18 octobre 2018

Le nouvel étranger des Aigles ne vise rien de moins que le titre national. Son expérience (798 matches en NHL) sera précieuse

 

S’il se couche volontiers devant son charmant bouledogue anglais de quatre ans, s’il cède «lamentablement» lorsqu’il couine ou qu’il lui tend sa patte, une fois qu’il se trouve avec sa tunique sur la glace, il n’y plus de sentiments. L’aigle sur son tricot le rend rapace! Daniel Winnik dit aimer déjà beaucoup ce maillot «si chargé d’histoire».

 

Lorsqu’il entre en jeu, le dernier arrivé aux Vernets se métamorphose. L’homme aux allures de déménageur a du coup le regard perçant de celui qui sait ce qu’il vaut et ce qu’il se veut. Le Canadien de 33 ans a déjà pu donner un premier aperçu de son talent vendredi dernier à Bienne, puis surtout le lendemain, devant son nouveau public, lors de la victoire contre Fribourg-Gottéron (2-1).

 

«Un Aubin plus costaud»

 

«Je l’avais suivi durant tout l’été et lorsqu’il a été écarté au dernier moment par Boston, je n’ai pas perdu une seconde pour le faire venir à Genève, explique Chris McSorley. Tous les coaches me l’ont recommandé chaudement. C’est un joueur expérimenté, réfléchi, qui va beaucoup nous apporter. Si je devais le comparer, je dirais que c’est une version plus costaude de Serge Aubin (ndlr: à Genève de 2004 à 2009). Il sait tout faire, aussi bien bloquer des shoots que tirer et marquer.» Aucun doute, à entendre le coach des Grenat: Daniel Winnik a déjà l’ADN de Genève-Servette.

 

Ce «grand compétiteur» devrait vite faire la paire avec Tommy Wingels, dès que son ancien coéquipier des San José Sharks sera rétabli de sa fracture à la mâchoire. «Cela fait plaisir de revoir des visages familiers», sourit ce globe-trotter qui adore le golf.

 

Daniel Winnik ne compte plus le nombre d’avions qu’il a pris durant sa carrière, de clubs par où il a transité. Ni les stars avec lesquelles il a eu l’honneur de jouer, de Sydney Crosby à Alexander Oveshkin en passant par Logan Couture, Corey Perry, Matthew Lombardi, Mark Arcobello ou Torrey Mitchell. «Mais si j’ai pu évoluer avec des grands noms en Amérique du Nord, je peux vous assurer qu’il y a à Genève des éléments tout aussi, voire plus talentueux que certains que j’ai croisés en NHL.» Le No 26 des Grenat ne cache pas qu’il a été impressionné par le niveau de notre championnat.

 

Daniel Winnik n’éprouve aucun regret d’avoir tourné la page avec la meilleure ligue du monde. Il avoue même avoir toujours eu envie de tirer ses dernières cartouches dans notre pays. «Des joueurs suisses (Sbisa, Niederreiter) et d’autres qui sont passés par chez vous m’en avaient déjà parlé, explique le Canadien. À vrai dire, depuis quelques années déjà je pensais venir ici. Les surfaces plus grandes, comme celles que j’ai connues à l’université, me conviennent bien. Elles offrent plus de place pour s’exprimer et plus de temps pour réfléchir.»

 

Un fin patineur

 

Le public des Vernets a pu le constater samedi dernier, son patinage, certainement son plus bel atout, est un régal pour les yeux. Mais ce colosse sait aussi se faire respecter physiquement en phase offensive, notamment dans la zone du gardien, ce qui a d’ailleurs permis à Henrik Tömmernes d’inscrire, en power play, un goal à dix-neuf secondes du gong.

 

«Je sais très bien quelles sont les attentes du public par rapport à un joueur qui a disputé 800 matches en NHL. Je pense avoir surtout le style de jeu exigé par mon coach, qui m’a simplement demandé de faire ce que je savais faire. Je ferai le maximum pour le satisfaire.»

 

Son objectif cette saison est clair: «Le titre de champion de Suisse.» Pour y parvenir, Daniel Winnik est prêt à poser sa «patte» sur la glace pour ne pas faire «couiner» des fans qu’il adore déjà…