27 octobre 2018

Malgré une sixième défaite des Aigles sur la route, à Rapperswil, le coach des Vernets garde son calme avant la venue de Langnau

 

«Affreux», «honteux», «affligeant»: sur les réseaux sociaux, on n’est pas tendre avec un Ge/Servette indigne de son rang mardi à Rapperswil. Les Aigles, qui ont battu de l’aile dans la patinoire du dernier de classe, ont déclenché la colère des supporters et même des dirigeants, qui ne cachent pas leur grosse frustration. Chris McSorley, lui, n’a pas (encore) sorti le fouet.

 

«Après Lausanne, nous sommes la deuxième équipe battue dans cette patinoire, mais certainement pas la dernière, estime, sans rire et sans ambages, le coach ontarien. Ce néo-promu joue mieux que le classement le laisse penser, il y aura d’autres victoires.» Vraiment?

 

McSorley, qui nous avait habitués à des gros coups de gueule avant sa mise à l’écart, serait-il devenu aveugle? À croire qu’il contient le volcan qui sommeille toujours en lui, qu’il se retient d’exploser. «On a revu les images vidéo de cette partie à Rapperswil et je dois admettre qu’on a offert à notre adversaire son deuxième succès sur un plateau en commettant beaucoup trop d’erreurs», soupire le Canadien, qui ne s’est toutefois pas gêné de remettre aux coupables les séquences au ralenti.

 

On l’a mis sur le gril avant la venue, samedi, d’un Langnau déterminé à mettre un terme à la série victorieuse (sept succès) des Grenat à domicile.

 

Les fondations à Genève

 

Alors que les Genevois n’ont égaré qu’un seul petit point devant leur public jusque-là, une fois qu’ils passent la Versoix, ils perdent leur lucidité et leurs repères. Mais qu’est-ce qui cloche? Chris McSorley ne dramatise pas cette situation. «Pour notre projet à long terme, qui est de redonner une âme au club, la priorité était de bien gérer nos matches à domicile, rappelle le coach. Quand on construit une maison, on commence par les fondations, et c’est ce que nous avons fait à Genève. Cela ne signifie pas toutefois qu’on va «oublier» les matches sur la route. Notre équipe a traversé beaucoup de difficultés depuis le début de la saison avec, dès le premier match à Bienne, la blessure de Tommy Wingels après treize minutes. Puis c’est Lance Bouma qui a disparu très tôt à Lausanne. De base, ce n’est déjà pas évident d’évoluer loin de la maison, mais si en plus tu perds tour à tour tes deux meilleurs éléments, cela devient compliqué de performer.»

 

Si Daniel Winnik et Jack Skille, qui les ont remplacés, vont pouvoir assumer leur rôle, dans la mesure où ils n’ont pas effectué toute la préparation avec les Aigles, il faudra encore quelques rencontres avant qu’ils puissent donner la pleine mesure de leur talent. «Je pense qu’on évoluera à notre meilleur niveau au début de novembre, après la pause de l’équipe nationale, estime McSorley. Il reste encore trois matches à jouer avant. Si je ne me réjouis pas de notre bilan sur la route, je pense que d’ici à une à deux semaines, cette série de défaites ne sera plus un sujet d’actualité.» Il en est convaincu.

 

«Bagarre de chiens enragés»

 

Pour l’instant, Chris McSorley et ses joueurs sont décidés à faire en sorte que les Vernets restent une citadelle imprenable. «Avec la venue de ce Langnau du redoutable technicien qu’est Ehlers, je m’attends à une bagarre de chiens enragés!» Le coach genevois en salive déjà.

 

La fragilité de Mayer, une énigme pour son coach

 

Coach des gardiens aux Vernets, Sébastien Beaulieu ne comprend pas ce qui se passe actuellement avec Robert Mayer, une fois encore très fragile mardi à Rapperswil. C’est lui, son protégé, qui a remis en piste le néo-promu (le puck du 2-2) en ratant une de ses fumeuses relances dont il a le secret. «Que ce soit à Bienne ou à Rappi, je suis surpris de ses nouveaux dérapages, s’étonne son entraîneur. Je pense qu’il se trouve dans une situation compliquée dans la mesure où personne n’avait anticipé que Gauthier Descloux allait jouer aussi bien en ce début de saison. Robert est un gardien No 1 qui déteste ne pas jouer et il n’était pas prêt à vivre cette situation-là. Maintenant, il ne faut pas oublier que les conditions ont aussi été nulles pour lui. Même s’il n’est pas tout blanc, le degré de difficulté n’est pas le même à l’extérieur qu’aux Vernets. Mardi, Robert a commencé son match avec cinq arrêts énormes. Peu importe qui se trouve dans la cage, c’est beaucoup trop. À Genève, on livre des matches complets, ce qui n’est pas le cas sur la route.»

 

Et pourquoi ne changerait-on pas les portiers entre les Vernets et l’extérieur? «Gauthier a eu tellement de réussite que cela a donné un mauvais calendrier à Mayer, explique Beaulieu. Cela dit, je reste convaincu que dans un mois, on sera dans une situation bien différente. Si je parviens à remettre Robert en selle assez vite et que les deux carburent à plein pot, je pourrai compter sur deux gardiens dominants tous les soirs. J’ai confiance en Mayer, qui a le talent pour revenir.» C’est Gauthier Descloux qui devrait normalement jouer ce soir.

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette a la visite des Langnau Tigers ce samedi, à 19 h 45, aux Vernets.

 

L’équipe Après la «catastrophe» de Rapperswil, Chris McSorley va-t-il modifier son alignement? Si le coach ontarien n’a pas encore dévoilé ses plans, on ne serait toutefois pas surpris que Gauthier Descloux retrouve sa place dans la cage. Goran Bezina, qui a été montré du doigt après avoir perdu le puck sur le premier but des Saint-Gallois, va-t-il se retrouver en tribunes au profit de Mike Völlmin? Ce n’est pas impossible. Seules certitudes: Lance Bouma, Tommy Wingels et Daniel Rubin sont blessés. Marks Lazarevs, Guillaume Maillard et Thomas Heinimann sont, eux, en prêt à Sierre et Will Petschenig à La Chaux-de-Fonds.

 

L’adversaire Avec Heinz Ehlers à sa tête depuis 2016, Langnau ne cesse de prendre de la hauteur. Les Emmentalois, qui brillent dans les situations spéciales, comptent 21 points en douze matches.