14 octobre 2014

L’ex-défenseur du HC Bienne est de retour ce soir au Stade de Glace. Mais avec les Aigles cette fois-ci. Et il compte bien s’imposer

 

C’est sa mère qui, un jour, l’a «obligé» à monter sur la glace, comme elle l’a fait plus tard à la piscine ou à table devant son assiette d’épinards. C’est elle qui l’a poussé à mettre des lames aux pieds malgré ses larmes. «Il fallait que je suive mon frère, Michael, qui avait trois ans de plus que moi. Je n’étais pas trop fan de ce sport. Et puis ce fut le coup de foudre!» Dario Trutmann éclate de rire. Aujourd’hui, cet ancien junior zougois, qui est devenu l’un des meilleurs défenseurs du pays, ne le regrette pas…

 

«Il est difficile à passer»

 

«Malgré son jeune âge, il amène de la stabilité, confie Louis Matte, l’entraîneur adjoint de Genève-Servette. C’est un très bon patineur, mobile, rapide, capable de jouer en power play et qui voit bien le jeu. Et même s’il n’a pas un gros gabarit, il est tellement compétitif que dans un «un contre un», il est très difficile à passer.»

 

A Genève-Servette, les entraîneurs sont contents de cet arrière de 22 ans, venu cet été de Bienne avec ses 184 cm, ses 84 kg et plein d’ambitions. «C’est agréable d’avoir un aigle sur le torse et c’est tellement beau de le voir s’envoler avant chaque match…» s’exclame celui qui est prêt à se transformer en rapace lorsqu’il saute dans l’arène. Sherkan lui donne des ailes.

 

Or ce soir, c’est au Stade de Glace, dans son ancienne patinoire, qu’il va devoir affronter ses ex-coéquipiers. Même s’il a déjà rejoué, depuis, à deux reprises cette saison contre les Seelandais (en amical à Champéry et aux Vernets), ce rendez-vous avec son ancienne formation est forcément particulier pour lui. «Je vais devoir faire gaffe à ne pas me tromper de vestiaire en arrivant», se marre ce garçon relax, qui joue au golf l’été, qui passe volontiers des soirées avec des amis sans parler de la rondelle qui fait son printemps. Mais il travaille très dur lorsque la saison de hockey a commencé.

 

Durant deux saisons avec Kevin Schläpfer, le mentor du EHCB, il a appris ce qu’était l’exigence du métier. «Je dois dire qu’il était dur, mais comme Chris McSorley, j’ai énormément de respect pour lui. Les deux cherchent constamment à tirer le meilleur de leurs joueurs.»

 

Des bleus sur le corps

 

Et, pour l’anecdote, de se souvenir qu’il n’aimait pas trop affronter les Grenat lorsqu’il était encore un Biennois. «J’avais toujours de gros gabarits qui jouaient très dur en face de moi et pour récolter des points, il fallait aussi avoir quelques bleus sur le corps à la fin du match!»

 

Du coup, le petit ami de Lea est heureux d’être passé dans l’autre camp. «Pour moi, cela reste un derby, car j’ai encore de nombreux amis là-bas, mais j’espère bien que ce sera moi qui aurai le sourire à la fin du match.»

 

Pour lui, la partie a déjà commencé hier après-midi, à travers quelques coups de fil bien sentis à ses anciens potes du Stade de Glace. «Je vais leur dire qu’on va gagner parce qu’on progresse à chacune de nos sorties et que notre formation est de toute manière l’une des meilleures de la ligue.» (Il rit)

 

Le No 25 des Grenat est même prêt à marquer son premier but de la saison pour ses nouvelles couleurs. «J’y travaille», sourit-il, convaincu que le public des Biennois ne lui en voudra pas s’il devait faire trembler les filets. «Les fans là-bas ne sont pas hostiles avec l’adversaire, ils encouragent surtout leur équipe.» S’il le dit.

 

Il s’inspire de Raphaël Diaz

 

Ce fan de Raphaël Diaz, passé cette saison aux Calgary Flames, rêve de la même carrière que celle de ce défenseur formé également à Zoug. «Comme tous les joueurs, la NHL, c’est mon but, forcément.» Surtout depuis que Dario a connu l’Amérique, lors des saisons 2010 et 2011, où il a joué 148 matches avec les Plymouth Whalers, en OHL, la ligue junior majeure de l’Ontario.

 

«C’est la meilleure étape pour devenir professionnel, explique le défenseur. Tu joues avec les meilleures juniors du monde, dans un excellent encadrement. Ce fut vraiment une très bonne expérience pour moi.»

 

Dario Trutmann, qui a mangé beaucoup d’épinards depuis, n’a pas fini de remercier sa mère d’avoir attrapé le... hockey!

 

 

Matt Lombardi se réjouit

 

Matthew Lombardi (32 ans) est de retour aux Vernets. S’il avait le choix entre un club de KHL et Berne, «Lombo», qui avait inscrit 59 points en 58 matches avec les Aigles, n’a pas hésité longtemps dès qu’il a été libéré par les New York Rangers. «Dès que Chris m’a demandé de revenir, je n’ai pas vraiment voulu explorer les autres options, assure le Canadien, atteint au milieu de la circulation new-yorkaise. Quand j’ai décidé de tenter cette nouvelle aventure en NHL, ma femme, Joanie, m’a soutenu, mais elle et les enfants étaient vraiment tristes qu’on s’en aille. Durant six à sept semaines à New York, mes deux filles – Rosalie (6 ans) et Mila (4 ans) – n’avaient plus trop le moral. A Genève, elles connaissent leur école…» La famille Lombardi s’était beaucoup plu à Onex.

 

«Dès l’instant où nous avons eu l’opportunité de récupérer le meilleur joueur de la ligue de la saison dernière, on ne pouvait pas passer à côté, se réjouit Chris McSorley. C’est grâce au travail de notre président, Hugh Quennec, et de notre directeur, Christophe Stucki, que nous avons pu réunir les fonds nécessaires. Je remercie tous les partenaires qui ont rendu possible ce retour.»

 

L’ex-top scorer des Vernets (536 matches en NHL), qui a signé un contrat jusqu’en 2016 avec option, débarquera vendredi à Genève. «J’ai hâte d’être à nouveau sur la glace, de retrouver la forme et de voir les gars», s’enflamme Matt, heureux.

 

 

Power-play

 

L’affiche Ge/Servette se rend ce soir à Bienne (19 h 45/Teleclub). La partie sera dirigée par MM. Eichmann et Koch.

 

L’effectif Les Grenat évolueront selon la même configuration qu’à Ambri. Alors que Mercier est toujours blessé, Romain Loeffel purgera le 5e de ses 7 matches de suspension. Matt D’Agostini devrait à nouveau être surnuméraire.

 

La statistique Ge/Servette, qui n’a plus perdu face à Bienne depuis le 23 novembre 2013, reste sur quatre succès consécutifs face aux Seelandais.

 

Nicolas Leonelli à Epinal Le jeune Servettien (21 ans) a été prêté à Epinal jusqu’au terme de la saison, où l’entraîneur n’est autre que Philippe Bozon, légende des Grenat.