6 octobre 2017

Le défenseur, qui a beaucoup manqué aux Aigles ces derniers temps, retrouve sa place ce soir contre Lugano

 

Depuis qu’il a débarqué en 2008 du Michigan à Genève, il n’a connu qu’un club, qu’un entraîneur, qu’un système de jeu. Pour les Grenat, il a tout donné, à commencer par son cœur, qui saigne aujourd’hui. Chris McSorley ayant été contraint de laisser sa place sur le banc, Daniel Vukovic a lui aussi été relégué: six rencontres en tribunes…

 

Suspendu durant les deux premières parties du championnat, il n’a finalement disputé que trois rencontres (Berne, Bienne et Langnau) avant d’être écarté par son nouveau coach. Surnuméraire, cela ne lui était pratiquement jamais arrivé avant. «Quand tu joues chaque année, c’est forcément compliqué de se retrouver ainsi alors que je suis en pleine forme physiquement, reconnaît «Vuko», qui a souffert en silence. Chaque gars a envie d’être sur la glace. Mais j’ai continué de travailler fort à l’entraînement, positivement, pour avoir à nouveau ma chance. J’attends le bon moment.»

 

Lui, il va là où ça fait mal!

 

Et «ce bon moment» est arrivé, puisque le malheur de Will Petschenig, commotionné, fait son bonheur, Craig Woodcroft ayant décidé de relancer ses actions. «Daniel a effectué un super-boulot à l’entraînement avec un bel état d’esprit, se réjouit l’Ontarien. Il va bénéficier de minutes importantes ce vendredi contre Lugano!» Il va surtout être très utile en box play quand il s’agit d’aller là où ça fait mal, en se jetant notamment sur des pucks. Sa hargne a terriblement manqué aux Grenat ces derniers temps!

 

Le défenseur aux 482 matches de LNA ne cache pas qu’il a assez mal vécu cette période de mise à l’écart, d’autant plus que l’Aigle bat de l’aile et peine à décoller. «C’est un moment difficile pour tout le monde, lâche le Canado-Suisse, conscient que dans le public, les gens ne sont pas contents du tout du spectacle présenté. Mais dans le vestiaire aussi, on est tous convaincu qu’on a les moyens de faire nettement mieux, que cela va finir par tourner.» Il en est persuadé.

 

Et pourtant, il a aussi suivi sur son poste de télévision cette inquiétante défaite mardi à Fribourg, la sixième de l’exercice. «Il est évident que ce n’était pas notre meilleur match, ironise-t-il. Mais je vous assure qu’il n’y a aucun clan dans l’équipe, qu’on tire tous à la même corde. Nous possédons de bons éléments pour reprendre la bonne direction.»

 

Manquent-ils des coups de gueule du boss dans le vestiaire ou derrière le banc, comme c’était le cas auparavant? «Craig nous parle beaucoup pendant le match et nous demande énormément à l’entraînement, assure «Vuko». On sait ce qu’il veut!»

 

«Le talent est là»

 

Or, force est de constater qu’après plus de deux mois, le nouveau système mis en place par Craig Woodcroft prend du temps à être assimilé. «Tactiquement, j’avais déjà joué ainsi avant de venir à Genève ainsi qu’à la Coupe Spengler avec le Team Canada, explique celui qui a énormément progressé avec McSorley. Désormais, nous évoluons différemment, c’est vrai, mais ce n’est pas trop compliqué à comprendre. C’est à nous de nous adapter, de trouver tous ensemble la solution. Il y a beaucoup de joueurs au top dans le groupe, dont certains ont évolué en équipe de Suisse ou en NHL. Ils peuvent donc tous comprendre d’autres configurations, estime le trentenaire. Le talent est là pour réagir dès ce vendredi contre Lugano.»

 

A lui, aux «anciens», de secouer le cocotier, de redonner une âme à cette équipe qui s’enfonce, avec déjà une dizaine de points de retard sur le groupe de tête qui s’envole. «Mais on ne va pas commencer à paniquer maintenant», ajoute le Servettien qui, depuis 2008, en a déjà connu, des mauvais départs…

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette espère voir la vie en rose ce vendredi soir à l’occasion de sa 12e édition de la Pink Night. Les Grenat défient Lugano. Championne du monde de natation en eau libre 2011 et ambassadrice du Réseau cancer du sein, Swann Oberson donnera le coup d’envoi à 19 h 45. Les Genevois joueront aussi samedi à la même heure à Zoug.

 

L’effectif Blessés mardi à Fribourg, Kevin Romy et Will Petschenig – on craint pour tous les deux une commotion – ont rejoint une infirmerie bien fournie qui était déjà composée de Spaling, Bays, Douay, Maillard, Rubin, Massimino, Chuard et Leonelli. Alors qu’Antonietti est toujours prêté à Ajoie, Daniel Vukovic est de retour dans l’alignement grenat. Thomas Heinimann a été rappelé de Sion.

 

La phrase Craig Woodcroft: «Que l’on soit à Genève, Fribourg ou Zoug, si on développe notre plan de jeu durant soixante minutes, on peut battre n’importe qui. J’attends du groupe qu’il réagisse en équipe et qu’il montre son vrai niveau de combativité avec une plus grosse implication de tous.»

 

Pendant ce temps-là, Tim Kast est un homme comblé

 

On ne le répétera jamais assez: la plus grosse erreur de Chris McSorley la saison passée a été de ne pas renouveler le contrat de Tim Kast. Alors qu’il ne savait pas encore qu’il serait écarté de la bande par Mike Gillis et Cie, celui qui n’est désormais plus que directeur sportif n’avait pas fait les efforts financiers nécessaires pour conserver le talentueux attaquant genevois.

 

Or, depuis qu’il est à Zoug, Kast patine dans le bonheur. Il contribue à l’excellent début de saison – notamment sur le jeu de puissance, le 2e de la ligue – de son équipe. Une petite fille, Aria, est venue rallonger ses jours et raccourcir ses nuits depuis le 19 septembre. «Cela change les priorités d’un coup, dit-il. C’est juste magnifique. Et puis comme tout se passe bien avec ma nouvelle équipe, je vis une période vraiment satisfaisante. Je débarquais un peu dans l’inconnu en signant à Zoug. L’environnement est si différent de Genève...»

 

Samedi soir, Kast se retrouvera pour la première fois de sa carrière en LNA face à son club de cœur. Un club qui lui ferait presque... mal au cœur? «C’est vrai, ça ne me réjouit pas que Genève soit en difficulté. J’ai quelques bons amis dans cette équipe et lorsque je leur parle, on évite le sujet. Je ne veux pas porter un jugement de l’extérieur. Mais il ne faut pas oublier que les joueurs ont eu des entretiens individuels à la fin de la saison passée et que ce sont eux, finalement, qui ont émis leur volonté de changement. Quand il y a du mouvement, on sait ce qu’on perd, on ne sait pas ce qu’on gagne… Donc je dirais que c’est aux joueurs d’assumer maintenant. Il y a tout de même suffisamment de talents, sur le papier, pour faire mieux. J’espère juste que le réveil de Genève n’aura pas lieu contre nous.» (Grégoire Surdez)