Le deuxième portier des Vernets, qui remplace Maier, est aussi blessé. Jouera-t-il contre Bienne et Lausanne? Aura-t-il le choix?
Dans la fameuse fiction française, Mimie Mathy fait claquer ses doigts pour qu’un miracle ait lieu. Mais ce n’est qu’une fiction et Joséphine l’ange gardien ne se trouve plus aux Vernets. Silence, on tourne. Dans les cages, les Aigles n’ont plus d’ailes dans le dos. C’est plutôt le diable qui est venu leur jeter un sort…
La situation n’est pas (encore) catastrophique, mais à force de tirer sur la corde, elle pourrait sérieusement se compliquer. «Durant cinq ans, Tobias Stephan ne s’était jamais blessé, soupire Chris McSorley. Et là, je ne sais pas ce qui nous arrive…»
Robert Mayer, qui avait livré de gros matches après avoir soigné les ligaments d’une cheville en début de saison, est à nouveau blessé. A… l’autre cheville. «Mais il devrait être prêt en début de semaine prochaine», se réjouit le coach ontarien des Vernets.
Alors que le jeune espoir Gauthier Descloux, prêté à Martigny, est en délicatesse avec sa musculature, Christophe Bays, qui avait admirablement tenu la baraque durant la convalescence de Mayer, est lui aussi sérieusement touché à une hanche depuis quelques semaines. Celui qui porte le No 1 dans le dos est contraint de jouer malgré une déchirure du labrum et une fissure au niveau du cartilage. Qui va donc bien pouvoir se mettre devant le filet de Ge/Servette ce soir pour défier Bienne et demain à Lausanne? Inquiétudes.
«Tu perds confiance»
«Mon objectif est de pouvoir au moins jouer contre Bienne. Mais ce n’est pas sûr», admet Christophe Bays. Le goalie vaudois, qui ne s’est pas entraîné hier, aurait besoin de reculer pour mieux sauter. «La hanche a subi les matches à répétition et cela commence à faire beaucoup, reconnaît-il. Il faudrait que je puisse me reposer, or vu la situation actuelle, on n’a pas trop le choix.» S’il n’a pas eu recours à des infiltrations, le courageux «Bobby» a soulagé sa souffrance avec des anti-inflammatoires et des antidouleurs. Un hockeyeur n’est pas fait comme les autres sportifs. «C’est vrai, mais à Zoug, cela commençait à être dur de ne pas y penser. Et comme je ne suis pas à 100%, il y a des choses que je ne peux pas faire et dans la tête tu perds pas mal de confiance…» Christophe Bays craint également que son état ne s’aggrave. «Ce serait bête que je me détruise en jouant, je dois penser à la suite», souffle-t-il d’une petite voix.
L’homme de la situation
Débarqué en début de semaine de Rapperswil pour se mettre à la porte devant le banc des remplaçants, Kevin Huber pourrait-il jouer ce soir? «Si ça se passe mal, pourquoi pas, Kevin est venu pour ça, sourit l’entraîneur des portiers, Sébastien Beaulieu. Maintenant, même s’il n’est pas à 100%, Christophe a prouvé contre Rapperswil et Ambri qu’il est capable de mieux jouer qu’à Zoug même dans son état actuel. Je suis conscient qu’avec l’enchaînement des matches et une grosse charge de travail, ce n’est pas évident pour lui. Mais dans l’attente de Robert, il reste pour l’instant l’homme de la situation. Il y a un deuxième gardien derrière, mais c’est aussi aux autres joueurs de jouer pour lui.» Hier soir, Ge/Servette cherchait une solution de rechange auprès de divers clubs de ligue nationale.
Maintenant, face à Bienne et à Lausanne, il ne suffira pas de claquer des doigts…
Berthon restera à Bienne
Victime d’une luxation de l’épaule le 14 octobre à Bienne contre… Genève-Servette, Eliot Berthon espérait effectuer son retour au jeu ce soir aux Vernets, dans la maison qui l’a vu grandir. «Mais après une discussion avec Kevin Schläpfer, mon coach, on est tombé d’accord qu’il était préférable pour moi après une telle blessure que je renoue avec la compétition au Stade de Glace. Et non à Genève, où j’aurais peut-être eu l’envie de trop bien faire…» C’est donc seulement demain, dans sa «maison» seelandaise qu’il va de nouveau mouiller son maillot du EHCB à l’occasion de la venue de Fribourg-Gottéron.
Après avoir également hésité, Eliot Berthon a décidé de regarder ce match contre son ancien club devant son poste de télévision. «J’ai vu assez de parties en tribunes. Je serai mieux chez moi, tranquillement, plutôt que de me faire mal pour rien une fois de plus», sourit l’attaquant de poche des Biennois, très optimiste avant cette troisième confrontation de son club face aux Aigles.
«Vous savez, à Bienne on n’est pas surpris d’être aussi bien classé (8e, à deux points des Genevois ) car il y a une grosse qualité dans l’équipe et il est donc normal qu’on accroche des grosses écuries du championnat dont Genève fait partie. Nous sommes tout à fait capables d’aller gagner à Genève», se persuade l’ex-junior des Vernets. Et de renchérir: «Ge/Servette va venir fort, comme d’habitude, mais Kevin Schläpfer a préparé sa troupe pour qu’on commence mieux le match que la dernière fois. Vu l’enjeu, je m’attends à une rencontre serrée, mais il y aura des buts…» Et pour Berthon, c’est Bienne qui va passer l’épaule…
Power-play
L’affiche Ge/Servette affronte ce soir Bienne. Le coup d’envoi est prévu à 19 h 45 (Teleclub). La partie sera dirigée par MM. Kurmann et Koch. Les Genevois joueront ensuite demain à Lausanne (19 h 45/Teleclub).
L’effectif Matthew Lombardi s’est juste contenté de patiner hier matin. «Il est impossible de savoir aujourd’hui quand il pourra revenir au jeu, soupire Chris McSorley. Mais je ne vais mettre aucune pression sur lui, ni sur le médecin.» S’il ne prendra sa décision que ce matin après l’ultime entraînement, le coach ontarien devrait faire confiance aux mêmes joueurs qui se sont inclinés 6 à 2 à Zoug. Paul Ranger et Frédéric Iglesias devraient une nouvelle fois s’asseoir en tribunes à côté de Robert Mayer (blessé).
La phrase «Je suis persuadé que la crème va monter, ce week-end, au-dessus du lait!» C’est signé McSorley, prêt à vivre, «comme chaque fois depuis treize ans un week-end difficile».