21 novembre 2018

Ge/Servette, grâce notamment à un triplé de son attaquant canado-suisse, a repris des couleurs en dominant Fribourg

 

Il faut sans doute faire l’éloge de la simplicité. C’est vrai quoi, le hockey, ce n’est pas si compliqué. Il suffit d’aller là où ça fait mal et de soigner les petits détails. À voir Ge/Servette survoler son match contre un Fribourg Gottéron qui restait pourtant sur un succès claquant (10-3 contre Langnau), on pourrait croire que les Aigles ont enfin mis de l’ordre dans leur jeu. Des buts en power play, un box-play solide, une évidente supériorité à cinq contre cinq, un gardien impeccable (2e blanchissage en carrière en LNA pour Descloux). On le répète, le hockey, ce n’est pas compliqué. Encore faut-il vouloir. Ou pouvoir.

 

C’est la vraie question qu’il faut se poser tant cette équipe de Ge/Servette est capable du pire. On en veut pour preuve la semaine passée qui s’est soldée par trois revers assortis d’une différence de buts abyssale de - 14. Ge/Servette est-il cette équipe qui sombre corps et biens. Limitée. Avec des joueurs suisses vieillissants. Des étrangers somnolents. Des jeunes talentueux portant des costumes de leader trop grands pour eux? Et surtout, un entraîneur complètement dépassé selon des avis éclairés qui hésitent de moins en moins à le faire savoir.

 

Si c’est ce Ge/Servette qui a éteint Fribourg Gottéron, c’est que le Dragon avait vraiment le souffle court. Un scénario évidemment farfelu. On veut croire que les joueurs, car ce sont avant tout eux qui détiennent la clé, ont enfin pris conscience de l’urgence. Pour les aider dans leur réflexion, les dirigeants étaient présents en masse dans les travées des Vernets. La fondation, 1890, qui a sauvé le club de la banqueroute il y a neuf mois, était représentée par son président, Didier Fischer.

 

De l’or dans les mains

 

C’est donc dans un contexte de crise que le réveil a sonné. C’est tout d’abord Floran Douay qui montré le chemin. Le jeune Français formé au club, a rappelé à son entraîneur qu’il valait mieux qu’un second rôle. Aligné en power play, le solide attaquant est allé se frotter à Reto Berra pour ouvrir le score. Scénario presque identique sur le 2-0 ou c’est cette fois sa position – juste devant le gardien – qui a permis à Cody Almond de doubler la mise.

 

S’il est un homme, un joueur, qui symbolise tous les maux qui peuvent parfois pourrir la vie de l’équipe, on pense bien sûr à Cody Almond. Le «Chinois» a de l’or dans les mains. Et quand il veut, il peut. Ce n’est quand même pas compliqué de justifier sur la glace le salaire versé chaque fin de mois par l’employeur. Et un Almond concerné, ça claque un triplé. Ça va dans les bandes récupérer des pucks. Et surtout, ce ne regarde pas le bout de ses patins à la moindre contrariété.

 

Il faut désormais espérer que ce sursaut des Grenat ne sera pas qu’un feu de paille. Et que c’est tout un groupe qui aura compris que la reconstruction du club, son avenir, passe par une attitude irréprochable. Et peu importe qui gesticule ou somnole derrière le banc. «On joue comme on s’entraîne», assène les détracteurs de Chris McSorley, dont font partie certains joueurs. On pourrait aussi leur rétorquer, sans exonérer le technicien de toute responsabilité, que l’on peut aussi ne pas jouer comme on s’entraîne. C’est pourtant pas compliqué, non?