27 septembre 2014

Décidément, Genève-Servette n’y arrive pas contre Lausanne!Les patins lourds après leur voyage à Villach, les Grenat étaient absents hier à Malley. Réaction attendue ce soir contre les ZSC Lions

 

La mèche rebelle et la mine des mauvais soirs, Chris McSorley se retourne et s’empare d’une crosse pour frapper la bande de rage, exorcisant une grosse frustration. Mauvais perdant, il en veut, comme d’habitude, aux arbitres et à la terre entière. Il y a bien longtemps que le coach de Ge/Servette ne s’était plus mis dans une telle colère. A l’instar de ses joueurs, humiliés hier soir, le boss des Vernets est retombé dans ses travers…

 

Manque d’agressivité

 

«Mais ils sont où, les Genevois?» Pour une fois, les fans du Lausanne HC ont eu raison de poser cette question pertinente. Les joueurs du bout du lac n’étaient pas là hier soir à Malley, comme s’ils se trouvaient toujours du côté de Villach, en Ligue des champions, ou tout là-haut sur leur nuage. «J’ai trouvé les Servettiens assez lourds sur leurs patins, fatigués, manquant terriblement d’agressivité, a justement remarqué Olivier Keller, ancien défenseur des deux formations. Maintenant, les Genevois ne doivent pas paniquer, ils ont perdu le premier derby, il y en aura d’autres. J’espère juste qu’ils ne grilleront pas trop de forces dans leurs nombreux matches cette saison…» En un mot comme en cent, une partie à oublier pour les Servettiens. A l’image de leur portier, remplacé par le jeune Gauthier Descloux après avoir relâché un puck bouillant dans sa mitaine à la 47e, Hytönen inscrivant alors le 4 à 1.

 

Bays abandonné

 

A vrai dire, quand il a pris place dans sa cage juste devant ses anciens supporters, Christophe Bays en avait eu des frissons. Mais s’imaginait-il un tel scénario? Lui, le Vaudois, qui portait encore les couleurs lausannoises il y a douze mois, ne pensait pas avoir été, lui aussi, contaminé. Qu’il vivrait à son tour l’enfer dans cette patinoire, contre ces Rouge transcendés lorsqu’il s’agit d’affronter les Aigles du bout du lac. Le goalie, au septième ciel ou presque depuis fin août, a vécu un cauchemar sans qu’on puisse vraiment lui reprocher quoi que ce soit, si ce n’est cette quatrième réussite.

 

Mais le naufrage était surtout collectif, même si Timothy Kast avait redonné un mince espoir aux siens à la 31e (3-1). Le mal avait été fait bien avant, dès les premières secondes de jeu. A croire qu’une décision était venue d’en haut et que les Servettiens avaient l’interdiction de jouer leur jeu face au LHC (!). Les visiteurs sont restés spectateurs, laissant Hytönen, Pesonen, Louhivaara et les Lausannois tourner autour d’une défense absente. Et dire que la veille, McSorley soulignait les problèmes des Lions à assimiler les nouvelles dimensions plus importantes en zone défensive. Que son équipe saurait en tirer les avantages. Mais encore aurait-il fallu jouer. «Notre début a été décevant car on n’a pas appliqué le système et cela a conditionné la suite de la rencontre, pestait le chef. Ce soir, c’est de loin la meilleure équipe qui a gagné.»

 

Décidément, Ge/Servette n’y arrive pas contre le LHC de Heinz Ehlers, qui, faut-il le rappeler, avait récolté neuf points sur douze face aux Genevois la saison dernière.

 

Avant que les Vaudois ne débarquent mardi aux Vernets, les Aigles ont l’occasion de retrouver leur appétit de Lions, ce soir, face cette fois-ci aux champions zurichois. En auront-ils la force?

 

Avec Simon Saint-Hilaire, le GSHC II veut sortir de sa réserve

 

C’est un village situé au Nouveau Brunswick, une réserve de biosphère au Québec ou un autre village dans le Minnesota. Saint-Hilaire, c’est aussi Simon, entraîneur de la deuxième équipe de Ge/Servette. C’est depuis 2009 une longue histoire pour ce Canado-Suisse de 35 ans venu aux Vernets s’occuper, au début, des novices Elite. Puis, il y a deux ans, il a connu la promotion de la seconde garniture des Grenat en première ligue. Le Québécois, qui a compris dix ans plus tôt, à l’université, qu’il ne ferait pas carrière dans sa Belle Province, s’est très vite mis au coaching «dans une ligue de truands» canadienne.

 

Louis Matte rejoignant ensuite Chris McSorley, c’est lui qui est devenu le coach de la «deux» bombardé avec de nombreuses casquettes au niveau de Genève Future. «Le hockey est une belle école de vie», s’exclame ce technicien bien décidé à passer la vitesse supérieure à «sa» deux.

 

«Notre objectif est de permettre à des jeunes qui ne trouvent pas de niches en LNB ou LNA de pouvoir continuer à jouer, poursuit Simon Saint-Hilaire. Il est compliqué de se faire une place au soleil en Ligue nationale où il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus. Mais jusqu’à 24 ans, avec une bonne formation, ils peuvent continuer à espérer. Certains ont mis les études de côté pour se consacrer à temps plein au hockey avec Genève Future ou les juniors Elite. On les récupère pour leur trouver un stage, un boulot, à moins qu’ils ne retournent à l’école.»

 

L’antichambre de la LN ayant atteint un très bon niveau, l’Association (qui n’a rien à voir avec la SA du GSHC) s’est dotée des mêmes infrastructures que la première, avec un service médical, un physio, un masseur et un chef matériel, etc. «Mais on n’a pas le même budget que les grosses équipes et ce n’est pas évident de trouver des bénévoles», renchérit l’entraîneur qui compte sur du sponsoring, un repas de soutien, des entrées de matches et la buvette pour améliorer chaque année le confort de ses gars.

 

Eliminée la saison dernière au premier tour des play-off face à Sion, la seconde phalange des Grenat a étoffé son contingent pour poursuivre sa progression. «On a envie de taper dans le top 4 et de tutoyer les meilleurs du groupe.» Le GSHC II a battu Sion (1-2) d’entrée, samedi passé, avant de chatouiller Union Neuchâtel (5-3) mardi. La bande à Hilaire s’attaque ce soir (20 h 15), sur la patinoire extérieure des Vernets, au HC Franches-Montagnes, champion en titre de première ligue. «J’ai confiance en ces gars-là», sourit Simon Saint-Hilaire, convaincu qu’un jour sa «deux» décrochera la lune…