30 mars 2016

Une saison s’achève, une autre a déjà commencé. Le boss des Vernets s’active pour améliorer son groupe et viser les sommets

 

Lugano fait un beau finaliste. Ses lutins suédois aux mille poumons ont été stupéfiants d’efficacité. Ils ont eu ce froid réalisme scandinave face au but de l’excellent Robert Mayer. Pour la troisième fois consécutive, le parcours des Aigles s’est arrêté en demi-finale. Pour la troisième fois, Ge/Servette est sorti la tête haute, pas forcément aidé par les circonstances, mais toujours contre un adversaire qui n’a rien volé. Deux fois Zurich, une fois Lugano: il n’y a pas de quoi rougir. La différence de budget est comme le diable, elle se cache dans les petits détails. Là, c’est ce buteur étranger hors de prix. Ici, c’est cet international au nez célèbre qui coûte les deux bras. «Nous devons pourtant continuer d’y croire, martèle Chris McSorley. Pourquoi? parce que c’est notre mission, notre devoir. Un mauvais manager va se chercher des excuses. Un bon manager va essayer de trouver des solutions pour aller de l’avant.» Depuis hier matin, le boss des Vernets analyse, scrute le marché, note les joueurs. Dans les jours qui viennent il devra «prendre des décisions impopulaires, c’est certain». Le point sur les dossiers chauds.

 

Les gardiens

 

Robert Mayer a explosé cette saison, se hissant sans aucune discussion dans le trio des meilleurs portiers du pays. Barré aux Vernets, le très talentueux Gauthier Descloux, qui brille actuellement dans la finale de LNB avec Ajoie, ne devrait pas rester dans l’ombre de Mayer. «Il a prouvé qu’il a le niveau pour jouer en LNA», dit l’entraîneur canadien. Il sera sans doute prêté (Bienne, Langnau?).

 

La défense

 

Ge/Servette a beau avoir été la deuxième meilleure défense de la saison régulière derrière les ZSC Lions, Chris McSorley estime nécessaire de renforcer son arrière-garde. «Robert Mayer nous a bien aidés, dit-il. Il a fortement contribué à nos performances défensives. Nous avons trois joueurs capables de créer du jeu, de ressortir les pucks proprement: Loeffel, Fransson et dans une moindre mesure Jonathan Mercier. Il nous faut un ajout.» Le cas Goran Bezina est épineux (lire ci-contre). Outre l’arrivée de Will Petschenig (OHL), un défenseur suisse débarquera en cas de départ de Bezina. Quid de Frédéric Iglesias et Romain Chuard? Leur situation sera réévaluée ces prochains jours

 

Les attaquants

 

Commençons par la bonne nouvelle: Jeremy Wick s’est mis d’accord avec Ge/Servette pour prolonger son contrat aux Vernets. Une entente sur le long terme a été trouvée. C’est fait à 99%, comme l’on dit.

 

Autre bonne nouvelle, les play-off supersoniques de Kevin Romy ont convaincu les coaches. Au bénéfice d’une dernière année de contrat aux Vernets, l’international est la priorité de Chris McSorley. «Nous allons faire tout ce qui est possible pour que Genève soit la dernière destination de la carrière de Kevin. Un joueur de classe, intelligent et honnête.»

 

La génération montante sera une nouvelle fois au centre de la glace avec des responsabilités plein les gants. Noah Rod, sans doute pas encore prêt pour tenter sa chance en NHL, doit poursuivre sa progression. Damien Riat, révélation de la saison, sera probablement drafté au mois de juin. «Il choisira sans aucun doute de rester ici, dit Chris McSorley. Il est convaincu, et nous le sommes aussi, que c’est à Genève qu’il a les meilleures opportunités pour poursuivre son ascension.»

 

Reste les cas en suspens: Marco Pedretti est proche d’un accord. Tout comme Juraj Simek. «Et j’aimerais aussi conserver Tim Traber, dit le coach. Sa fin de saison a suscité l’intérêt des autres clubs. N’oubliez pas que sa langue maternelle est l’allemand…»

 

Les étrangers

 

Johann Fransson (encore un an de contrat) a donné pleine satisfaction. Jim Slater, lui, «a transformé le visage de notre équipe lorsqu’il est arrivé après une dizaine de matches, ajoute Chris McSorley. Nous avons une option et nous voulons qu’il reste avec nous.» Pour les trois derniers larrons, c’est le silence radio. Tom Pyatt serait tenté par un retour en NHL. Quant à Matt D’Agostini et Matthew Lombardi, tous deux au bénéfice d’un contrat pour la saison prochaine, il y a fort à parier qu’ils ne seront plus en grenat.

 

Le cas Kloten

 

L’avenir de Kloten est toujours incertain. Criblé de dettes, le club cherche un ou des sauveurs. Mais qui irait mettre les mains dans un bourbier pareil (sept millions de pertes cette saison)? Une faillite, une rétrogradation, ou une baisse substantielle de train de vie pourrait entraîner des départs massifs. Comme les onze autres managers de LNA, Chris McSorley reste attentif.

 

Goran Bezina: «J’aimerais bien rester» (par Virgulator)

 

Fidèle à son habitude, il a déposé son cœur et son honneur sur la glace. Comme l’an passé et il y a deux ans au Hallenstadion, il a tout donné. Comme tous ses coéquipiers. Mais au final, il y a toujours ces gros regrets. Comme ce fut déjà le cas en 2014 et 2015 à Zurich, le résultat est le même ou presque. Les Aigles ont été éliminés en demi-finale pour le plus grand désespoir d’un Goran Bezina qui attend désespérément son premier titre de champion. «On avait pourtant tout pour bien faire cette année et retrouver Berne en finale qui nous aurait bien convenu, regrette le No 57 des Vernets. On avait tous envie de cette coupe. Mais malheureusement, la Ligue suisse de hockey nous a mis des bâtons dans les roues tout au long des play-off. Il fallait que cela se termine sur une décision arbitrale, sur un penalty…» Le défenseur valaisan ne conteste pas la faute de «dernier recours» de Kevin Romy. Mais comme l’a relevé Chris McSorley, «même une dame de 80 ans aurait vu celles que les arbitres n’ont pas osé siffler avant!» Alessandro Chiesa (sur Romy et Pedretti) et Maxim Lapierre qui saute sur Johan Fransson auraient dû être sanctionnés avant que Philippe Furrer ne s’écroule dans la cage de Mayer. Mais on ne refait pas l’histoire. Goran Bezina sait aussi très bien que cette série ne s’est pas forcément jouée ce lundi de Pâques. Qu’il y a eu ce tir raté de Tom Pyatt dans le but vide avant que Lugano n’égalise à 15 secondes du terme samedi. «Quand tu domines la plupart de tes matches, que tu es la meilleure équipe et que tu te retrouves éliminé, cela fait mal, peste le capitaine. Mais ce n’est pas toujours les meilleurs qui gagnent. Cela dit, si Lugano a été plus réaliste que nous, on n’avait pas le droit de perdre trois fois à la maison…»

 

Au fait, le Valaisan (36 ans), en fin de contrat, sera-t-il toujours en grenat la saison prochaine? «J’espère que ce n’était pas mon dernier match avec Ge/Servette, soupire-t-il. Oui, j’aimerais bien rester ici. On va se mettre à table pour parler de tout ça…» Il va déposer son honneur sur la table. Sera-ce suffisant? Chris McSorley réfléchit encore…

 

Ils seront grenat en 2016-2017

 

Les choses peuvent toujours évoluer avec un Chris McSorley qui ne ratera jamais une bonne affaire ou une bonne occasion. Au 29 mars, il peut confirmer que son effectif n’évoluera pas ou peu. Le point sur les certitudes.

 

Gardiens: Mayer, Chuard.

 

Défenseurs: Vukovic, Fransson, Mercier, Loeffel, Antonietti Petschenig.

 

Attaquants: Romy, Riat, Rod, Kast, Almond, Wick, Jacquemet, Douay, Rubin.

 

Etrangers: Fransson.

 

 

 

Tous aux Vernets ce soir! (par Benjamin Berger)

Dans la finale des play-off qui les oppose aux ZSC Lions, les novices élites de Genève Futur Hockey (AGFH), menées 1-0 (la série se joue au meilleur des cinq matches), n’ont pas dit leur dernier mot. Il ne fait d’ailleurs nul doute que derrière les grilles de protection de ces gladiateurs en herbe, la défaite de samedi n’a pas été facile à encaisser. Les protégés de François Bernheim et d’Igor Fedulov ont longtemps tenu tête au leader de la saison régulière avant de finir par plier au bout de la cruelle séance des tirs au but dans la Kunsteisbahn d’Oerlikon (5-4). «Le sentiment de frustration était grand dans les vestiaires après la rencontre, confirme François Bernheim. Mais il en faudra plus pour que les gars se démotivent après un tel revers. Nous avons discuté tranquillement et je pense que toute l’équipe a beaucoup appris de ce match et qu’elle a pu emmagasiner encore plus d’expérience.»

C’est ainsi qu’Arnaud Riat – le petit frère de Damien – et ses coéquipiers auront à cœur, ce soir (18 h 30), d’égaliser à un partout en prenant le meilleur sur les Zurichois à la patinoire des Vernets. Pas celle placée à l’extérieur de l’enceinte comme ils en ont l’habitude, non. Mais bel et bien dans celle d’ordinaire réservée à leurs aînés.

La saison étant maintenant terminée pour l’équipe première, les jeunes de l’AGFH espèrent voir de nombreux curieux prendre place dans les gradins afin de bénéficier d’un soutien bien mérité. Il se dit même que des joueurs de Chris McSorley pourraient se masser dans les gradins – pas loin de la bande – afin de les encourager et de leur souffler quelques précieux conseils. «Ce sont des modèles pour mes joueurs. Ce serait un honneur s’ils étaient de la partie ce soir; ils sont évidemment les bienvenus», conclut François Bernheim. Ses jeunes ont un titre à aller décrocher.