Nouveau venu cet été à Ge/Servette, l’attaquant ontarien évoque sa nouvelle vie sur les bords de l’Arve et ses débuts compliqués en LNA
Une gueule d’acteur hollywoodien et un franc-parler. Tout cela en affichant une décontraction des plus totale. Dans la vie, Matt D’Agostini est «un mec qui aime rigoler», à l’aise dans ses baskets. Moins dans ses patins – à son grand regret – en ce début de saison. Engagé cet été par Chris McSorley pour jouer les premiers rôles aux Vernets, le natif de Sault-Sainte-Marie, dans l’Ontario, peine toutefois à se faire une place sur le devant de la scène.
Avec seulement deux points inscrits en huit rencontres de championnat (ndlr: il a été à deux reprises surnuméraire) , l’attaquant de 27 ans aux 321 matches de NHL tarde en effet à s’affirmer sur les bords de l’Arve. Qualifié de «sniper» par le boss des Vernets lors de son engagement, Matt D’Agostini doit encore ajuster ses tirs pour, à terme, atteindre – enfin – la cible. «Ce n’est pas facile de se faire à la surface de jeu, qui est différente de celle sur laquelle j’avais l’habitude d’évoluer, commente l’intéressé. Il va me falloir encore un peu de temps pour trouver mes marques. Je travaille toutefois tous les jours très dur à l’entraînement pour être à même de retrouver mon meilleur niveau.»
Si tout ne se passe pas à merveille en LNA pour Matt D’Agostini, ce dernier n’en reste pas moins le meilleur pointeur des Aigles en Ligue des champions (12 points). Qualifiés dans la douleur mardi soir face à Briançon pour les huitièmes de finale de la compétition, l’attaquant ontarien et ses coéquipiers connaîtront aujourd’hui sur le coup de midi leur futur adversaire. Entretien avec l’ancien joueur des Pittsburgh Penguins.
Matt D’Agostini, comment se passe la vie du côté de Genève?
Tout va pour le mieux depuis mon arrivée. Ma femme ToniLynn et moi-même, nous nous plaisons énormément ici. C’est une ville accueillante et chaleureuse.
Que faites-vous lorsque vous ne griffez pas la glace?
J’avoue ne pas faire grand-chose lors de mon temps libre si ce n’est passer de bons moments en compagnie de mon fils, Lucca. Je l’emmène souvent à la piscine. A seulement 1 an, il apprend déjà à nager.
Venons-en au côté sportif. Votre début de saison avec le maillot genevois est plutôt mitigé…
C’est vrai que, pour l’instant, je ne vis pas une période facile. Ce n’est pas évident mais je sais que le vent va tourner. Ce n’est qu’une question d’acclimatation à un nouveau championnat.
A contrario, tout se passe pour le mieux pour vous en Ligue des champions!
C’est sûr, mais le niveau de jeu n’est pas le même. Je suis toutefois content d’avoir pu aider mes coéquipiers à poursuivre l’aventure européenne. Mon but est d’être au service de l’équipe et de contribuer au succès du groupe.
Depuis la défaite à Malley face à Lausanne, quelque chose semble s’être enrayé dans la machine grenat. Quel est votre sentiment sur la situation?
L’équipe traverse une mauvaise passe. Il faut que l’on continue à se serrer les coudes pour regoûter aux joies de la victoire. On doit se remettre à évoluer comme nous le faisions en début de saison. Retrouver notre niveau de jeu est primordial. Il est aussi impératif que nous soyons beaucoup plus performants en situation de power play.
Vous affrontez Rapperswil ce soir et Ambri demain. Ce sont des adversaires largement à votre portée sur le papier. Les six points et une réaction d’orgueil sont attendus…
C’est clair qu’on aimerait clore le week-end en ayant fait le plein. De toute façon, peu importe qui se trouve en face: nous devons être capables de battre n’importe quelle équipe. On le doit aussi aux fans qui effectuent tous les déplacements. On l’a vu notamment lors des rencontres de Ligue des champions. A nous d’être meilleurs sur la glace.
Enfin, vous êtes plutôt Sidney Crosby ou Matthew Lombardi?
Clairement Lombardi. Mon jeu est plus similaire au sien que celui de Sidney. Et ce même si j’ai évolué aux côtés de Crosby lors de mon passage à Pittsburgh!
«En Suisse, je me gave de chocolat!» (par Virgulator)
Matt D’Agostini, si vous n’aviez pas été hockeyeur, vous auriez pu être mannequin…
C’est flatteur de votre part! A vrai dire, le hockey a toujours fait partie de ma vie. Mon père, qui était aussi joueur, avait même aménagé un rink dans le jardin de la maison de mon enfance. Avec mon grand frère, qui m’a transmis le virus, on a énormément joué ensemble.
A quoi pensez-vous lorsque vous faites trembler les filets?
Même si cela procure un sentiment extraordinaire quand on marque, avec le temps j’ai appris à relativiser. Je suis surtout content lorsque j’inscris un but qui fait gagner l’équipe…
Avec quelle personnalité aimeriez-vous partager un bon repas et une bonne soirée?
Avec Barack Obama: ce type doit avoir tellement de choses à raconter que j’adorerais passer un moment en sa compagnie. Pour autant, bien sûr, qu’il ne la joue pas «top secret» et qu’il se lâche pendant le repas.
Et que choisiriez-vous sur la carte?
Je prendrais un bon plat de pâtes, ça passe toujours très bien.
C’est quoi votre produit dopant?
Le café! J’en bois énormément. Et j’avoue que depuis que j’ai posé les pieds en Suisse, je me gave de chocolat!
Durant une journée, par curiosité, dans la peau de qui aimeriez-vous être?
(Il réfléchit longuement) ToniLynn, ma femme. Des fois, j’aimerais vraiment savoir ce qu’il se passe dans sa tête!
Quel est le plus beau compliment qu’on puisse vous faire?
Qu’on m’a trouvé bon, que j’ai amené un plus et aidé l’équipe à remporter le match.
Et la critique la plus vache?
Dire que j’ai été transparent.
Donnez-nous trois bonnes raisons de croire en Ge/Servette cette saison…
Nous avons probablement deux des meilleurs gardiens de LNA. On peut donc être confiants pour la suite de la saison. On doit aussi croire en nos possibilités et aller de l’avant. Enfin, nous comptons sur nos fans, dans les bons comme dans les mauvais moments.
Power-play
L’affiche Ge/Servette reçoit Rapperswil ce soir (19 h 45) aux Vernets. Les Aigles se rendront ensuite demain à Ambri.
L’effectif A l’exception de Romain Loeffel (suspendu), Chris McSorley compte sur tout son contingent. Jeremy Wick est même de retour de Martigny. Les joueurs surnuméraires seront connus ce matin.
La bonne cause Depuis neuf ans, GSHC s’associe au Réseau Cancer du Sein pour sensibiliser son public. Si les Aigles n’auront pas un maillot spécial durant le match, ils entreront sur la glace avec un T-shirt et une canne roses.
Carnet rose Filles de Chris Rivera, Lena et Jenna ont un frère, Damian (51 cm/3,580 kg), né mercredi à 18 h 19. «J’aurais bien voulu l’appeler Wayne comme Rooney, mais ma femme Maéva n’était pas d’accord, se marre le fan de ManU. Ce sera donc son second prénom.»