Le Servettien aurait pu finir sa saison en AHL, mais il a choisi l’équipe nationale, qui joue ce week-end en France
Ne le répétez à personne, mais comme une majorité de Romands, il ne connaît pas encore toutes les paroles du Cantique suisse par cœur. «J’ai surtout l’habitude de voir les autres le chanter à la télé quand il y a des championnats du monde ou les Jeux olympiques», reconnaît Damien Riat, qui promet, la tête haute et la main sur le cœur, de fredonner, malgré tout, les premières strophes de l’hymne national, samedi et dimanche à Amiens et Cergy. L’équipe de Suisse va en effet défier deux fois la France.
Le jeune Servettien (20 ans) a rejoint, mercredi à Kloten, les internationaux helvétiques, dont ses coéquipiers des Vernets – Kevin Romy, Romain Loeffel et Cody Almond – pour préparer ces deux parties amicales mais surtout les Mondiaux qui auront lieu le mois prochain, du 5 au 21 mai, à Paris et à Cologne.
En pensant à Pyeongchang
«A chaque fois que j’ai porté ce maillot rouge à croix blanche avec les juniors, c’était toujours un honneur et beaucoup d’émotions», se remémore le Genevois, fier de faire partie de cette équipe A. «C’est Patrick Fischer qui m’a appelé pour m’annoncer que j’avais été retenu et pour me féliciter de cette convocation. Il m’a dit qu’il comptait sur moi», se réjouit l’attaquant, dont le cœur s’est mis à battre un peu plus fort que d’habitude.
«Dans une année, ce sont les Jeux de Pyeongchang, on ne sait jamais», rêve le néophyte, conscient que le chemin jusqu’en Corée du Sud est encore bien long. Il passe ce week-end par les départements de la Somme et du Val-d’Oise, en Picardie et en Ile-de-France, face à la formation tricolore, où l’attendra un certain Floran Douay. «Dès notre élimination prématurée en quarts de finale des play-off, on est partis quelques jours en équipe à Barcelone avant que les internationaux ne retournent sur la glace histoire de garder le rythme, raconte-t-il. Avec Cody, Romain et Kevin, on a pu commencer à chambrer Floran avant qu’il ne rejoigne sa sélection. C’est sympa qu’il y ait autant de Grenat.»
«On ne sait jamais…»
Il aurait même pu y avoir un sixième Servettien ce week-end, à Amiens et Cergy, mais Noah Rod a décliné l’invitation, préférant se rendre à San Jose pour terminer la saison des Barracuda, l’équipe ferme des Sharks. «J’ai également reçu un appel de Washington pour jouer, comme Noah, en AHL», révèle un Damien Riat qui a aussi un peu hésité, mais pas longtemps. «Quand j’ai été drafté par les Capitals, on avait déjà évoqué cette situation, précise l’Helvète. Je leur avais alors répondu, dans un premier temps, que cela dépendait de notre parcours en play-off. Et puis Patrick Fischer m’a appelé, juste avant Washington, j’ai donc choisi l’équipe de Suisse plutôt que les Hershey Bears.» Pour lui, ce n’est pas encore l’Amérique, mais cela viendra. «On ne sait jamais ce qui peut arriver avec la sélection, c’est vrai, sourit-il. Peut-être que je me retrouverai aux Etats-Unis d’ici à une semaine…»
Le Canada à Genève?
Ou alors il aura tapé dans l’œil de son chef contre la France, enchaîné des bonnes performances en Slovaquie, à Fribourg et à Bienne (face à la Russie) et encore brillé à La Chaux-de-Fonds, à Bâle (contre le Danemark) ainsi qu’à Genève, le 2 mai, face au Canada. «J’espère bien pouvoir jouer cette rencontre aux Vernets devant notre public, renchérit le joueur grenat. Mais avant de songer à ce match de gala et à la suite des événements, il ne faut pas trop tirer des plans sur la comète mais plutôt mettre les systèmes en place afin de préparer au mieux ces championnats du monde.» Il a envie d’y croire.
Entre-temps, d’autres internationaux, de NHL ou ceux qui ont disputé la finale des play-off, vont débarquer dans le groupe. Comme dirait le philosophe, chaque chose en son temps. Un peu comme la reprise de la nouvelle saison et ce nouvel entraîneur de Ge/Servette qui n’a toujours pas été nommé. «On est tous impatients de savoir qui va nous diriger, remarque Riat. Mais pour l’instant, on n’a pas de nouvelles.»
D’ici là, alors que «sur nos monts, le soleil annonce un brillant réveil», Damien Riat va poser sa main sur le cœur, la tête haute…