que je joue autant. Et en plus, commencer par une victoire contre Fribourg, c’est grand!» Une grille sur le visage, le néophyte qui brille d’habitude avec les juniors élite (36 points en 25 matches), a su saisir sa chance avec ses jeunes camarades de classe. «Mais j’ai encore beaucoup de choses à travailler, sourit le garçon de couleur. Comme la gestion du puck ou la qualité de mon tir. Mais ici on sait comment me gérer pour ne pas me brûler les ailes…»