22 décembre 2015

Lausanne attend Ge/Servette ce mardi soir. Il y a des comptes à régler sur la glace et l’ombre de Quennec en dehors…

 

Ce sont deux clubs au cœur d’une vilaine tourmente. N’était que le sportif, cela suffirait déjà, avec l’affreux affront, ce 5-1 qui a torpillé Genève-Servette avant la pause internationale. Il y aura ce mardi soir, à Malley, suffisamment de comptes à régler sur la glace, avec des Aigles revanchards et un Lausanne HC prêt à en découdre. Mais il y a plus. Bien plus en coulisses depuis quelques jours. Comme une ombre qui plane.

 

Evoquer le derby, c’est forcément s’attacher au métasportif, à ce qui est au-delà de la glace, aujourd’hui plus que jamais.

 

Jusqu’à peu, il n’y avait qu’une rumeur insistante qui accordait des participations majoritaires de Hugh Quennec dans le capital-actions du club vaudois. L’ultimatum lancé à son «actionnaire» par le conseil d’administration des Lions, vendredi, était si lourd de sous-entendus qu’il ne prêtait presque plus le flanc à l’incertitude. Par le biais d’une ou plusieurs société(s), Hugh Quennec serait bel et bien l’ayant droit détenant les actions du Lausanne HC. Coup de tonnerre: si le derby a toujours transpiré d’une inimitié sourde, il glisse presque officiellement dans la transgression incestueuse.

 

«Sur le droit chemin»

 

Chris McSorley mesure bien tout cela. «Je ne sais pas qui détient les actions du LHC, ni dans quel pourcentage, promet-il. Mais si Hugh a pu être impliqué, c’est seulement pour avoir voulu aider Lausanne. Je rappelle une chose: ce sont les dirigeants vaudois qui sont venus nous voir, Hugh et moi, fin 2007, quand ils étaient au bord de la faillite. Nous avons aidé à les remettre sur le droit chemin, rien de plus. Autre chose: il n’y a jamais eu de collusion, de quelque ordre que ce soit. Au contraire: le LHC est bien l’équipe que nous souhaitons le plus battre.»

 

Les dirigeants grenat qui sauvent le Lausanne HC de la faillite en 2007 ou qui y participent activement: c’est désormais le scénario admis par tout le monde, Patrick de Preux comme Hugh Quennec. On doute pourtant de voir le bus des Genevois accueilli par des banderoles de remerciement ce mardi soir…

 

Situation complexe

 

Pour le reste, la situation est complexe, avec un règlement mal écrit, qui ouvre la porte aux interprétations. Il n’en demeure pas moins que certaines voix commencent à s’élever outre-Sarine, pour demander une sanction exemplaire.

 

Le problème n’existe pas entre 2007 et 2013: Lausanne était en LNB. Mais c’est depuis 2013 et le retour en LNA que les choses deviennent plus problématiques pour une Ligue qui s’est subitement réveillée. Avec quelle idée en tête dans sa volonté de sévir?

 

Retrait de licence LNA pour les deux clubs? Le risque pourrait exister, mais si la Ligue s’y est entendue pour sauver un Kloten qui trichait dans les chiffres rouges, on veut croire qu’elle ne commettra pas l’irréparable dans ce cas. Sinon? Une amende et un gros retrait de points aux deux clubs? Voilà qui pourrait plaire à la Ligue et à un SC Berne qui flirte avec la barre ou à un Kloten carrément en dessous. On dit ça, on ne dit rien…

 

Hugh Quennec réagit

 

En attendant, Hugh Quennec a réagi. Par un communiqué de presse, il s’est enfin exprimé sur la situation. En trois points.

 

1. Il confirme avoir été approché par Lausanne en 2007 et avoir «participé activement à son sauvetage». Le tout après avoir vérifié «auprès de plusieurs juristes que sa propre participation au club soit conforme à la réglementation de la ligue».

 

2. Il évoque sa participation en toute transparence vis-à-vis du conseil d’administration vaudois, Sa participation ainsi que celle «d’autres actionnaires au LHC». Sans jamais avoir empiété sur l’indépendance totale des dirigeants lausannois.

 

3. Au final, Hugh Quennec précise qu’il «n’a jamais commis la moindre violation de la loi ou des règlements en vigueur». Et il compte bien en faire la démonstration auprès de la Ligue ce mercredi, puisqu’il est convoqué.

 

La montagne accouchera-t-elle d’une souris, rien n’étant suffisamment clairement édicté dans le règlement pour punir vraiment?

 

Power-play

 

Le match Lausanne HC - Genève Servette, patinoire de Malley, coup d’envoi à 19 h 45.

 

Les absents Les Aigles devront composer sans Rod, Riat et Descloux, engagés avec les M20 suisses. Johan Fransson et Alexandre Picard sont toujours blessés. A Lausanne, Bang, Rytz, Augsburger et Conz sont blessés.

 

Vukovic en veut Histoires en coulisses ou pas, Daniel Vukovic en veut. «C’est un match énorme, surtout après le 5-1 subi il y a peu là-bas. Je peux jurer une chose: on n'a jamais levé le pied contre Lausanne pour une raison ou une autre. Au contraire.» Le défenseur jouera un autre derby, contre Fribourg, mercredi. Et s’en ira ensuite disputer la Coupe Spengler, avec le Team Canada, comme Lombardi, D’Agostini et Pyatt. «C’est super, j’espère gagner ce tournoi une troisième fois de suite ndlr: après les deux dernières fois avec le GSHC! . Et j’espère aussi, un jour, être appelé avec l’équipe de Suisse.» Une idée pour Fischer…